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Non, le vaccin AstraZeneca n'est pas retiré du marché en raison de sa prétendue "dangerosité"

Publié le 8 mai 2024 à 16h52

Source : Sujet TF1 Info

AstraZeneca a annoncé ce mercredi le retrait du marché de son vaccin contre le Covid.
Une conséquence de sa dangerosité, si l'on en croit des publications sur les réseaux sociaux.
C'est faux : les études ont prouvé le bénéfice-risque positif de ce vaccin, retiré pour cause de baisse de la demande et de profusion de l'offre.

Pfizer, Moderna, Janssen... Le nom de ces firmes nous est aujourd'hui familier, à la faveur de la crise du Covid qui a touché le monde ces dernières années. Alors que la question de la vaccination n'est plus au centre des préoccupations, l'un des acteurs pharmaceutiques fait à nouveau parler de lui. La firme pharmaceutique AstraZeneca vient en effet d'annoncer qu'elle allait retirer du marché son vaccin contre le Covid, dont le nom officiel est "Vaxzevria". 

Cette décision a été largement commentée en ligne, des messages se multipliant sur les réseaux sociaux pour expliquer que ce retrait était lié à une dangerosité du vaccin. Des publications trompeuses, puisque les motifs invoqués sont d'ordre commercial.

"Un déclin de la demande"

Ce retrait du marché n'est pas initié par les autorités, mais par le laboratoire lui-même. Dans un communiqué, AstraZeneca indique ainsi que devant le "surplus de vaccins mis à jour" disponibles sur le marché pour faire face aux différents variants du virus, il a été décidé de stopper la production. Et d'ajouter qu'un "déclin de la demande" a également justifié cette décision.

La firme britannique, dont le vaccin fut l'un des premiers à être mis sur le marché, se félicite d'avoir permis d'éviter le décès de quelque 6,5 millions d'individus à travers le monde, alors que 3 milliards de doses ont été distribuées. Ces chiffres relatifs à la mortalité évitée ne sont pas produits par le laboratoire, mais par une société sans lien avec AstraZeneca, qui a fourni une estimation sur la base d'une étude réalisée par des chercheurs de l'Imperial College of London.

Ce vaccin constituait "un élément très important de la réponse initiale contre le virus à l'échelle mondiale", a expliqué au Guardian la professeure Catherine Bennett, présidente d'épidémiologie de l'Université Deakin en Australie. La spécialiste note toutefois que ce vaccin "a ciblé d'anciens variants" et que nous "disposons à l'heure actuelle de vaccins qui chassent les variants émergents". 

Au cours de sa commercialisation, le vaccin a régulièrement été pointé du doigt en raison de risques d'effets secondaires. Des risques de thrombose ont par exemple été signalés, ajoutés par le laboratoire à la liste des effets secondaires possibles. Les autorités de régulation du médicament ont pour autant rappelé que la survenue de telles complications demeurait très rare, et que ces dernières ne remettaient pas en cause un bénéfice-risque largement en faveur du vaccin.

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Thomas DESZPOT

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