VIDÉO - Savoir-faire oubliés : il peint les vitrines des commerces comme autrefois

par V. F Reportage vidéo : Grégoire Guist'hau et Alexandra Vieira
Publié le 1 février 2023 à 18h34, mis à jour le 2 février 2023 à 9h06

Source : JT 13h Semaine

C'est la semaine nationale de l'apprentissage dans l'Artisanat, l'occasion de promouvoir des savoir-faire parfois en voie de disparition.
C'est le cas de ce peintre, rencontré en Gironde par le JT de TF1, qui peint à la main les enseignes des commerçants.
Une tradition exercée dans sa famille depuis cinq générations.

C'est un homme au savoir-faire d’exception. Depuis 40 ans, Jean Bataille peint les enseignes des commerçants. Un art qu'il maîtrise parfaitement. "Il ne faut pas se tromper ou faire de tâches. Au début, vous faites des lignes droites ou des courbes. C'est rébarbatif, mais il faut en passer par là", lâche-t-il dans la vidéo en tête de cet article. Et ce, même si les conditions de travail sont parfois difficiles. 

Perché au-dessus de la circulation, le thermomètre affiche à peine cinq degrés. "Au bout de quatre ou cinq heures de travail, j'arrête parce que je n'arrive plus à contrôler le pinceau, j'ai les doigts gelés", admet-il. Mais le résultat est là : une belle façade inspirée d'une publicité des années 50 décore désormais la devanture d'une boulangerie d'Ambarès-et-Lagrave (Gironde). "C'est une œuvre d'art, c'est plus une façade", se réjouit William Huet, le jeune boulanger qui a fait appel à ses services. 

Soixante peintres en lettres en France

À l'ère des technologies de pointe, le métier de Jean est pourtant bien vivant, et ses outils n'ont rien de numérique : quelques pinceaux, des rondins, et le tour est joué. Ils ne sont plus qu'une soixantaine de peintres en lettres en France. Mais Jean est sans doute le seul à rouler dans une Renault Juvaquatre, une automobile commercialisée entre 1937 et 1960. Encore un goût pour les choses anciennes. "Les gens aiment les choses authentiques comme les vieux métiers", assure-t-il.

Et quand la météo ne lui permet plus d'être en extérieur, Jean se réfugie dans son atelier pour continuer à se faire la main. "Les gars travaillaient bien avant, donc il faut garder cet esprit", se justifie-t-il comme pour expliquer qu'il s'est finalement peut être trompé de siècle. Il faut dire que dans la famille Bataille, ce métier se transmet depuis cinq générations. Et sa blouse, tâchée de peinture, traverse aussi les époques. "Parfois, quand on déborde, j'essuie avec le petit doigt, puis j'essuie mon petit doigt sur ma blouse", explique-t-il. 

Connue comme le loup blanc en Gironde, sa peinture est partout, rien qu'à Bordeaux. Et même si ses enseignes coûtent deux à trois plus chères, la qualité est incomparable. "Dans le temps, un adhésif ou le numérique va faner. Il va craqueler au bout de huit ou dix ans. Moi, j'ai refait des panneaux vingt ans après et en moyenne mes façades durent quinze ans", conclut-il, toujours aussi passionné. 


V. F Reportage vidéo : Grégoire Guist'hau et Alexandra Vieira

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