Destin brisé, famille déchirée et tendresse infinie : on a lu les mémoires de Britney Spears

Publié le 24 octobre 2023 à 9h42, mis à jour le 1 novembre 2023 à 19h02

Source : JT 20h WE

La chanteuse américaine publie ce mardi 24 octobre un livre qu’elle rêvait d’écrire depuis bien trop longtemps.
Un témoignage à la première personne d’une ascension vers la gloire qui a bouleversé sa vie privée, sous tutelle pendant 13 ans.
De quoi mériter une lecture approfondie, au-delà des premières révélations déjà publiées dans la presse américaine.

Quand l’écriture devient catharsis. Après le récit intime du prince Harry, la plume poétique de Pamela Anderson et la descente aux enfers de Matthew Perry, c’est enfin à son tour de raconter son histoire. Déflorée de ce qui semble ses révélations les plus inattendues, l’autobiographie de Britney Spears s'est dévoilé en intégralité ce mardi 24 octobre (éditions JC Lattès). Une parution simultanée à l’international, qui redonne la parole à celle qui en a longtemps été privée.

Bien plus qu’un clin d’œil aux paroles de sa chanson "I’m not a girl, not yet a woman", son titre - La femme en moi – sonne pour Britney Spears comme une reconquête de la femme qu’elle aurait pu, qu’elle aurait dû être. Star mondiale à 17 ans, mère à 23, la chanteuse américaine a passé plus de la moitié de sa vie devant les caméras. Et près d’un tiers coupée du monde, isolée sous la tutelle de son père Jamie dont elle s’est libérée après 13 ans. Un évènement forcément central au cœur de son livre, qu’on a lu avec attention.

Mes parents m’ont toujours considérée comme une ratée
Britney Spears

Au fil des pages, plusieurs chansons de ses chansons nous viennent immédiatement en tête. Parce que sur le papier Britney Spears, c’est un peu "Lucky". Cette star de cinéma qui a tout pour être heureuse mais qui pleure sans arrêt le soir dans sa chambre. Ceux qui ont voulu "un morceau d’elle" dans les années 2000, qu’elle tacle dans le titre "Piece of me", n’en apprendront sans doute jamais plus sur elle. Né avec l’aide d’un prête-plume dont le nom n’apparaît nulle part, le récit dresse un portrait aussi tendre que triste d’une people pleaser, une personne qui à force de vouloir "contenter tout le monde" s’est oubliée en route. Et dont le socle familial, plus que balbutiant, a accéléré provoqué une chute aussi brutale que son ascension a été rapide. 

"Mes parents m’ont toujours considérée comme une ratée (…). J’avais beau avoir un nombre incalculable de fans dans le monde, aux yeux de mes parents je ne valais rien", écrit-elle parlant d’une "emprise émotionnelle". C’est là que réside tout le paradoxe d’une icône de la pop culture enfermée dans la solitude qui la tuait à petits feux dans "…Baby One More Time". Britney Spears a survécu à tout. Aux hommes manipulateurs, à la misogynie, à un avortement secret, aux internements successifs, aux proches qui ont rongé sa fortune jusqu’à la moelle et à une vie sous cloche à laquelle elle a échappé il y a deux ans après 13 ans d’une lutte personnelle dans l’intimité. "J’ai enfin récupéré ma vie, ma force et ma féminité. Et maintenant je suis là", conclut-elle dans ses mémoires. "Stronger than yesterday", "plus forte qu’hier", comme elle le chantait dans son deuxième album.

Ce live est à présent terminé. 

NOTRE BILAN

Qu'il est bien difficile de livrer son sentiment en refermant ses 285 pages... Britney Spears, c'est l'essence même de la popstar dépassée par son succès. Du moins en apparence. Car son autobiographie fait plutôt le récit d'une enfant idéaliste dont les rêves de chant et de danse ont été transformés en cauchemar par un entourage cupide, à commencer par ses parents. Une fillette de Louisiane devenue icône mondiale avant ses 18 ans, analysée sous tous les angles par une société misogyne et une industrie du spectacle dont elle n'avait pas les codes. 


La femme en moi sonne comme le miroir intime des récents documentaires consacrés à la tutelle qui a régi la vie de la chanteuse pendant 13 ans. Une prise de parole directe, la première depuis deux ans et un témoignage bouleversant au tribunal. Loin du violent réglement de comptes attendu, ses mémoires transpirent autant la tendresse que la tristesse. Sa famille et ses ex célèbres, dont Justin Timberlake et Kevin Federline, en prennent pour leur grade mais jamais gratuitement. Si Britney Spears se réapproprie son histoire, c'est avant tout pour elle qu'elle le fait.. Comme un chapitre nécessaire à refermer pour mieux en ouvrir un autre et faire, enfin, tout ce qui lui plaît sans se soucier du regard des autres.

SON ODE À LA LIBERTÉ

Même si elle reste à distance, Britney Spears ne peut s'empêcher de penser à ce que sa famille va penser de son livre. "Leur arrive-t-il de se dire que j'avais peut-être raison ?", s'interroge-t-elle. Nouvelle adepte du carpe diem, la chanteuse savoure sa liberté retrouvée à qui elle offre un poème pour conclure son récit en utilisant l'anaphore"Être libre, c'est". On en conservera un seul : "être livre, c'est pouvoir me permettre d'être joliment imparfaite, comme tout le monde". Parce que c'est peut-être ça qui, au fond, lui a le plus manqué ces 25 dernières années. Un semblant de normalité au sein d'une vie extravagante.

SA FAUSSE COUCHE

Alors qu'elle a commencé à écrire ce qui deviendra La femme en moi, Britney Spears découvre qu'elle est enceinte. "J'avais tellement envie d'un autre bébé ! (...) J'étais euphorique", s'enthousiasme la jeune femme heureuse avec Sam Asghari, qu'elle qualifie de "véritable don du Ciel". Mais elle perd l'enfant "avant la fin du premier trimestre". "Dans un excès d'enthousiasme, j'avais annoncé ma grossesse à la terre entière ; j'ai donc dû révéler la triste nouvelle", poursuit-elle. C'est sur Instagram que le couple publiera un communiqué.

NUE ET ALORS ?

À chacun de ses posts Instagram, les mêmes réactions. "Mais pourquoi fait-elle ça ?" Britney Spears apporte une réponse à ceux qui ne comprennent pas pourquoi elle adore "poser nue ou apprêtée". "S'ils avaient été immortalisés des milliers de fois par d'autres, soumis au jugement et à la validation d'autrui, ils comprendraient peut-être le sentiment de liberté que j'éprouve à me prendre en photo dans des poses que je trouve sexy, et d'en faire ce que je veux", explique-t-elle. Et toc !

UN RETOUR À LA VIE

Victime de phobie sociale depuis bien longtemps, Britney Spears a gagné "une phobie de la profession médicale" après 13 ans de tutelle. Mais elle réapprend à vivre, "refaisant des expériences comme si c'était la première fois". Des gestes du quotidien comme manger ce qu'elle veut, conduire, dépenser son argent comme elle l'entend ou boire de l'alcool ou un café. "J'ai l'impression que la femme en moi a été refoulée pendant une éternité. Et là, je reviens enfin à la vie. En force", assure-t-elle, parlant même de "renaissance". Tout clin d'oeil à Beyoncé est évidemment fortuit.

LA SÉQUENCE JAMIE LYNN

Entre Britney et Jamie Lynn, la sororité a été mise à rudes épreuves. L'aînée n'est d'ailleurs pas tendre avec sa cadette à chaque fois qu'elle la mentionne dans ses mémoires, dressant le portrait d'une fillette pourrie gâtée n'ayant pas conscience des privilèges avec lesquels elle avait grandi et de ce qu'a vécu sa soeur. La jeune femme, aujourd'hui âgée de 32 ans, a elle aussi sorti son livre "en exploitant le filon". 


"Elle débitait des histoires salaces à mon sujet, dont beaucoup étaient blessantes et scandaleuses", écrit Britney Spears, comme elle l'avait déjà fait sur Instagram. Mais elle se fait aussi plus tendre, reconnaissant que Jamie Lynn aussi a connu son lot de difficultés, dont une grossesse à 16 ans. Elle ouvre même la porte à une réconciliation en disant "travailler à transformer sa colère à son égard en compassion sincère".

LE PASSAGE QUI AURAIT PU ÊTRE MIS À JOUR

Et revoilà Sam Asghari, l'époux qu'elle "admire", celui qui "s'efforce toujours d'être quelqu'un de bien, de rester en forme, de prendre soin d'elle et de lui apprendre à prendre soin de l'autre". "Il m'inspire énormément et je l'en remercie", écrit-elle. Sans savoir que leur mariage prendrait fin avant la sortie du livre.

ET LA MUSIQUE ?

Ses fans risquent d'être déçus. "Ma carrière musicale n'est pas ma priorité à l'heure actuelle", glisse Britney Spears qui va s'attacher à "remettre de l'ordre dans sa vie spirituelle" et "ralentir la cadence". "Il est temps de me retrouver", insiste celle qui "ressent davantage la présence de Dieu quand elle est seule". "Je ne suis pas une sainte, mais je le connais pas", s'amuse-t-elle.

LE COUP DE POUCE D'ELTON JOHN

C'est par un message vidéo "d'une grande gentillesse" qu'Elton John a contacté Britney Spears. "C'était un tel honneur pour moi. Il avait lui aussi traversé tant d'épreuves, sous le feu des projecteurs", écrit-elle. L'enregistrement de "Hold Me Closer", réarrangement de "Tiny Dancer" qu'elle écoutait enfant en Louisiane, se déroule "en sous-sol" dans un studio "complètement ouvert". Une première pour elle, "nerveuse" de donner de la voix pour son premier single en six ans.

UNE NOUVELLE VIE

Après n'avoir été "que l'ombre d'elle-même" pendant 13 ans, Britney Spears a retrouvé la lumière. Elle se "reconstruit au jour le jour", "apprenant à s'occupant d'elle et à s'amuser aussi". "Et pour la première fois depuis longtemps", elle "s'autorise à nouveau à faire confiance". Pas évident quand tous vos proches ont fini par vous trahir. Et sa carrière ? "Un jour, je reprendrai certainement un studio juste pour m'amuser", dit-elle, évoquant son retour aux affaires avec Elton John à l'été 2022. Leur single "Hold Me Closer" s'est classé numéro un des ventes à sa sortie.

MATHEW ROSENGART, LE CHEVALIER BLANC

Britney Spears le dit elle-même, l'avocat qui lui avait été commis d'office ne l'a aidée en rien. En juillet 2021, elle embauche avec l'accord de la justice Mathew Rosengart. Cet ancien procureur fédéral, qui défend déjà les intérêts de Steven Spielberg et Keanu Reeves, va accélérer la procédure de façon spectaculaire. "Une fois Mathew dans mon camp, j'ai senti que j'étais presque au bout du tunnel", écrit-elle. Deux mois plus tard, Jamie Spears se voit retirer ses fonctions de tuteur. Deux mois plus tard, elle était libre. La chanteuse était à Tahiti en vacances quand elle a appris la nouvelle. "Même si c'est sa stratégie qui nous a valu la victoire, il m'en attribuait les mérites", dit-elle. Des mots essentiels pour celle dont les accomplissements ont été invisibilisés par ses proches pendant 13 ans.

DIEU LUI A DONNÉ LA FOI

Dieu est cité fois dans le livre. Pourtant, Britney Spears assure "n'avoir jamais eu d'opinion arrêtée sur la religion". "Je savais juste qu'il existait quelque chose qui nous dépasse", dit-elle. Elle explique avoir perdu la foi lorsque sa famille l'a fait interner de force pour la dernière fois. On vous laisse sur ces quelques mots vengeurs qui donnent le sourire : "Quand la tutelle a pris fin, je me suis rendue compte d'une chose : il ne faut pas faire chier une femme qui sait prier. Vraiment prier. Je n'ai fait que prier".

LE TÉMOIGNAGE

Le 23 juin 2021, Britney Spears se fait enfin entendre. Pendant 24 minutes,  elle martèle combien elle est malheureuse et prise au piège. C'est la première fois qu'elle s'exprime sur le sujet. Alors elle demande au juge à ce que l'audience soit ouverte au public. "Je m'y préparais depuis des jours mais alors que le moment été arrivé, je me sentais dépassée", se souvient-elle, craignant d'être mal comprise ou pire, d'être traitée de menteuse. "Terriblement nerveuse", elle a "rédigé de nombreuses version de cette déclaration".  Elle s'est sentie écoutée par la juge, ce qui ne lui était pas arrivée depuis 13 ans.

LE DÉBUT DE LA FIN DE LA TUTELLE

Pourquoi le dossier de sa mise sous tutelle s'est subitement accéléré à l'été 2021 ? Car c'est elle qui a fait bouger les choses. Le 22 juin, elle dénonce son père à la police pour tutelle abusive. Une période "particulièrement difficile" pour Britney Spears qui doit jongler entre son envie de hurler sa colère et la nécessité de se plier aux règles en cours. Elle aussi a regardé les documentaires qui lui ont été consacrés, mais "elle a eu du mal". "Je sais bien que ça partait d'une bonne intention mais ça m'a fait mal de découvrir que certains vieux amis avaient parlé aux réalisateurs sans me consulter. J'étais choquée que des personnes en qui j'avais confiance s'expriment devant les caméras", regrette-t-elle, pointant du doigt les spéculations des uns et des autres.

ENFIN EN PAIX

Pendant la pandémie, Britney Spears s'envole pour la Louisiane. Un nouveau déclic pour elle, plus intime cette fois. Chez sa mère Lynn, elle découvre que sa collection de poupées ainsi que "trois ans de ses écrits" dont "un classeur rempli de poèmes" avaient été jetés à la poubelle. "À cet instant, j'ai fait la paix avec ma famille - j'entends par là que je ne voulais plus les voir. Et j'étais en paix ainsi", écrit-elle.

SON CONFINEMENT

Elle aussi s'est "ennuyée à mourir". Pour vaincre l'isolement pendant la pandémie, Britney Spears "a passé des semaines" à écouter des audiolivres de développement personnel puis des romans, "à regarder les murs ou à fabriquer des bijoux". Confinée sans Sam, elle s'est "sentie si seule qu'elle a fini par regretter ses parents", restés en Louisiane alors qu'elle était en Californie. Le confinement n'a pas mis fin aux règles strictes de la tutelle. Elle raconte avoir été "privée de sortie pendant plusieurs semaines"... pour avoir enlevé son masque sur la plage.

SES ENFANTS, SA BATAILLE

Britney Spears est comme toutes les mères. "Mes enfants se moquent de moi parfois", dit-elle, pas gênée le moins du monde. Ce sont eux qui l'ont "aidée à changer de point de vue sur le monde". Comme elle, ses fils sont "très créatifs". "Sean Preston est un vrai premier de la classe, c'est un garçon extrêmement doué. Jayden a un don incroyable pour le piano", écrit-elle sans doute avec beaucoup de fierté. Avant la pandémie, mère et fils dînent ensemble "deux ou trois fois par semaine".

INSTAGRAM, SON SALUT

C'est à travers lui qu'elle a repris le pouvoir. Sur son corps d'abord. "Quand on a été sexualisée toute sa vie, ça fait du bien d'avoir le contrôle absolu à la fois sur sa garde-robe et sur l'appareil photo", note-t-elle. Britney Spears s'inspire de ce qu'elle voit sur Instagram et utilise la plateforme pour "affirmer son existence". Peu importe si beaucoup pendant qu'elle "a perdu la tête". "C'est l'humour qui m'a empêchée d'être consumée par l'amertume", dit-elle, s'amusant du "mystère de sa personnalité" que personne au fond ne connaît réellement.

DRÔLE DE FAMILLE

À son retour du centre de soins, Britney Spears a été célébrée par... tous ses proches. Jamie, Lynn, Jamie Lynn et ses filles s'invitent chez elle une semaine plus tard. "Ma famille est arrivée chez moi comme si de rien n'était (...). Je n'étais pas dupe, je savais très bien qu'ils avaient surtout hâte de voir mon argent", écrit-elle. Plus tard dans l'année, Kevin Federline obtient une injonction d'éloignement pour empêcher Jamie Spears d'approcher ses fils. Un déclic pour la chanteuse, "qui avait quand même été à deux doigts de commettre l'irréparable".  

#FREEBRITNEY

Persuadés qu'elle a été hospitalisée contre son gré, ses fans sont les seuls à avoir vus juste. Au même moment, ils relancent le mouvement #FreeBritney né dix ans plus tôt pour libérer leur idole. C'est grâce à une infirmière que Britney Spears apprend l'existence de ce mouvement. "Rien qu'en faisant ça, ils m'ont aidé", écrit-elle, louant "la connexion" qui existe entre elle et ses admirateurs. "Même si je n'avais rien dit en ligne ou dans la presse au sujet de mon isolement, mes fans semblaient être au courant. C'était incroyable de les voir défiler dans les rues en scandant : 'Libérez Britney !'", sourit-elle, indiquant qu'elle "attendait depuis longtemps de savoir si les gens se souciaient qu'elle vive ou qu'elle meurt". "J'aimerais leur rendre au centuple. Si vous m'avez défendue quand je ne pouvais pas le faire moi-même : du fond du coeur, merci", lance-t-elle.

AUX ABONNÉS ABSENTS

Pendant son hospitalisation, Britney Spears cherche du soutien auprès de ses proches. Sa mère Lynn reste silencieuse, sa soeur Jamie Lynn "lui conseille de se résigner" et lui dit que "ça ne sert à rien de lutter". "À un moment, j'ai cru qu'ils allaient essayer de me tuer. C'est dingue, mais c'est la vérité", écrit-elle. Ses communications Instagram étaient-elles alors gérées par sa famille ? En avril 2019, un post Instagram des plus confus avait tenté de rassurer ses fans, ce qui nous avait poussé à nous demander s'il fallait s'inquiéter pour la chanteuse.

DISPARITION INQUIÉTANTE

Toujours surveillée de près, Britney Spears raconte la bascule alors qu'elle était en répétition avec ses danseurs pour son prochain spectacle. La découverte de complément énergétiques dans ses effets personnels vire à "l'affaire d'État" et la précipite à nouveau en clinique psychiatrique. "Je suis enfermée contre mon gré pendant des mois", révèle-t-elle. Dans le chapitre suivant, elle énumère les privations de liberté qui lui sont imposées. Privée de sortie, de voiture, d'intimité quand elle prend son bain et quand elle se change. 


Elle enchaîne les sessions de thérapie, sans "comprendre ce que sa famille attendait d'elle". Ses fils lui rendent visite chaque week-end, pendant une heure seulement. Fini le Prozac, les médecins lui donnent du lithium. Tout comme sa grand-mère Jean, dont elle parle en début de livre. "Sous lithium, parfois je ne savais pas où j'étais, ni même qui j'étais. Mon cerveau ne fonctionnait plus comme avant", dit-elle, confessant avoir eu "l'impression d'être à moitié, détruite" pendant cet internement. Et de conclure : "J'étais la star de mon propre film d'horreur (...). Après ces mois passés dans ce centre de soins, je n'ai plus peur de rien". Ce n'est pas seulement sa personne physique qui a disparu, "ce séjour à l'hôpital a brisé sa personnalité". "Si j'ai survécu, je me dis que ce n'était pas moi, c'était Dieu".

JOLI PIED DE NEZ

En octobre 2018, Britney Spears est attendue par une foule en délire devant le Park MGM de Las Vegas. C'est là, l'année suivante, que doit démarrer sa deuxième résidence intitulée "Domination". Sauf que la jeune femme en a assez de faire ce qu'on lui dit et opte pour "quelque chose de totalement inattendu". "J'ai dépassé les caméras. J'ai marché jusqu'à un SUV, je suis montée dedans et je suis partie. Je n'ai rien dit. Je n'ai pas chanté une seule note", relate-t-elle, laissant l'animateur Mario Lopez bien dans l'embarras. 


"Ce que vous n'avez pas vu, c'est mon père et son équipe qui essayaient de me forcer à annoncer le spectacle. Je ne voulais pas l'annoncer, ils le savaient", poursuit-elle. Le spectacle n'a jamais vu le jour, la chanteuse annonçant deux mois plus tard qu'elle mettait sa carrière entre parenthèses, officiellement pour s'occuper de son père convalescent. Officieusement, elle assure que "sa famille l'a fait disparaître" en représailles.

L'ENFER SUR SCÈNE

Sa résidence enfin refermée, Britney Spears ne pense qu'à une chose : les vacances d'été qui se profilent avec ses enfants à Maui, à Hawaï. Une tradition familiale "surtout bonne pour sa santé mentale", reconnaît-elle. Sauf que son équipe en décide autrement et la contraint à faire voyager son spectacle "Piece of me" en Europe à l'été 2018. Sur scène, elle peine vraiment à convaincre (comme nous le racontions à l'époque dans l'article ci-dessous). 


En coulisses, la chanteuse est en souffrance. "La tournée a été un enfer", dit-elle. "Rien que pour quitter la pièce, il fallait prévenir les gardes du corps deux heures à l'avance. Et en plus, on étouffait toujours ma créativité, je continuais les même vieux numéros", désespère-t-elle. Prendre le contrôle du spectacle, ça aurait voulu dire "qu'elle pouvait très bien se passer de la tutelle de son père". Impensable pour Jamie Spears.

FIGÉE DANS LE TEMPS

Après trois ans à Vegas, Britney Spears s'ennuie. Elle rêve de chanter ses morceaux préférés "Change Your Mind" ou" Get Naked" ? On lui refuse. Elle demande à remixer ses tubes et à faire évoluer son spectacle "Piece of me" ? On lui refuse également. "En chantant des versions si datées, je me sentais vieille. J'avais envie de nouveaux sons, de nouveaux mouvements", souligne-t-elle, s'inquiétant de ce que ses fans pensent d'elle. Le coup de grâce vient lors des Radio Disney Music Awards où elle assiste, impuissante, à ce qu'elle réclame depuis des années. De nouveaux arrangements de ses tubes, réinterprétés par la jeune génération dont sa soeur Jamie Lynn. "J'étais furieuse", se souvient-elle. Les images de l'évènement la montrent de moins en moins souriante, à côté de sa mère Lynn hilare.

UN PLANNING INTENABLE

Dolly Parton, qu'elle cite au début du livre sur les "plaisanteries au sujet de la blonde écervelée", a fait du 9h-17h l'un de ses plus grands tubes. Les semaines de Britney Spears à l'époque de sa résidence à Las Vegas allaient bien au-delà des 35 heures. "Quand je travaillais, je donnais trois show de deux heures par semaine. Ajoutons à cela quatre réunions hebdomadaires des Alcooliques anonymes, deux heures de thérapie, plus trois heures d'exercice, les meet-and-greet avec les fans et trois représentations... J'étais en plein burn-out", détaille la chanteuse au bout du bout. Elle évoque plus tard "la douzaine" de rendez-vous médicaux par semaine. Et le refus de son père à ce qu'elle retire son stérilet, ce qu'elle avait déjà révélé avec fracas en témoignant au tribunal en juin 2021.

LA RENCONTRE AVEC SAM

Elle l'appelle Hesam, lui a opté pour Sam dans sa vie publique. "La première fois que je l'ai vu (...), j'ai tout de suite su que je le voulais dans ma vie", écrit Britney Spears à propos de Sam Asghari. Figurant sur le clip de "Slumber Party", il jouera un rôle principal dans le quotidien de la chanteuse qu'il épouse en 2022. La jeune femme parle d'une "alchimie extraordinaire". "Il disait que j'étais sa lionne", raconte-t-elle. La séparation intervient 13 mois après les noces.

SON JOUR DE "GLORY" EST ARRIVÉ

C'est son 9e album studio et le dernier en date, sorti en 2016. Pas le plus réussi selon nous, mais celui qui "lui a redonné confiance en elle" selon elle. L'écriture de "Glory", avec Julia Michaels et Justin Tranter, "est la seule activité à laquelle elle se soit consacrée" en 13 ans de tutelle. "Cela faisait longtemps que je n'avais pas connu une telle sensation", s'enthousiasme-t-elle. Bonus, c'est son fils Sean Preston qui en trouve le titre. Une affaire de famille positive pour une fois.

PREMIER RENDEZ-VOUS AU TRIBUNAL

Sept ans avant que sa tutelle ne soit levée, Britney Spears a tenté de faire les choses une première fois en 2014. "En vain", écrit-elle. Elle signale l'alcoolisme de son père à un juge, elle parle de sa situation dans une interview mais la séquence n'est pas diffusée.

Britney Spears vit sous la tutelle de son père Jamie, qui gère ses finances depuis 2008.
Britney Spears vit sous la tutelle de son père Jamie, qui gère ses finances depuis 2008. - AFP

ET REVOILÀ LA CALCULETTE !

Des chiffres, toujours plus de chiffres ! À Las Vegas, Britney Spears vit avec "une pension d'environ 2000 dollars par semaine". Un argent de poche qu'elle ne pouvait toutefois pas utiliser à sa guise. Même l'achat d'une simple paire de baskets devait être validée par ses tuteurs... payés avec l'argent qu'elle rapportait grâce à sa résidence. Elle partage une anecdote que beaucoup connaissent, celle de la carte bleue refusée au moment du paiement. La chanteuse voulait inviter à dîner un ami et ses danseurs. Mais impossible de régler la note de 1000 dollars. "Le compte de ma 'pension' n'était pas suffisamment alimenté pour couvrir la dépense", glisse-t-elle.

SON TRÈS CHER CORPS

Britney Spears était surveillée partout, jusque dans son assiette. Elle affirme que pendant deux ans, elle n'a "quasiment rien mangé d'autre que du poulet et des légumes en conserve". Le responsable de ce cauchemar en cuisine ? Jamie Spears, encore lui, qui "persistait à la trouver grosse". "J'avais l'impression que mon corps ne m'appartenait plus (...). J'étais franchement malheureuse", poursuit-elle, s'interrogeant encore et encore sur la capacité qu'ont les autre de parler de son corps depuis des années, telle une "propriété publique".

LA ROMANCE OUBLIÉE

Oubliée par qui ? Par nous ! À son arrivée à Las Vegas, Britney Spears commence à fréquenter le producteur de télévision Charlie Ebersol. Elle raconte l'avoir suivi dans la prise de compléments alimentaires. "Mais mon père s'est imaginé que j'étais devenue accro (...), il m'a envoyée en cure de désintoxication", se souvient-elle. Un mois à Malibu, loin de ses enfants, pendant lequel elle "a eu peur" au milieu de personnes souffrant d'addiction au crack et à l'héroïne. Son couple prend fin après huit mois.

VEGAS BABY !

L'artiste Britney Spears dépérit de l'intérieur. Elle n'a "plus le coeur à enregistrer de la musique" et quand elle le fait, elle n'en est pas particulièrement fière. Seule la chanson "Work Bitch" fait exception. Quand elle lance sa résidence à Las Vegas en décembre 2013, la chanteuse "n'a plus le feu sacré". Mais elle s'y installe "avec le même objectif que tous ceux qui s'y rendent : tout rafler". Le célèbre Strip s'anime, ses fans viennent en masse, elle "retrouve une grande partie de sa confiance en elle" sur scène.

LE FACTEUR X

La tournée Femme fatale de 2011 ? Vous ne saurez pas ce que Britney Spears en a pensé (elle semblait pourtant très en forme lors de son concert parisien !), juste qu'elle n'a plus travaillé pendant un temps après. Dommage... Sa reprise, elle la fera à la télévision. En 2012, elle devient jurée dans le télécrochet "The X Factor" aux États-Unis. "J'ai détesté cette expérience", résume-t-elle. Ses partenaires Simon Cowell, Demi Lovato et L.A. Reid apprécieront.

LES THÉNARDIERS

La comparaison avec les personnages des Misérables vient de nous. Et semble si évidente quand on lit Britney Spears parler du rabibochage de ses parents, huit ans après leur divorce. "Que mon père dispose désormais d'un vrai boulot grâce à la tutelle semblait beaucoup plaire à ma mère. Ils regardaient Esprits criminels ensemble tous les soirs. Mais qui fait ça, franchement ?", s'interroge-t-elle. On t'assure, Britney, que la série présente certes des tueurs plus tordus les uns que les autres mais est vraiment très bonne !

L'AMOUR RETROUVÉ AVEC JASON

Elle qui s'inquiétait de ne plus jamais connaître d'histoire d'amour fait mentir ses craintes en se mettant en couple avec Jason Trawick. Il a dix ans de plus qu'elle, il est agent et comme chez Beigdeber, leur amour dure trois ans. "Une relation très saine" qui prendra fin après des fiançailles. La faute, selon elle, au fait qu'il soit devenu son cotuteur. "Je ne m'en rendais pas compte à l'époque mais je comprends aujourd'hui que de le voir associé à l'organisation qui contrôlait ma vie y était pour quelque chose", écrit-elle. Comme Justin Timberlake auparavant, il acte la rupture par "une longue lettre" avant de "disparaître des écrans radars" et d'abandonner son rôle dans la tutelle.

REDIFFUSION

C'est dont page 198 que se trouvent les extraits partagés par le magazine People en avant-première. Avec une traduction française plus fracassante que la nôtre : "Me raser la tête et ouvrir ma gueule a été pour moi une façon de me rebeller".

DOUBLES STANDARDS (ENCORE)

À 26 ans, Britney Spears a tout lâché. Comme une crise d'ado à retardement totalement saine au final après des années passées sous les projecteurs. "Je pense qu'il faut laisser les gens se rebeller, surtout s'ils en ont besoin. Je n'essaie pas de me justifier, mais pour remettre quelqu'un dans le droit chemin, lui couper les ailes et l'enchaîner au point qu'il ne sache plus qui il est, ce n'est pas la solution", insiste-t-elle. 


Rappelant que quand ce sont les hommes qui craquent ou "enchaînent les conquêtes", personne ne trouve rien à redire. Au contraire, on les encense ! Elle prend encore en exemple ses ex, Kevin Federline et Justin Timberlake. Le premier a été sacré "père de l'année" par un magazine alors qu'il fumait de l'herbe en enregistrant un titre de rap. Quand le second "l'a trompée et qu'il faisait étalage de son sex-appeal, tout le monde trouvait ça charmant". "Mais quand j'ai porté un body à paillettes, la journaliste Diane Sawyer m'a poussée à pleurer, MTV m'a forcée à écouter les critiques de mes détracteurs et l'épouse d'un gouverneur a déclaré qu'elle voulait m'abattre". Vous avez dit doubles standards ?

MESSAGE PERSONNEL

Elle ne répètera jamais assez. Il y a eu un avant et un après la tutelle. Alors que la presse la qualifie de "rebelle" et de "déchaînée", Britney Spears assure que "c'est à l'époque de 'Blackout' qu'elle a donné le meilleur d'elle-même". La suite a été plus compliquée pour celle qui respirait, mangeait et vivait chant et danse. "Avec le temps, ma flamme s'est éteinte. Mon regard s'est terni. J'étais persuadée que mes fans s'en rendaient compte, même s'ils ne se doutaient pas de ce qui se passait", dit-elle. Ceux qui ont assisté à la tournée Circus peuvent en témoigner. J'ose utiliser la première personne pour évoquer l'un de ses concerts parisiens, mon tout premier de Britney Spears. La chanteuse paraissait en retrait, sans véritable échange avec le public, "en pilotage automatique" pour reprendre son expression. Je comprends mieux pourquoi aujourd'hui.

COMPTES D'APOTHICAIRE

Britney Spears ressort sa calculette pour tenter d'expliquer pourquoi on la faisait autant travailler si au final, elle était soit disant incapable de se gérer au quotidien. "La tournée Circus a rapporté plus de 130 milions de dollars, dont 5% sont revenus à Tri Star, la société de Lou Taylor", note-t-elle. L'entreprise a continué à être payée lorsqu'elle a pris une pause en 2019 "et qu'il n'y avait plus de rentrées d'argent". Elle parle de "centaines de milliers de dollars supplémentaires", d'un pourcentage aussi touché par son père qui mettait dans sa poche "16.000 dollars par mois" grâce à la tutelle. "Il n'a jamais gagné autant d'argent. La tutelle lui a tellement profité qu'il est devenu multimillionnaire", dit-elle. Alors pourquoi l'arrêter ?

POUR SES FILS

 Si elle s'est pliée aux obligations, c'est uniquement pour ses deux fils. "Comme j'ai joué selon les règles, j'ai gagné le droit de les revoir", dit-elle. Elle raconte aussi avoir "apaisé" Kevin Federline en piochant dans son porte-monnaie. Frais de justice, pension alimentaire... Elle a tout payé, y compris "des milliers de dollars supplémentaires" pour que Sean Preston et Jayden James la suivent en tournée. L'argent, plus que jamais le nerf de la guerre chez les Spears...

"UN JOUR SANS FIN"

Sa nouvelle vie, c'était un peu celle de Bill Murray dans le film Un jour sans fin. La même journée, encore et encore... Une comparaison qu'elle utilisait déjà dans le documentaire For the record, quelques mois après la mise en place de la tutelle en 2008. Britney Spears faisait "ce qu'on lui disait". Derrière ce "on", se cachent Jamie Spears et Robin Greenhill, employée de la fameuse Lou Taylor. Ses gardes du corps s'assurent qu'elle prenne ses médicaments, le contrôle parental est activé sur son iPhone. "Cela a duré 13 ans", rappelle-t-elle. Comme si on l'avait oublié !

SEULE AU MONDE

Felicia, l'amie devenue assistante, est l'un des témoins privilégiés du documentaire Framing Britney Spears. L'un des dommages collatéraux aussi de la mise sous tutelle qui a enfermé la chanteuse sous une cloche. Leur collaboration a cessé avant la tournée de l'album "Circus" en 2009. Sans que la popstar "ne sache pourquoi". "J'ai appris par la suite que mon père l'avait informée que je ne voulais plus travailler avec elle. C'était totalement faux !", assure-t-elle aujourd'hui, notant qu'"on l'a coupée de plein d'autres amis proches". Une époque "particulièrement difficile" sur laquelle elle n'a pas envie de s'étendre, passant d'une vie à 100 à l'heure à un quotidien "cloîtré", "seule, sans activité, sans téléphone". "C'est compliqué pour moi (...) d'imaginer comment les choses auraient pu être différentes si je m'étais davantage rebellée. Je n'ai absolument aucune envie de penser à ça, de quelque façon que ce soit. C'est trop dur, j'ai trop souffert", souffle-t-elle. C'est vrai qu'avec des "si"...

SOUS SURVEILLANCE

Profiter de la fin de sa vingtaine pour Britney Spears est presque devenue mission impossible pour Britney Spears. Chaque personne avec qui elle sortait dîner était passée au peigne fin, de la signature d'un contrat de confidentialité à une prise de sang. "Allez donc vous faire des amis ou passer une bonne soirée dans ces conditions ! Quant à trouver l'amour, je n'y songeais même plus", reconnaît-elle, défaitiste. Repensant à son grand-père violent June, elle sait déjà que "cette tutelle allait être un cauchemar". "Rien ne pouvait arriver de pire à ma musique, à ma carrière et à ma santé mentale", poursuit-elle, persuadée qu'ils "auraient pu la tuer". "Ma situation étant sans issue, j'ai préféré capituler et me suis mise en pilotage automatique", confesse-t-elle. Une résilience en forme de protection.

"BRITNEY SPEARS, C'EST MOI"

La prise de pouvoir de Jamie Spears en tant que tuteur tient en un détail. Un saladier dans lequel Britney Spears conservait ses tickets de caisse pour faire ses comptes - oui, oui, les stars aussi sont comme nous - et dont il s'est débarrassé en s'installant chez elle, "dans la petite pièce qui lui servait de bureau". "À leurs yeux, j'étais visiblement venue au monde dans le seul but d'alimenter leur compte en banque", analyse la jeune femme, s'étonnant d'être jugée trop fragile pour gérer sa vie mais suffisamment en forme pour jouer dans un épisode la série How I Met Your Mother avant de partir en tournée. "Britney Spears, désormais, c'est moi", lui aurait lancé son père. Un petit côté Jean-Luc Mélenchon hurlant "la République, c'est moi !" devant ses bureaux, non ?

SI MAMAN SI

Avant La femme en moi, il y a eu Through the storm - à travers la tempête. Un livre non pas signé Britney mais Lynn Spears. "Ma mère l'a écrit en capitalisant sur mon nom et pour parler d'éducation à une époque où mon frère, ma soeur et moi étions tous trois des causes perdues", ironise la chanteuse qui compare sa vie à "un champ de ruines". À l'époque, Jamie Lynn a 16 ans et est enceinte. 


"À les entendre, qu'elle attende un enfant alors qu'elle en était encore une ne semblait posé de problème à personne", note-t-elle avec détachement, taclant sa mère avec force, en particulier ses apparitions à la télévision et l'argent qu'elle s'est fait sur son dos en dévoilant son intimité sans son consentement. Les relations entre les deux femmes se sont délitées quelques années plus tôt, quand Lynn s'était emportée contre sa fille de retour de soirée. Un point de non-retour, selon la jeune femme. "Les gens se demandent pourquoi j'en veux autant à mes parents. S'ils avaient été à ma place, ils comprendraient", résume-t-elle.

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UN MOT DE BRITNEY

Avant de reprendre la lecture de La femme en moi, laissez la parole à Britney Spears qui, sur Instagram, se félicite d'être l'autrice de "l'autobiographie de célébrités la plus vendue de l'histoire". Sans communiquer de chiffres. L'occasion pour elle aussi de remercier ses fans pour leur soutien. "Je vous aime tous", écrit-elle.

ET SI ON SOUFFLAIT ?

À mi-parcours, La femme en moi dresse le portrait d'une jeune femme adulée par des millions de personnes mais pourtant désespérement seule au quotidien. Une personne profondément altruiste et emphatique qui a trop vouloir "contenter tout le monde" - c'est elle qui le dit - s'est quelque peu oubliée en route. On interrompt notre lecture alors que la demande de mise sous tutelle vient d'être déposée. Et on vous donne rendez-vous dès demain matin pour la centaine de pages restantes, qui lèveront le voile sur les 15 dernières années. De la résidence à Las Vegas au mouvement #FreeBritney.

La chanteuse Britney Spears lors des MTV Video Music Awards le 28 août 2016 à New York.
La chanteuse Britney Spears lors des MTV Video Music Awards le 28 août 2016 à New York. - Angela Weiss / AFP

AU NOM DU PÈRE (TER)

Quoi de mieux pour régler ses comptes avec son père que de faire les siens ? Britney Spears a "supplié le tribunal de désigner quelqu'un d'autre" mais c'est Jamie Spears qui a été nommé tuteur de sa personne et de ses biens. "Il n'y a que l'argent qui compte pour lui", martèle-t-elle. Elle finit par sortir la calculatrice pour le prouver montrer l'aberration financière de sa mise sous tutelle, mise en place en février 2008.


"J'ai découvert qu'il touchait un salaire supérieur à celui qu'il me versait et qu'il lui a rapporté plus de six millions de dollars, tout en versant des dizaines de millions supplémentaires à certaines de ses proches", écrit-elle. Andrew Wallet, l'avocat qui a appuyé Jamie Spears dans son rôle de tuteur, aurait selon elle été payé "426.000 dollars par an pour la tenir à l'écart de sa propre fortune". Une somme à laquelle s'ajoute le demi-million de dollars par an destiné à un avocat commis d'office qu'elle n'a pas eu droit de remplacer avant juillet 2021. 

QUI EST LOU TAYLOR ?

Son nom est connu des fans de Britney Spears qui ont suivi avec attention l'affaire de la tutelle. Associée à Jamie Spears, Louis Taylor, dite Lou, a selon la chanteuse "joué un rôle central dans la mise en place" de cette mesure "qui leur permettrait par la suite de prendre le pouvoir sur sa carrière". "À l'époque, elle avait peu de clients sérieux. Elle a grosso modo bâti sa société sur mon nom et le fruit de mon labeur", avance la star avant de rappeler que les curatelles sont "généralement réservées" à ceux "qui ne peuvent plus prendre soin d'eux". "Mais en ce qui me concerne, j'étais totalement opérationnelle", insiste-t-elle.

SWAT À DOMICILE

Janvier 2008. Britney Spears commence le mois comme elle le termine. Par une hospitalisation de force dans un service de psychiatrie. En pleine lutte pour la garde de ses fils, la chanteuse refuse de rendre les enfants à leur père. L'unité d'intervention du SWAT - celle de la série avec Shemar Moore - intervient une première fois. Puis une deuxième, alors qu'elle est en couple avec  le photographe Adnan Ghalib - qu'elle ne nomme pas. Appelée par sa famille à son domicile sous prétexte qu'elle était recherchée par la police, la jeune femme voit débarquer une vingtaine d'agents. "J'ai beau avoir commis quelques bêtises, je n'avais pas braqué de banque non plus", admet-elle. Le point de départ de la mesure de mise sous tutelle qui durera 13 ans.

LE RATÉ DES VMAS EN 2007

C'est la performance de trop. Celle qu'elle a dû donner contre son gré alors qu'elle "savait pertinemment qu'on courait à la catastrophe". Après avoir brillé plus d'une fois lors des MTV Video Music Awards, Britney Spears se manque lors de l'édition 2007. Le playback est approximatif, les chorégraphies mal assurées. "Jamais je ne défendrai cette performance ni ne prétendrai qu'elle mérite qu'on s'y intéresse", dit-elle aujourd'hui, martelant que "les artistes aussi ont des jours sans". En coulisses, elle croise à regret son ex Justin Timberlake. Elle passera une partie de la soirée à pleurer loin des caméras, marquée par une sortie de l'humoriste Sarah Silverman qui qualifie ses fils de "plus adorables erreurs de jeunesse qu'on n'ait jamais vues". Dans la presse, sa vie privée fait plus vendre que son nouvel album "Blackout" dont elle est pourtant si fier, à raison. 

"MON MARI"

Leur séparation a été annoncée au coeur de l'été. Manque de temps ou choix délibéré ? Sam Asghari est toujours présenté comme son mari dans La femme en moi. Britney Spears l'appelle Hesam, son vrai prénom.

L'INCIDENT DU PARAPLUIE

Le chapitre 26 est tout entier consacré à cette série de photos montrant Britney Spears s'en prendre à la voiture d'un paparazzi avec un parapluie. La scène est racontée par le photographe dans le documentaire Framing Britney Spears, dans l'extrait ci-dessous. La principale intéressée livre sa version de la séquence, déplorant "la médiocrité et l'absence d'humanité" de son interlocuteur qui l'a poussée à bout à coup de "questions atroces". "Ce n'était que le réflexe désespéré d'une personne brisée. Rien de plus", souligne la chanteuse qui, honteuse, a même présenté ses excuses à l'agence photo en question.

6 FÉVRIER 2007

Elle en a déjà parlé dans le documentaire For the record. Mais jamais aussi précisément. Au début de l'année 2007, Britney Spears "n'était plus qu'un nerf à vif". Sa tante Sandra, "sa deuxième mère", vient de succomber à un cancer des ovaires. "Je n'ai jamais autant pleuré qu'à ses obsèques", dit-elle. Kevin Federline, dont elle est séparée, refuse depuis des semaines de la laisser voir leurs fils. Les paparazzis sont là quand il la laisse à la porte de chez lui. "Alors ce soir-là, je leur en ai donné pour leur argent", dit-elle à propos de ce 6 février 2007 qu'elle ne date pas. Aucun évènement, sauf les naissances, n'est d'ailleurs daté avec précision dans son livre.


Elle prend une tondeuse, se rase la tête. "Personne ne semblait comprendre que j'étais folle de chagrin parce qu'on m'avait pris mes enfants", écrit-elle. Se débarrasser de ses cheveux longs, c'est un "fuck you" qu'envoie la "gentille petite fille" à ceux qui la jugeaient. La jeune femme n'aspire alors qu'à retrouver ses garçons, persuadée que "beaucoup de femmes comprendront sa colère".

LA VIE AVEC PARIS

Britney Spears, Paris Hilton et Lindsay Lohan en virée en soirée ? Certains l'appellent encore la Sainte Trinité. Une comparaison que la très spirituelle Britney apprécierait sûrement. Mère célibataire à 23 ans, la chanteuse est requinquée par son amie Paris Hilton, it girl reconvertie en star de téléréalité qui passe à l'époque ses soirées dans les clubs huppés. "Elle m'a encouragée à sortir pour que je m'amuse un peu (...). Mais ça n'a jamais été aussi extravagant que les médias ont voulu le faire croire", insiste la popstar, assurant que "personne n'avait été aussi gentil avec elle depuis longtemps". Estampillée "mauvaise mère" par la presse à scandale, elle martèle aujourd'hui qu'elle a "toujours su maîtriser sa consommation d'alcool" et n'a jamais été "attirée" par les drogues dures.

LE DIVORCE

Taylor Swift a raison quand elle chante que "rien de bon ne démarre dans une voiture en fuite".  Entre Britney Spears et son "échappatoire" Kevin Federline, la course a vite pris fin. Alors qu'elle est enceinte de leur deuxième enfant, lui ne pense qu'à lancer une carrière de rappeur qui ne décollera jamais. K-Fed, que personne n'apprécie dans l'entourage de la star, passe son temps à fumer des joints avec ses amis, loin du domicile familial. La chanteuse demande le divorce deux mois après la naissance de leur fils cadet, son futur ex réclame qu'elle paie ses frais d'avocat. Jamie Spears fera pareil lorsqu'elle contestera la tutelle. "Après ma rupture avec Justin, puis mon divorce, je n'ai plus été capable de faire confiance à qui que ce soit", lâche-t-elle.

"BLACKOUT", UN "MERDE" À SES PARENTS

"Dans le brouillard" après la naissance de son deuxième fils, Britney Spears "goûte un vrai sentiment de liberté" pendant l'enregistrement de "Blackout". "Cet album, c'était une sorte de cri de bataille. J'avais passé des années à être méticuleuse, à me décarcasser pour plaire à mes parents. Le moment était venu pour moi de dire merde à tout ça, tout simplement", écrit-elle. Ce cri de bataille prend la forme d'un cri de ralliement, "It's Britney bitch !", qui ouvre la chanson "Gimme more". Même si elle qualifie le clip de "pire qu'elle ait tourné dans toute sa carrière !" "Je ne l'aime pas du tout, il est même franchement de très mauvais goût", estime-t-elle.

SANTÉ MENTALE

Essentielle dans la compréhension du personnage Britney Spears, cette dualité entre la femme et l'enfant traverse le livre. Dans ce 21e chapitre, la chanteuse pose un diagnostic qui n'avait pas été posé à l'époque. "Je sais depuis que je présentais tous les symptômes de la dépression post-natale : tristesse, angoisse, fatigue anormale...", énumère-t-elle. "S'il y a parmi mes lecteurs des jeunes mamans en souffrance, j'espère qu'elles se feront aider sans tarder et qu'elles trouveront un meilleur exutoire à leurs émotions que mes sols en marbre blanc !", lance-t-elle. 

MAMAN LOUVE

On s'amuse de sa passion pour le marbre, mais Britney Spears estime que "c'est à ce moment-là qu'elle a compris qu'elle déraillait". En quête de perfection pour ses bambins, elle "était devenue odieuse et hyper autoritaire". "Avec le recul, j'ai un peu honte", glisse-t-elle, présentant ses plus plates excuses aux ouvriers du bâtiment qui ont travaillé chez elle. Elle était aussi "trop dans le contrôle" avec ses fils, qu'elle refusait de confier à sa mère. "Dans mon nouveau rôle de maman, une partie de moi devenait le bébé. J'étais donc un mélange de cette femme à moitié hystérique qui réclamait du marbre blanc et de gamine", poursuit-elle, convoquant à nouveau la figure de Benjamin Button. 

SON HAVRE DE PAIX

Vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblait l'intérieur de la maison de Britney Spears ? À la façon d'Architectural Digest, qui fait visiter les demeures des célébrités, la chanteuse décrit le nid douillet qu'elle a construit pour ses enfants, loin des flashs des paparazzis qui campaient par dizaines devant la porte. "Comme le parquet ne me plaisait pas, j'ai fait poser du marbre aprtout. Du marbre blanc, évidemment", dit-elle. Note pour plus tard, si elle vous invite : mieux vaut donc ne pas se promener chez elle en chaussettes pour prévenir toute chute.

LES JOIES DE LA GROSSESSE

Trois mois après les noces, Britney Spears tombe enceinte. Trois mois après la naissance de Sean Preston le 14 septembre 2005, elle tombe enceinte de Jayden James. La chanteuse se mue en "vraie harpie", en "vraie louve pour ses bébés à naître". Et n'aime que "faire l'amour et manger". "Pendant mes deux grossesses, je me suis éclatée sur les deux tableaux", détaille-t-elle. Porter la vie "a été une expérience incroyable" sur le plan spirituel. Elle tacle une nouvelle fois une certaine presse qui a continué à la harceler malgré la présence de ses enfants, se moquant de ses changements physiques. "Mais à quel moment avais-je promis d'avoir 17 ans toute ma vie ?", s'agace-t-elle ?

LA RENCONTRE AVEC KEVIN, SON "BABY DADDY"

Habituée à lire des messages divins un peu partout, elle aurait dû y voir un signe. C'est au Joseph's Café que Britney "Marie" Spears rencontre le père de ses fils. Elle a 22 ans et ne rêve que "d'un homme qui la serre dans ses bras" après le traumatisme Timberlake. "Je me suis cramponnée à lui comme si ma vie en dépendait", écrit-elle, sans savoir que Kevin Federline était déjà père et que son ex-compagne était enceinte de huit mois. K-Fed apparaît comme une soupape au milieu d'un Onyx Tour qu'elle ne veut pas terminer. Il fait sa demande en mariage dans un avion après avoir refusé la sienne. "Une échappatoire s'offrait subitement à moi dans cette période compliquée", dit-elle de cette relation chaotique qui aura sa propre téléréalité.

MARIAGE EXPRESS

Elle ironise en parlant d'une "brillante idée". Britney Spears raconte comment, au milieu de la nuit, elle et son ami d'enfance ont fini leur escapade alcoolisée à la célèbre Little White Chapel de Las Vegas. "À notre arrivée, une cérémonie était déjà en cours alors nous avons dû patienter. Oui, nous avons fait la queue pour nous marier ! (...) Lui et moi n'étions pas amoureux. J'étais juste totalemet ivre. Et sans doute un peu désoeuvrée", écrit-elle. L'union a été annulée après 55 petites heures. Suffisant pour offrir au marié, qu'elle ne nomme pas, un quart d'heure de célébrité qu'il cherche à prolonger depuis 19 ans. Parmi les pro-Trump au Capitole le 6 janvier, Jason Alexander a été arrêté après s'être introduit chez son éphémère ex le jour de ses noces à Sam Asghari.

L'INTERVIEW CHOC

La même année, Britney Spears est contrainte par son entourage - son père Jamie en tête - de répondre à la journaliste star Diane Sawyer. Un cas d'école pour tout apprenti journaliste, tant les questions sont "extrêmement gênantes", "vachardes". La chanteuse est restée sobre dans le choix du qualificatif pour parler de cet entretien révoltant qui cherche à lui faire porter la responsabilité de la rupture avec Justin Timberlake. "C'était on ne peut plus humiliant", écrit-elle, "trop vulnérable à ce moment-là de sa vie, trop sensible pour ce type d'interviews". "J'avais vraiment le sentiment d'être exploitée, piégée, sous le regard du monde entier. Cette interview a marqué un point de rupture en moi", souffle-t-elle. Nous sommes en 2003, quatre ans avant l'épisode du crâne rasé qui a tout fait vaciller.

BIG BISOU

Elles ont rejoué la scène lors du mariage de Britney Spears à Sam Asghari, qui a demandé le divorce moins d'un an après. "Nous devions conclure le spectacle en simulant un baiser", raconte la chanteuse qui a fini par embrasser à pleine bouche Madonna lors des MTV Video Music Award à l'été 2003. C'est pendant les répétitions de cette séquence culte que naît leur duo "Me Against The Music". 


"Elle reste l'une de mes chansons préférées, et c'est en grande partie grâce à notre collaboration qu'elle marqué les esprits", note-t-elle. Sur le tournage du clip, elle est "béate d'admiration" devant la poigne de son idole qui "refuse toute forme de compromis". Vous voyez Christina Aguilera, à droite de la photo ? Britney, elle, l'a totalement zappée de son récit.

undefinedundefinedScott Gries / Getty Images North America / Getty Images via AFP

PETITE PAUSE

Quinze ans plus tôt, la chanteuse américaine évoquait déjà sa vie sous la pression médiatique dans un film pour MTV. Des confidences rares devant les caméras, quelques mois seulement après le début de sa mise sous tutelle.

MADONNA, "SON MENTOR"

Rattrapée par sa phobie sociale et "un peu paumée", Britney Spears s'isole à New York où elle limite ses sorties. C'est là qu'entre en scène Madonna, "qui à bien des égards a eu une influence positive sur elle". "Elle insistait sur l'importance de garder du temps pour son âme, et j'ai tenu compte de cette recommandation", affirme-t-elle. Entre les deux femmes, l'amitié est sincère. En témoigne une séquence du documentaire Britney : for the record, dans lequel Madonna rappelle que sa cadette n'a pas eu le droit à l'erreur.

IDYLLE EXPRESS

Elle en parle comme d'une "sorte de lutte passionnée qui a duré deux semaines". Après sa rupture avec Justin Timberlake, Britney Spears fréquente l'acteur irlandais Colin Farrell. "Un vrai corps-à-corps" lors duquel ils se sont "jetés l'un sur l'autre, déchaînés". Reste de cette idylle express les photos d'eux à une avant-première très officielle à Hollywood en janvier 2003.

undefinedundefinedKevin Winter / Getty Images North America / Getty Images via AFP

LA VIRGINITÉ EN QUESTION

Érigée malgré elle en figure viriinale, Britney Spears a été taxée d'hypocrisie quand Justin Timberlake a évoqué publiquement leur vie sexuelle. Si elle ne lui en veut pas, elle regrette l'attitude des médias qui au lieu de l'interroger sur son art ont longtemps cherché à savoir "si elle avait des faux seins et si son hymen était encore intact". Ce qu'elle retient de cette expérience ? "Il faut dire ce qu'on ressent, même quand ça nous terrifie. Il faut raconter son histoire. Faire entendre sa voix". Exactement ce qu'elle fait avec cet ouvrage à coeur ouvert, trempé d'une mystique religieuse qui transpire à chaque page.

À L'ÉPREUVE DU SEXISME

Sa rupture avec Justin Timberlake s'accompagne d'une profonde prise de conscience. Britney Spears a 20 ans et comprend qu'à Hollywood, comme dans le reste de la société, "on se montre bien plus permissif envers les hommes qu'envers les femmes". "On incite souvent les hommes à dénigrer les femmes pour accéder à la gloire et au pouvoir. Et j'en ai fait les frais", note-t-elle. Leur histoire est un cas d'école. 


Quand elle est décrite comme "la traînée qui a brisé le coeur de l'idole des jeunes Américains", lui poursuit la promotion de son album porté par le single "Cry me a river". Une revenge song qui vise à "démolir la femme infidèle". Sans entendre les deux parties. "Je ne pense pas, même encore aujourd'hui, qu'il ait mesuré le rôle qu'il a joué dans mon humiliation publique", avance-t-elle. Justin Timberlake lui a présenté des excuses publiques après la diffusion du documentaire Framing Britney Spears. Il ne s'est pas exprimé après la parution des bonnes feuilles de La femme en moi.

JAMIE LYNN RHABILLÉE POUR L'HIVER

On savait les deux soeurs en froid. Les tensions remontent à déjà une vingtaine d'après Britney Spears, qualifiant sa cadette adolescente de "vraie petite peste" qui "imposait clairement sa loi". Vulnérable après sa rupture, la chanteuse ne trouve plus sa place dans ce foyer à qui elle a reversé une partie de ses cachets. Se comparant à Benjamin Button, elle dit avoir "l'impression de remonter le temps, voire de retomber en enfance !" Un sentiment qui sera décuplé contre son gré pendant la tutelle.

LARGUÉE PAR SMS

Trois ans d'un amour ultra médiatique qui prennent fin en un temps record, celui d'un envoi de SMS. Britney Spears écrit avoir été quittée par message entre deux prises du clip "Overprotected". Drôle d'ironie pour cette jeune femme qui, loin d'être "surprotégée" comme elle le chante, va vivre une période très difficile. Elle a vécu sa rupture avec Justin Timberlake "comme un état de choc". "Pendant des mois, j'arrivais à peine à parler (...). Il suffisait de me connaître un peu pour se rendre compte que je touchais le fond", se souvient-t-elle, s'estimant "sacrifiée sur l'autel" de son premier album solo, Justified.

L'IVG À DOMICILE

La révélation était si forte qu'elle a été publiée avant même la parution du livre. Britney Spears raconte être tombée enceinte lors de sa relation avec Justin Timberlake. La jeune femme, qui ne date pas l'évènement, se sent contrainte de prendre les devants. "J'ai donc décidé - je me doute que cet aveu va me valoir la haine de nombreuses personnes - d'interrompre ma grossesse", écrit l'ancienne petite chérie de l'Amérique élevée dans la foi catholique sur des terres conservatrices. 


"Jamais je n'aurais pensé recourir un jour à l'avortement mais, vu les circonstances, je m'y suis résolue. J'ignore à ce jour si c'était le bon choix. Si ça n'avait tenu qu'à moi, je ne l'aurais pas fait", insiste-t-elle. Son seul regret ? Avoir fait ça chez elle. L'information "ne devait pas s'ébruiter", explique-t-elle. Même ses parents n'étaient pas au courant. Elle témoigne d'une douleur "indescriptible", "l'une des pires qu'elle ait connues". Avec Justin, près d'elle, jouant de la guitare pour l'apaiser... Sans aucun doute l'un des passages les plus difficiles à lire de ses mémoires.

OEIL POUR OEIL...

Le conte de fées entre Britney et Justin s'effrite rapidement. La chanteuse évoque plusieurs infidélités sur lesquelles elle "a fermé les yeux, même si les tabloïds prenaient un malin plaisir à enfoncer le clou". "Manifestement, il se faisait plaisir. Je n'étais pas dupe, mais je préférais ne pas en parler", écrit-elle, appliquant la loi du Talion. Elle confesse l'avoir trompé "pas cinquante fois, une seule !", avec le chorégraphe Wade Robson, et en avoir parlé à son compagnon. Si son nom vous dit quelque chose, c'est bien normal. Il est l'un des deux hommes à avoir accusé Michael Jackson de viol.

100% JEAN

C'est l'une de leurs apparitions les plus commentées. Les plus moquées aussi... L'émission à sketches "Saturday Night Live" en parlait encore samedi dernier, 22 ans après ! Invités aux American Music Awards en 2001, Britney Spears et Justin Timberlake apparaissent tout de jean vêtus. L'inspiration était divine, littéralement. "Quand j'étais petite, les mamans du quartier adoraient parer leur tribu de tenues assorties pour se rendre à l'église", explique la chanteuse, ravie de voir "que leur look est devenue un costume d'Halloween". Amen !

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"CHICAGO", SON REGRET

Échaudée par son expérience hollywoodienne, Britney Spears préfère dire non quand elle est approchée pour la comédie musicale Chicago. "Avec le recul (...), j'aurais dû accepter. J'avais du pouvoir à ce moment-là ; je regrette de ne pas l'avoir utilisé judicieusement, pour sortir des sentiers battues", écrit-elle, ne révélant pas quel personnage lui avait été proposé. Elle parle "d'une méchante qui tue un homme, le tout en chantant et en dansant". Soit... à peu près l'intégralité des héroïnes du film de Rob Marshall, lauréat de 6 Oscars en 2003.

L'APPEL DE HOLLYWOOD

Britney Spears ne garde pas un souvenir impérissable de son premier rôle au cinéma. En 2001, elle donne la réplique à une jeune Zoe Saldaña dans Crossroads. Bien qu'écrit par Shonda Rhimes (Grey's Anatomy), le road trip ne convainc pas la critique. Britney, elle, "s'embrouille le cerveau" sur le tournage et "n'arrive plus à sortir de son personnage", la sage Lucy. "Heureusement pour moi, cet épisode a marqué la fin de ma carrière d'actrice", écrit-elle, révélant avoir auditionné pour jouer face à Ryan Gosling, son ancien partenaire du "Mickey Mouse Club" dans la comédie romantique devenue culte N'oublie jamais. Merci au Daily Mail d'avoir partagé son audition :

OOPS

Deux petites phrases et puis c'est tout. Son deuxième album "Oops!... I Did It Again" n'est ici qu'une excuse pour raconter qu'elle a fait construire une maison à sa mère et régler les dettes de son père. Sa collaboration commerciale avec Pepsi a droit à bien plus de détails... Allez hop, on retourne écouter "Stronger" et "Lucky" en boucle pour compenser cet affront !

"UNE LOLITA POUR VIEUX PERVERS"

Après les questions sur sa plastique en interview, Britney Spears dénonce les doubles standards dont elle a été victime dès sa sortie de l'adolescence. "Puisque j'étais sexy, j'étais forcément stupide. Puis j'étais une bombe, je n'avais aucun talent", lâche-t-elle. Dans sa ligne de mire ? Ces hommes "d'un certain âge" de plus en plus nombreux dans le public. "Ça me mettait mal à l'aise de les voir me reluquer comme si j'étais une sorte de Lolita pour vieux pervers", lance-t-elle. Pour tenir face au sexisme, elle se réfugie dans la lecture - toujours très spirituel - et le Prozac, premier dans une longue liste de médicaments qu'elle ingurgitera.

FACE AUX CRITIQUES

"Cet épisode m'a ébranlée", dit Britney Spears des répercussions de sa prestation aux MTV Video Music Awards en 2000 qui la voit troquer un tailleur noir pour une tenue près du corps couleur chaire. Si elle se sent puissante sur scène, ce n'est pas l'avis de tous les téléspectateurs. Certains la jugent "trop sexy", d'autres assurent qu'elle est "un mauvais exemple pour la jeunesse". "Ce n'était que le début d'un phénomène qui allait durer des années. Par la suite, chaque fois que je mettais les pieds sur un plateau télé, il y aurait toujours quelqu'un pour me descendre ou pour m'accuser de manquer d'"authenticité'", regrette-t-elle. La version Spears-ienne de l'adage "On ne peut pas plaire à tout le monde"...

"RAIDE DINGUE" DE JUSTIN

Ils auraient presque pu reprendre le "Roman d'amitié" d'Elsa et Glenn Medeiros. À force de passer du temps ensemble, en concert et en dehors, Britney Spears et Justin Timberlake deviennent "comme deux aimants". "Il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre que j'étais dingue de lui - à tel point que c'en était ridicule", écrit la chanteuse. "La connexion qu'on avait est impossible à mettre en mots. En réalité, on s'aimait tellement que c'était presque trop", reconnaît-elle sans doute des étoiles plein les yeux. 


Du pain béni pour la presse, qui voit se former un power couple de l'industrie musicale. Sauf que pointent les premiers signes de misogynie, la jeune femme elle-même remarquant "que sur les plateaux télé, on ne lui posait pas le même genre de questions qu'à lui". Difficile en effet de demander aussi au chanteur des *NSYNC s'il s'est fait refaire la poitrine...

NOVEMBRE 1998, LA FIN D'UNE ÉPOQUE

Britney Spears en pleine tournée des centres commerciaux ? L'image fait sourire. Des petits chanceux aux quatre coins des États-Unis ont assisté à la première promo hésitante de l'adolescence qui, à 16 ans, a fait une expérience unique. "J'ai rarement été aussi passionnée de musique qu'à cette époque de ma vie. J'étais inconnue du public, je n'avais rien à perdre si je me plantais. L'anonymat, c'est une vraie liberté !", insiste-t-elle. Une fois le clip de "...Baby One More Time" diffusé en boucle sur les télévisions du monde entier, ç'en était fini de cette vie normale qu'elle aimait tant. 

OH BABY BABY

Le look d'écolière qui continue à inspirer pour Halloween ? C'est elle. Britney Spears raconte qu'elle a soufflé l'idée de tourner le clip de "...Baby One More Time" dans un lycée. "On me verrait, morte d'ennuie dans une classe, jusqu'à ce que la sonnerie retentisse. Et là, boum ! Avec mes copines, on se mettrait toutes à danser". And the rest is history... Plus de 874 millions de vues sur YouTube à ce jour. Les producteurs l'imaginaient plutôt en "astronaute au look futuriste". "Dans le story-board qu'on m'a montré, je ressemblais à un Power Ranger", s'amuse-t-elle. Autant dire qu'ils ne sont pas allés chercher bien loin au moment  de mettre en boîte la vidéo de "Oops !... I Did It Again". Rien ne se perd, tout se transforme. Même dans la pop culture !

LA RENCONTRE AVEC MAX MARTIN

Britney Spears travaille sur son premier album depuis un an quand sa maison de disques lui propose de rencontrer "un producteur suédois" qui "fait de super chansons". Le duo échange lors d'un dîner qui tourne court. "Dieu sait comment, une bougie s'est renversée et toute la table a pris feu", se souvient la chanteuse. Mais pas de quoi entamer leur future collaboration. 


C'est en Suède qu'elle enregistrera son premier single, celui qui va la faire basculer dans une autre dimension, "... Baby One More Time". Avec à la clé, une savoureuse anecdote : "La veille, j'écoutais 'Tainted Love' de Soft Cell, et je suis tombée sous le charme de ce son. J'ai veillé si tard que le lendemain en arrivant au studio, j'étais fatiguée et j'avais voix cassée. Pourtant, ça rendait bien. J'avais un grain de voix rauque, plus mûr, plus sexy".

LE CONTRAT

Heureuse de sa vie "délicieusement normale" en Louisiane, Britney Spears n'a pas enterrée ses rêves pour autant. Avec l'aide de Larry Rudolph, un avocat qui deviendra son manager historique, elle enregistre "Today", une chanson non retenue par Toni Braxton avec laquelle elle tape à la porte des maisons de disque. C'est Jive Records qui lui fait signer son premier contrat à 15 ans. Avec Lynn redevenue institutrice, elle fait ses premiers pas en studio accompagnée de Felicia Culotta, une amie de la famille qui deviendra son assistante incontournable.

LA FIN DU MYTHE DE LA VIRGINITÉ PRÉSERVÉE

L'image pure de la petite fiancée de l'Amérique lui a longtemps collé à la peau. La faute aussi aux médias qui, en interview, n'ont eu de cesse de l'interroger sur sa volonté de se préserver jusqu'au mariage. Dans son livre, Britney Spears estime avoir été "plutôt précoce" dans ses relations intimes. Comme le prince Harry avant elle, elle raconte quand et avec qui elle a perdu sa virginité. Non, ce n'était pas Justin Timberlake comme certains l'ont longtemps cru, mais le meilleur ami de son frère Bryan. "J'étais en troisième, mais de fin d'année donc assez jeune, et lui avait 17 ans", révèle-t-elle, expliquant comment elle a séché les cours tous les après-midis pour rester avec lui.

ÉCRAN DE FUMÉE

Hormis son expérience à la télévision, Britney Spears a vécu la même adolescence que beaucoup. "À 13 ans, je buvais avec ma mère et je fumais avec mes copines (...). Ayant survécu à ma première cigarette, j'ai aussitôt eu envie de m'en griller une deuxième", se souvient la chanteuse. Et s'est elle aussi fait taper sur les doigts par sa mère quand elle a découvert qu'elle fumait. Mère et filles étaient en voiture, Britney au volant. La brimade s'est terminée sur un accident de la route heureusement sans gravité : "Son ado fumait, et alors ? On avait failli crever ! Ma mère n'a jamais remis sur le sujet sur le tapis".

LES MISS COCKTAIL

Que faisiez-vous en quatrième après l'école avec votre mère ? Sans doute pas comme Britney Spears, qui classe parmi ses bons souvenirs ses virées dans le Mississippi voisin avec Lynn pour partager des daïquiris. "Je trouvais ça cool de pouvoir boire avec ma mère de temps en temps. On n'avait pas du tout le même rapport à l'alcool que mon père. Lui, quand il buvait, il me déprimait et se repliait sur lui-même. Nous, on se sentait plus joyeuses, pus en vie, plus ouvertes à l'aventure", dit-elle. Plus tard, elle se remémore les "mini White Russian" sirotés sur la route vers la plage. "Pour moi, ça avait un goût de crème glacée", détaille-t-elle, parlant même d'un "petit morceau de paradis". 

LE MICKEY MOUSE CLUB

Cette fois, c'était la bonne. À 11 ans, Britney Spears est recrutée par Disney pour ce qu'elle décrit "comme un camp d'entraînement militaire pour qui se destinait à une carrière dans le show-biz". Elle partage sa loge avec Christina Aguilera, rencontrée quelques années plus tôt. "Très vite, j'ai noué une solide amitié avec un certain Justin Timberlake", écrit-elle. Pas besoin ici de refaire le fil de leur relation, elle sera largement décrite dans les chapitres suivants. On apprend ici que leur premier baiser a été échangé lors d'une partie du jeu Action ou vérité et que c'est la mère de Justin qui a permis à Britney, Lynn et Jamie Lynn de payer leurs billets d'avion pour assister à l'enterrement de la grand-mère anglaise Lily, noyée dans sa piscine "à cause d'une crise cardiaque ou peut-être d'un AVC".

NEW YORK, NEW YORK

Pas encore collégienne, Britney Spears partage son temps entre Kentwood et New York où elle étudie le chant et le théâtre. Doublure dans une comédie musicale aux côtés d'une certaine Natalie Portman, elle parle d'un "emploi du temps harassant". "Je n'avais pas une minute pour me faire des amis ou pour être tout simplement une enfant", regrette-t-elle. L'expérience tourne court. La fillette rentre en Louisiane avec sa mère et sa soeur où elle se découvre une nouvelle passion : le basket-ball. "J'avais beau être minuscule pour mes onze ans, techniquement, j'assurais", écrit-elle. Ce ballon dans le clip de "... Baby One More Time" était donc bien plus qu'un accessoire...

PREMIÈRE TÉLÉ

C'est l'archive d'enfance la plus célèbre de Britney Spears. En 1992, elle participe à l'émission "Star Search". L'échange qui suit sa prestation est retranscrit dans le livre, l'animateur lui demandant si elle a un petit ami. À 10 ans... La fillette est éliminée après deux passages. "J'ai réussi à sauver la face jusqu'à ce que je me retrouve en coulisses. Et là, j'ai fondu en larmes. Ensuite, ma mère m'a acheté un sundae au caramel", se souvient-elle.

EN ROUTE VERS NEW YORK

Six mois se passent entre l'audition et la rencontre avec un agent artistique à New York, à qui Lynn Spears avait envoyé une vidéo de sa fille. "J'étais une petite fille qui rêvait en grand. Je voulais devenir une star comme Madonna, Dolly Parton ou Whitney Houston", écrit Britney Spears, devenue entre-temps la grande soeur de Jamie Lynn - dont les parents ont simplement associé leurs deux prénoms pour constituer le sien. Mais son souhait le plus profond à l'époque, c'était "que son papa arrêter de boire, que sa maman arrête de crier, que tout le monde aille bien".

L'AUDITION QUI A TOUT CHANGÉ

Pitre de la famille "toujours en train de danser sur la table basse pour attirer l'attention", Britney Spears commence à faire le tour de la région à l'âge de 5 ans en participant à des concours. Puis vient cette annonce pour le Mickey Mouse Club, émission jeunesse signée Disney. "On a fait huit heures de route pour Atlanta. Il y avait plus de 2000 candidats", se souvient-elle. La production ne recherche que des enfants de plus de 10 ans ? Britney ment et assure qu'elle en a 9, alors qu'elle n'en a que 8. Elle n'est finalement pas retenue, tout comme une certaine Christian Aguilera, venue de Pennsylvanie. Mais le talent de deux fillettes ne passe pas inaperçu.

AU NOM DU PÈRE (BIS)

Entre tendresse et reproche, la relation de Britney Spears à son père s'affiche plus complexe que jamais. Quand elle parle de son alcoolisme, elle explique "qu'il buvait pour oublier les années de sévices que lui avait fait subir son père". Elle décrit un homme "froid", voire "méchant", en particulier avec son frère Bryan. Un homme qui "maltraitait leur mère, même s'il était plutôt du genre à disparaître de la circulation pendant des jours". "Un cadeau", dit-elle. Elle garde en mémoire les hurlements de sa mère face aux balbutiements de son père, "incapable d'articuler un mot" quand il était ivre. "Pourtant, c'est à ma mère que j'en voulais le plus", reconnaît-elle. "Le plus triste en ce qui me concernait, c'était que je ne rêvais que d'un papa qui m'aurait aimée telle que j'étais", résume-t-elle.

L'ACCIDENT

C'est un évènement fondateur du clan Spears qu'elle ne parvient pas à dater et dont elle n'a pas tous les détails. La faute à une énième intervention divine selon Britney Spears, à qui Dieu a visiblement autant donné la foi qu'à Ophélie Winter. "Je crois que Dieu a effacé cet épisode de ma mémoire pour m'éviter d'être traumatisée à vie par cette scène de panique", écrit-elle. Pendant l'enfance, son frère aîné BrYan finit à l'hôpital "plâtré de la tête aux pieds" après un accident de quad. Frère et soeur se rapprochent jusqu'à partager le même lit. "J'étais un vrai bébé ! Je ne voulais pas dormir seule", se souvient Britney Spears, "obligée de céder" à sa mère et de regagner sa propre chambre avant son entrée au collège.

A STARLETTE IS BORN

Britney Spears a 3 ans pour son premier spectacle de danse, 4 pour son premier concert. Un spectacle de Noël donné à la crèche de sa mère Lynn. "Au bout d'un moment, j'ai assumé qui j'étais, à savoir 'la starlette'", se souvient-elle. "Quand je donnais de la voix en collants blancs, j'avais la conviction que rien n'était impossible", assure-t-elle.

GIRL POWER

Ses souvenirs d'enfance "les plus joyeux", c'est à son arrière-grand-mère Lexie, la mère de la défunte Jean, qu'elle les doit. "J'allais dormir chez elle comme je serais allée chez une copine", écrit Britney Spears, admirative de cette femme "hyper cool" qui avait été mariée sept fois. Il a suffi d'un accident de voiture sans gravité pour que sa mère Lynn lui interdise ces soirées pyjama avec sa bisaïeule. Lui restait Laura Lynne, sa cousine qu'elle considérait comme sa soeur. "Nous étions les meilleures amies du monde, de vraies jumelles", dit celle qui avant le chant, avait une autre passion : "se cacher dans les placards".

IL EST NÉ LE DIVIN ENFANT

Entre Jamie et Lynn, l'histoire d'amour démarre par "une attirance réciproque et un goût commun pour l'aventure". Lorsqu'ils s'installent à Kentwood après leur mariage, les tourtereaux "vivent dans la misère". Ancien soudeur, Jamie Spears fera fortune en montant un club de sport. Institutrice, Lynn ouvre de son côté une crèche. Britney Spears se voit en bébé pansement et assure que sa naissance est venue "consolider le couple" en équilibre précaire à cause du penchant pour la boisson de Monsieur et déjà parents d'un petit Bryan, né en 1977.  Elle naît le 2 décembre 1981, après 21h de travail. "Elle ne ratait jamais une occasion de me rappeler (...) qu'elle avait dégusté", dit-elle.

DES ORIGINES ANGLAISES

Ils sont nombreux, ceux qui se sont amusés de l'accent britannique que prend Britney Spears dans la chanson "Scream and Shout", son duo avec Will.i.am. Sauf qu'enfant, elle adorait déjà imiter le même accent, celui de "sa mamie distinguée" Lily, la mère de sa mère Lynne. Originaire de Londres, elle s'est installée en Louisiane par amour pour Barney.

UN DIFFICILE HÉRITAGE FAMILIAL

"La tragédie, chez nous, c'est de famille", prévient Britney Spears. Ses fans le savent, son deuxième prénom est Jean. Elle en fait même le titre de son 8e album studio, "Britney Jean". C'était surtout celui de sa grand-mère paternelle à qui on "la comparait tout le temps". Au-delà d'une ressemblance physique, c'est le parallèle des parcours qui nous frappe. La chanteuse raconte que son aïeule a été internée par son mari violent après la mort de leur bébé et qu'elle a "été mise sous lithium". Un médicament que la star a aussi été contrainte de prendre bien des années plus tard. La mère de Jamie Spears se suicidera en 1966 "sur la tombe de son nourrisson" en 1966 à l'âge de 31 ans. Jamie Spears avait 13 ans. "Je sais que ce traumatisme explique en partie la façon dont il nous a traités, mon frère, ma soeur et moi", avance la popstar.

 

ELLE VIENT DU SUD

Années 80. Britney Spears grandit à McComb, dans le Mississippi, puis à Kentwood, en Louisiane. Le quotidien des Spears ressemble aux images d'Épinal de cette ceinture Sud de l'Amérique où l'amour de Dieu n'a d'égal que celui du barbecue. La famille vit dans "une petite maison en brique rouge aux murs tapissés de papier peint à rayures vertes et recouverts de lambris". C'est là que la fillette découvre la puissance de la musique. "La première fois que j'ai été émue au point d'en avoir des frissons, c'est quand j'ai entendu notre aide ménagère chanter dans la buanderie", dit-elle. Du gospel qui la marquera. "Chanter, c'est magique. Quand je chante, je suis maître de moi. Cela me permet une forme de communication pure", dit-elle, invoquant une nouvelle fois "une dimension mystique".

AU NOM DU PÈRE

Il sera l'un des personnages centraux de ces mémoires. Jamie Spears, le père de la chanteuse devenu son tuteur légal pendant 13 ans. Sa première évocation est peu reluisante. Dans le prologue, la chanteuse se souvient de son enfance passé au vert en Louisiane, des rêves pleins la tête. "Quand j'étais petite, ma mère et mon père se battaient sans arrêt. Il était alcoolique, alors la plupart du temps, à la maison, j'avais peur", écrit-elle. Son moteur ? "La présence de Dieu", autre personnage clé de son récit personnel qu'elle lie intimement à sa passion du chant.

NOUS Y VOICI

Après un petit retard technique à l’allumage, nous voici enfin en possession du précieux pour tout fan de Britney Spears. La femme en moi, une bible de 285 pages dans laquelle l’interprète de "…Baby One More Time" promet de dire toute sa vérité, rien que sa vérité. Un ouvrage très personnel qui ne pouvait s’ouvrir que sur une dédicace à "ses deux fils, les deux amours de sa vie", Sean Preston et Jayden James, 18 et 17 ans.

Lisez avec nous l'autobiographie de Britney Spears dans le direct ci-dessus.


Delphine DE FREITAS

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