La chanteuse américaine fait tomber les records avec le réenregistrement de son album "Speak Now", disponible depuis le 7 juillet.Elle réussit notamment l’exploit de hisser quatre opus dans le top 10 du classement Billboard, du jamais vu pour un artiste en vie depuis près de 60 ans.Des chiffres fous qui s’additionnent à ceux tout aussi impressionnants de la vente de billets pour ses concerts en Europe l’an prochain.
Son été s’achèvera dans la chaleur du Foro Sol, le stade de Mexico City d’une capacité de 65.000 places qu’elle remplira quatre soirs de suite fin août. Le clap de fin d’un incroyable marathon de cinq mois sur le continent nord-américain pour une Taylor Swift plus populaire que jamais. C’est simple, la chanteuse américaine est partout. En tête des charts, au sommet des plateformes de streaming et sur les réseaux sociaux où son nom n’a pas quitté les tendances depuis une semaine. La faute à ses fans qui se déchirent pour tenter d’obtenir un sésame pour la série de concerts qu’elle donnera à l’international en 2024.
Le président du Chili est fan
En France, le système de billetterie n’a pas tenu face à l’afflux de connexions. Plus d’un million pour les 160.000 places de ses quatre rendez-vous parisiens à La Défense Arena, l'échec était programmé. Sans doute échaudé par le fiasco américain de l’automne, Ticketmaster, l’unique pourvoyeur de billets pour cette tournée, a préféré suspendre la mise en vente pour ces dates et celles de Lyon qui n’a repris que ce lundi 17 juillet de manière plus fluide. La demande mondiale est telle que même les chefs d’État s’en mêlent.
Le président chilien Gabriel Boric, Swiftie autoproclamé, et le Premier ministre canadien Justin Trudeau ont publiquement demandé à Taylor Swift de venir se produire dans leurs pays respectifs. Aux États-Unis, la foule est aussi dense à l’intérieur qu’à l’extérieur des stades où les admirateurs de la chanteuse se réunissent pour vivre tant bien que mal ce moment de communion financièrement très lucratif. Le Eras Tour pourrait devenir la première tournée à rapporter un milliard de dollars. Un phénomène à qui certaines régions américaines attribuent un rebond de leur économie, entre explosion des réservations d'hôtels et consommation en hausse.
Plus qu’un concert habituel, le Eras Tour de Taylor Swift agit comme une machine à remonter le temps avec laquelle elle revisite l’intégralité de sa discographie. Une discographie qui s’est enrichie la semaine dernière d’un nouvel opus pas si nouveau. Quand elle a perdu la propriété de toutes ses compositions lors du rachat de son ancienne maison de disques, la native de Pennsylvanie est repartie en studio pour proposer de nouvelles versions qui lui appartiennent. Troisième de ses réenregistrements, "Speak Now (Taylor’s Version)" est déjà entré dans l’histoire de l’industrie musicale avec des statistiques qui donnent le tournis.
Encore deux albums à réenregistrer
Numéro un au classement Billboard, il s’est offert le meilleur démarrage de l’année outre-Atlantique avec 716.000 exemplaires vendus, dont 507.000 copies physiques. Première artiste féminine à placer 12 albums en tête devant Barbra Streisand, Taylor Swift a actuellement quatre opus dans le top 10 avec "Midnights", "Lover" et "Folklore". Aucun artiste encore en vie n’a fait mieux depuis Herb Alpert en 1966. Elle est aussi la première depuis les Beatles en 1964 à faire figurer trois singles issus de trois albums différents dans le top 10 - "I Can See You ("Speak Now (Taylor’s Version – From the Vault"), "Cruel Summer" ("Lover") et "Karma" ("Midnights"). En France, "Speak Now (Taylor’s Version)" s’est hissé à la deuxième place des ventes derrière le rappeur Ninho, selon le Snep. Un score plus qu’honorable pour celle qui a enfin obtenu son premier numéro un français avec "Midnights" à l’automne.
Grâce à ce même album, Taylor Swift avait trusté les dix premières places du Billboard américain. Ce qui n’était encore jamais arrivé à personne. Pour les non-initiés, l’interprète de "Shake it off" donne sans doute l’impression d’être un rouleau compresseur que rien ne semble pouvoir arrêter. Pour les Swifties, ce succès monstre est une évidence qui ne demandait qu’à arriver.
Quant à ses détracteurs, ils persistent à lui chercher des poux à coup de tweets rageurs en multipliant les comparaisons avec d'autres artistes. "Why you gotta be so mean ?" - "Pourquoi dois-tu être si méchant ?" -, chante-t-elle dans "Mean". Avec encore trois albums à réenregistrer ("Taylor Swift", "1989" et "Reputation"), la tornade Swift n’a pas fini de tout emporter sur son passage. Tout, sauf peut-être l’adhésion générale. Mais n’est-ce pas comme ça que se construisent les légendes ?