VIDÉO - "Passer du coq à l'âne" : mais que viennent faire ces animaux dans cette vieille expression ?

par La rédaction de TF1info | Reportage : Julien Garrel, David Laborde
Publié le 9 mai 2024 à 17h49

Source : JT 13h Semaine

"Passer du coq à l'âne" : l'expression est toujours couramment usitée, et son sens bien identifié.
Mais sait-on ce que viennent faire un coq et un âne dans un dicton qui signifie "changer de sujet" ?
C'est la question que s'est posé le 20H de TF1.

Le premier, fier de son chant et de sa crête rouge, vous réveille peut-être le matin. Le second est aussi doux que têtu, mais être comparé à lui n'est pas vraiment un compliment. Le coq et l'âne font partie de notre paysage et de notre langage. Passer de l'un à l'autre, vous voyez tous très bien ce que cela signifie. "Passer d'un sujet à un autre sans aucun lien", voilà ce que décrit un passant au micro de TF1, et c'est exact.

Mais lorsqu'il s'agit de deviner l'origine de l'expression, les choses deviennent tout de suite un peu plus floues. Nous allons dans un élevage pour essayer de comprendre pourquoi on passe d'un animal à l'autre. Il a donc fallu les réunir. Et entre l'âne borné et le coq turbulent, ça n'a pas été chose aisée. Ils ont des tempéraments bien différents et des besoins diamétralement opposés.

Un dicton venu d'un conte ?

Notre enquête se poursuit dans un cabinet vétérinaire. David Guillier est bien placé pour savoir que les deux animaux n'ont plus rien à avoir l'un avec l'autre depuis des temps immémoriaux. Dans une bibliothèque, nous suivons une première piste grâce à un conte des frères Grimm : "Les musiciens de Brême", publié en 1819. Quatre animaux, un âne, un chien, un chat, et un coq, partent à l'aventure. Un soir, sur la route, ils sont intrigués par la lumière à l'intérieur d'une maison. Le chien monte sur le dos de l'âne pour mieux voir, le chat sur celui du chien et le coq tout en haut. Si le coq tombe au niveau de l'âne, il cesse de voir ce qu'il observait.

Mais l'expression semble remonter encore plus loin, au XIVᵉ siècle, où l'expression complète était "saillir du coq à l'asne", rappelant que l'accouplement entre les espèces était impossible, comme métaphore de sujets qui n'ont rien à voir entre eux (le mot asne désignait vraisemblablement alors une cane, et non un âne). L'expression s'est quelque peu déformée, mais nous est parvenue avec un sens proche de celui de son origine.


La rédaction de TF1info | Reportage : Julien Garrel, David Laborde

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