"Il n'y a rien que je déteste plus, mais..." : Elon Musk justifie les licenciements massifs à Tesla

par Axel JUIN
Publié le 17 avril 2024 à 14h23, mis à jour le 17 avril 2024 à 14h29

Source : Sujet TF1 Info

Le leader mondial du véhicule électrique va se séparer de plus de 10% de ses effectifs.
Tesla cherche à réduire ses coûts et à augmenter sa productivité.
Le constructeur américain souffre notamment de la concurrence chinoise.

Le PDG de Tesla, Elon Musk, a informé ses employés dans un courriel qui a fuité que "plus de 10%" d'entre eux seraient congédiés. S'il n'a pas divulgué de chiffre exact, au moins 14.000 travailleurs seraient touchés par la purge.

Divers profils sont concernés, du personnel d’accueil à celui de la vente en passant par les techniciens. Beaucoup d'ingénieurs seront remerciés, notamment dans les domaines moins privilégiés par le groupe et ne concernant pas le développement l’IA et de la conduite autonome. Par ailleurs, le vice-président senior de Tesla, Drew Baglino, a annoncé son départ sur X le 15 avril après dix-huit ans de services. 

"Il n'y a rien que je déteste plus que cela, mais il faut le faire. Cela nous permettra de nous alléger, d'innover et d'être plus affamés pour le prochain cycle de la phase de croissance", justifie Elon Musk. Dans son memo interne, il explique que Tesla "a grandi rapidement" ces dernières années, une croissance qui aurait créé des "doublons (...) dans certaines activités". Le millardaire assure également que son groupe "se prépare pour sa prochaine phase de croissance" et cherche à réaliser des "économies de coûts" et des "gains de productivité". 

Une concurrence chinoise vivace et un flou sur de futures innovations

Cette décision radicale fait suite à des mois de spéculations sur d'éventuelles suppressions d'emplois. Après des années de succès, le constructeur automobile américain connait en effet une période délicate. Le groupe a notamment été devancé au dernier trimestre 2023 par son concurrent chinois, BYD, au rang de premier constructeur mondial de véhicules électriques. 

Le marché chinois inonde de manière générale le secteur avec des prix très bas, plus abordables que ceux de Tesla, qui s'est positionné depuis ses débuts dans le haut de gamme. La Chine est le deuxième marché de Tesla après les États-Unis, avec 34,23 % de ses livraisons mondiales au premier trimestre de cette année, mais l'expansion croissante de BYD risque de faire d'importants dégâts. Au premier trimestre 2024, les livraisons des véhicules du groupe ont été moins importantes que prévu et sa production a reculé de 1,6% sur un an.

Et le flou persiste sur les perspectives du constructeur. Le 5 avril dernier, un rapport exclusif de Reuters assurait que Tesla avait annulé une voiture bon marché promise depuis longtemps. Affichant un prix de 25.000 dollars, c'est sur celle-ci que les investisseurs comptaient pour stimuler la croissance du marché de masse. Musk avait pourtant promis que le véhicule, connu sous le nom de Model 2, entrerait en production d'ici à la fin 2025.

Peu de temps après la publication de l'article, Musk a publié "Reuters ment" sur son réseau social X, sans aucune précision. Depuis, il n’a fait aucun commentaire sur la voiture, laissant les investisseurs et les analystes spéculer sur son avenir. 


Axel JUIN

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