36,5 millions d'euros : la rémunération du patron de Stellantis pour 2023 soumise au vote des actionnaires

par I.N
Publié le 16 avril 2024 à 7h30

Source : JT 20h Semaine

La rémunération de Carlos Tavares doit atteindre jusqu'à 36,5 millions d'euros pour l'année 2023.
Les revenus du patron du quatrième groupe automobile mondial seront soumis, mardi 16 avril, à un vote non contraignant des actionnaires.
L'agence américaine de conseil aux investisseurs Glass Lewis recommande de s'y opposer.

Nouvelle rémunération record pour le patron de Stellantis ? Mardi 16 avril, une assemblée générale des actionnaires du quatrième groupe automobile mondial (qui comprend notamment Peugeot, Fiat ou Dodge) doit se tenir autour de la rémunération de son directeur général, Carlos Tavares. Celle-ci doit atteindre jusqu'à 36,5 millions d'euros pour 2023. Le tout grâce à une prime de performance de dix millions d'euros au titre de la "transformation" du groupe, selon le rapport financier de l'entreprise.

Reste que cette rémunération record de Carlos Tavares est loin de faire l'unanimité. Ces derniers jours, dans une note aux actionnaires de Stellantis, l'agence américaine de conseil aux investisseurs Glass Lewis a recommandé de voter "contre". "Glass Lewis émet de sérieuses réserves quant à la recommandation faite aux actionnaires de soutenir le rapport sur les rémunérations à ce stade", est-il indiqué dans cette note consultée par Le Monde et l'AFP. "Nous sommes généralement sceptiques à l'égard de tout type de prime supplémentaire récompensant des individus pour des actions que nous considérons comme intrinsèques aux fonctions d'un dirigeant."

"Nous ne pensons pas que le rapport de rémunération mérite le soutien des actionnaires"

Carlos Tavares pourra, lui, s'appuyer sur les récents résultats. L'an dernier, Stellantis a engrangé un nouveau bénéfice record de 18,6 milliards d'euros, en hausse de 11% par rapport à 2022. D'autant que sa rémunération, versée en grande partie en actions, augmente aussi avec la valeur du titre du groupe, qui a quasiment doublé depuis sa création en 2021 par la fusion de Peugeot-Citroën et Fiat-Chrysler. Cette rémunération intègre également des pensions de retraite, versées sur le long terme, mais aussi des bonus attribués seulement s'il est au rendez-vous d'objectifs fixés pour 2025, dernière année de son mandat à la tête du constructeur.

L'agence de conseil aux investisseurs, elle, met surtout en avant le fait que Stellantis "a commencé à licencier des milliers d'employés supplémentaires à Detroit, Toledo et dans l'Ohio, aux États-Unis". "En conséquence, nous ne pensons pas que le rapport de rémunération de la société mérite le soutien des actionnaires à ce stade", conclut-elle. Cette analyse rejoint celle de deux autres grandes agences de conseil citées dans un article du Monde, Proxinvest et ISS.

Les actionnaires suivront-ils ces recommandations, au cours de ce vote non contraignant ? Rien n'est certain. En 2022, Glass Lewis avait déjà recommandé de voter contre, à l'époque pour un montant pouvant atteindre 23,5 millions d'euros. Sans succès. Le président de la République Emmanuel Macron avait alors jugé "choquant et excessif" le montant "astronomique" de la rétribution du dirigeant.


I.N

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