Les multinationales affichent en ce moment une santé éclatante, à commencer par les entreprises françaises du CAC 40, dont les bénéfices donnent le tournis.Les grands groupes ont su tirer profit de l'inflation, avec une année 2023 exceptionnelle à la clé pour leurs actionnaires.Le spécialiste économie de TF1 François Lenglet intervient sur ce point sur le plateau du 20H.
2023, année record pour le CAC 40. Le montant des profits des plus grandes entreprises françaises s'est élevé à 153 milliards d'euros l'an dernier après avoir déjà connu un cru 2022 exceptionnel. Même l'automobile fait des étincelles, avec Stellantis, issu de la fusion entre Peugeot-Citroën et Fiat, qui réalise 19 milliards de profits, presque autant que TotalEnergies.
3 perdants, 1 grand gagnant
C'est la surprise de cette crise inflationniste : les grands groupes n'ont pas souffert de l'explosion de leurs coûts. Au contraire, grâce à leur position de force sur leur marché, ils sont parvenus à refacturer le consommateur en haussant fortement les prix dans les magasins.
Dans le même temps, ils n'ont pas augmenté leurs salariés autant que l'inflation. Et c'est vers le contribuable, donc via de la dette publique, que l'État s'est tourné pour financer les boucliers tarifaires pour le gaz et l'électricité. Des dispositifs dont ces sociétés ont su tirer profit.
Conséquence de ces bénéfices hors du commun : les actionnaires n'auront jamais été aussi bien traités. Ils vont ainsi recevoir 68 milliards de dividendes, tiré des profits 2023, auxquels s'ajouteront 30 milliards de rachats d'actions effectués par les entreprises pour faire monter leurs cours boursiers. Un record là-encore.
L'inflation aura donc fait trois victimes, le consommateur, le salarié et le contribuable, et un grand gagnant, l'actionnaire des grandes entreprises.