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Les manèges à chevaux de bois sont-ils dans le viseur de l'UE comme symboles d'"oppression" ?

Publié le 4 mars 2024 à 14h18

Source : Sujet TF1 Info

Aux côtés de Jordan Bardella à Marseille, Marine Le Pen a critiqué dimanche des textes votés ces derniers mois par les eurodéputés, visant à "effacer l'être humain".
La représentante du RN met en garde : "de Paris à Bruxelles", même les manèges à chevaux de bois seraient menacés, puisqu'ils incarnent une oppression humaine sur les équidés.
Aucune interdiction n'est en réalité à l'étude à l'échelle de l'UE... elle fait ici référence à des prises de positions de la branche américaine de l'association PETA.

Devant plusieurs milliers de militants, les ténors du RN ont lancé à Marseille la campagne du parti pour les élections européennes. Marine Le Pen a pris la parole, dénonçant à cette occasion une UE jugée responsable d'un "grand effacement de la France, qui se traduit par le recul de la France chez elle". Au cours de son discours, elle a notamment pointé du doigt la récente adoption par le Parlement européen d'un règlement visant à "restaurer la nature"

Ce texte, a assuré l'ancienne candidate à la présidentielle, "pourrait en réalité se titrer 'effacer l'être humain'". À l'heure actuelle, "certains en sont à demander des manèges à chevaux de bois, car ils témoigneraient de l’oppression de l’homme sur les équidés", a ajouté la députée. Dans la foulée, elle a poursuivi en assurant que "cette relégation de l'homme est véhiculée de Paris à Bruxelles", évoquant "une politique qui avance à marche forcée". 

Le souhait isolé d'une association

Dans son propos, Marine Le Pen évoque la question des chevaux de bois sur les manèges dans la foulée d'une référence à un texte adopté récemment par les eurodéputés. Un enchaînement pouvant laisser penser qu'une possible interdiction de ces représentations d'équidés serait envisagée, voire en discussion, du côté des instances politiques de l'UE.

Il s'agit toutefois d'une présentation quelque peu trompeuse : en effet, si une telle mesure est bien demandée par des militants engagés pour la défense des droits des animaux, il ne s'agit aucunement d'un sujet débattu à Bruxelles ou Strasbourg. À l'origine, ce combat a été porté par l'association PETA, via un courrier adressé le 6 février 2024 au PDG de Chance Rides, le plus grand fabricant de manèges des États-Unis.

"Les enfants apprennent en jouant, et leur enseigner le respect et la compassion pour tous les êtres vivants et sensibles peut contribuer à créer un monde plus juste et plus miséricordieux", argue PETA à travers cette lettre, estimant nécessaire que les industriels puissent faire évoluer les représentations habituelles des rapports entre humains et animaux. "Les carrousels à thème animalier célèbrent involontairement l'exploitation d'êtres sensibles", poursuit l'association.

Cet appel, émis par la présidente de PETA (basée aux États-Unis), a été repris ces dernières semaines, une représentante de la branche britanniques de l'association s'expliquant par exemple dans la presse néerlandaise. Difficile toutefois de parler d'un mouvement de fond à l'échelle européenne. Une telle mesure d'interdiction n'a pas exemple pas été relayée par le site français de PETA, pas plus que par son compte sur le réseau social X. 

Soulignons par ailleurs qu'à l'heure qu'il est, aucune proposition visant à interdire les chevaux de bois des manèges n'est à l'étude du côté des instances politiques de l'UE. Il convient donc de bien distinguer les prises de positions d'une association et des mesures proposées ou votées par les parlementaires européens. 

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Thomas DESZPOT

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