Planification écologique : après le discours d'Emmanuel Macron, les premières pistes chiffrées du gouvernement

par A. Lo. avec AFP
Publié le 24 juillet 2023 à 22h21

Source : JT 20h Semaine

Lors de son entretien sur TF1 et France 2, ce lundi, Emmanuel Macron a annoncé que la stratégie complète de la planification écologique sera présentée "à la fin de l'été".
En attendant, le secrétariat général à la planification écologique du gouvernement a publié de nouveaux éléments, secteur par secteur.

En attendant le plan, de premières pistes. Son entretien sur TF1 et France 2, ce lundi 24 juillet, a permis au chef de l'État d'évoquer, entre autres sujets, comment la France allait répondre à ses objectifs climatiques. Il a ainsi annoncé que la stratégie complète de la planification écologique, qui doit faire baisser les émissions de gaz à effet de serre de la France de 403,8 millions de tonnes de CO2 équivalent en 2022 à 270 millions en 2030, allait être présentée "à la fin de l'été".

De nouveaux éléments chiffrés tout juste publiés par le secrétariat général à la planification écologique (SGPE) du gouvernement donnent de premières pistes, secteur par secteur. Ces premiers indicateurs "seront complétés, dans le courant de l’année, par des indicateurs plus complets, pour couvrir les autres enjeux de la planification écologique (biodiversité, adaptation, ressources naturelles, etc)", précise dans ce document le SGPE.

De fortes économies possibles dans le secteur des énergies et de l'industrie

Ce "tableau de bord" énonce effectivement les économies de carbone qu'il est possible d'atteindre pour chaque secteur d'activités. Il commence par celui des énergies et des industries, présenté par le gouvernement comme le plus gros potentiel de réduction.

Mais pour cela, la part totale des énergies renouvelables dans l'ensemble de la production électrique devra passer de 26% à 34% d'ici à 2030. L'énergie solaire devra être multipliée par trois, l'éolien offshore par près de quatre, tandis que l'éolien terrestre devra progresser de plus 55%. Le biogaz devra, lui, passer de 8 térawattheures en 2020 à 50 en 2030.

Les usines sidérurgiques d'acier, de ciment ou d'autres industries primaires devront fortement réduire leurs émissions. Les 50 sites les plus émetteurs hors raffinage devront ainsi passer de 43 Mt CO2 équivalent (ou CO2e) émis en 2022 à 25, et le reste de l'industrie de 33 à 20. Les objectifs de réduction des émissions des activités de raffinage, particulièrement polluantes, ne sont pas précisés.

Le tertiaire devra aussi apprendre à se passer de fioul (plus de 80% de bais devront fortement réduire leurs émissions. Les 50 sites les plus émetteurs hors raffinage devront ainsi passer de 43 Mt CO2 équivalent (ou CO2e émis en 2022 à 25, et le reste de l'industrie de 33 à 20. Les objectifs de réduction des émissions des activités de raffinage, particulièrement polluantes, ne sont pas précisés.

Davantage de voitures électriques d'ici à 2030

Autre secteur évoqué, celui des transports, pour lequel le gouvernement prévoit que 66% des voitures neuves vendues en 2030 soient électriques, contre 15% aujourd'hui (en 2035, selon une loi européenne, ce sera 100%). Le gouvernement table par ailleurs sur une explosion du covoiturage, source énorme d'économies. Mais alors que le nombre de trajets covoiturés par jour est en 2023 de 21.000, il devra passer à 196.000 en 2030.

Le nombre de pistes cyclables devra atteindre 150.000 kilomètres en 2030 contre 61.000 à fin 2023, tandis que les parts des voyages effectués en train et en transports en commun urbains devront également croître, de 20 milliards de km-voyageurs pour le premier et de 15 milliards pour le second. Concernant le trafic aérien, le gouvernement ne compte que sur une certaine maitrise de sa croissance. Selon lui, il passera de 237 milliards de passagers kilomètres transportés en 2019 à 265 en 2030 (une hausse un peu moindre qu'entre 2015 et 2019).

Des réductions dans le bâtiment et l'agriculture

Dans le bâtiment, les émissions annuelles domestiques vont devoir être réduites de plus de moitié, avec deux grands leviers. D'une part, le gouvernement espère voir décupler le nombre de rénovations globales de logements via MaPrimeRenov, jusqu'à 900.000 par an en 2030. D'autre part, la part des résidences principales chauffées au fioul devra être divisée par trois entre 2020 et 2030, pour atteindre 3,6%. Quant à l'avenir des chaudières à gaz dans le résidentiel, le gouvernement se garde de toute prévision publique.

Dernier secteur évoqué, celui de l'agriculture. Le secrétariat anticipe 21% de surfaces en bio en 2030 contre 11% en 2022, ce qui réduira les volumes d'engrais azotés (dont l'ingrédient principal est le gaz fossile). Le gouvernement évoque également, pour réduire les émissions de carbone, moins de tracteurs au diesel et le doublement des cultures de légumineuses. Concernant l'élevage, les émissions de méthane (principalement les rots de vaches) devront être ramenées à 32,5 millions de tonnes par an contre 36,9 en 2022. Aucun objectif de réduction de la consommation de viande n'est cependant donné.


A. Lo. avec AFP

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