VIDÉO - "Mer de plastique" : les tomates que vous mangez en hiver sont produites dans ces méga serres espagnoles

par Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Victoria David, Armelle Exposito
Publié le 18 décembre 2023 à 18h21

Source : JT 13h Semaine

Une immense mer de plastique, comme on la surnomme, s’étend dans le sud de l’Espagne.
Ces 33.000 hectares de serres agricoles font trois fois la taille de Paris et sont même visibles depuis l’espace.
L'une d'elles a accepté de recevoir les caméras de TF1.

On les surnomme le potager de l’Europe. Ou la mer de plastique. Quatre millions de tonnes de fruits et légumes y sont produits chaque année. En plein désert. Des serres agricoles géantes qui s’étendent, tout au sud de l’Espagne, sur 33.000 hectares, soit trois fois la surface de Paris (on peut même les voir depuis l’espace), et grâce auxquelles vous pouvez trouver, en plein mois de décembre, des tomates à bas prix. Chose rare : l’une d’entre elles a accepté de recevoir les caméras de TF1.

Sur place, l’hiver rime avec pleine saison des tomates. "Tant qu’il y a de la demande, on essaie d’y répondre. Sans ces serres de plastique, on produirait moins. Les tomates seraient à l’air libre et les changements de température, le vent, tout ça ferait qu’on ne pourrait pas produire autant", fait valoir la productrice Loli Guillen Guillen, sous l’étroite surveillance de son équipe de communication.

La serre n'est pas chauffée, mais le plastique lui permet de produire 40% de tomates en plus. "Ici, 100% des serres sont irriguées grâce au goutte-à-goutte. On consomme 14 fois moins d’eau par kilo de tomates que la moyenne espagnole", tient à préciser Juan Antonio Sanchez, ingénieur de la coopérative Coexphal, qui gère cette production agricole, nichée dans la région la plus sèche d'Europe, où il ne pleut qu'une vingtaine de jours par an.

Des efforts insuffisants pour Marcos Dieguez, militant local de l’association Ecologistas en Acción, pointant la présence de nombreux, et imposants, réservoirs d’eau disséminés entre les serres. "Toutes les nappes phréatiques de la région sont surexploitées, insiste-t-il. On puise trois fois plus d’eau que nécessaire pour recharger ces bassines."

La mer de plastique, cependant, continue de gagner du terrain, jusqu’à rogner les parcs naturels des alentours, tandis que des bidons-villes font leur apparition entre les serres. Y vivent plusieurs centaines de travailleurs étrangers, pour la plupart employés à la journée dans les exploitations. Au sol, du plastique. Encore du plastique. "Il provient directement des serres agricoles. La région compte des dizaines de décharges comme celle-ci, explique notre journaliste, Victoria David, en slalomant entre les débris. Certains agriculteurs préfèrent le jeter plutôt que de payer pour le recycler. Ici, l’agriculture génère chaque année 30.000 tonnes de déchets plastiques." L'autre prix à payer pour des tomates en hiver.


Hamza HIZZIR | Reportage TF1 Victoria David, Armelle Exposito

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