VIDÉO - Fraudes en ligne : 3 questions sur le "filtre anti-arnaques" promis par le gouvernement

par M.D. | Reportage TF1 Florence de Juvigny, Matthieu Rio
Publié le 8 mai 2023 à 17h48

Source : JT 13h Semaine

Le gouvernement détaillera mercredi en Conseil des ministres un projet de loi visant à réguler l’espace numérique.
Parmi les mesures annoncées, le déploiement d'un "filtre anti-arnaques".
On fait le point sur les contours de ce dispositif.

Les tentatives d’escroquerie en ligne, visant à vous cliquer sur un lien dans le but de vous soutirer de l’argent ou de collecter vos données bancaires, ont explosé ces dernières années en France. De l’avis de colis à récupérer à l'amende urgente à payer, en passant par l'arnaque au compte personnel de formation, sans oublier les faux messages imitant le site de votre banque ou celui d’un organisme officiel, ces arnaques sont le fait de réseaux criminels organisés. 

On considère qu’au moins 500 millions d’euros sont extorqués tous les ans par ce biais, selon une estimation en 2021 du tribunal judiciaire de Paris. Le gouvernement entend aujourd’hui s’attaquer à ce fléau dans le cadre d'une future loi sur le numérique, dont le projet doit être dévoilé mercredi en Conseil des ministres. Le texte prévoit notamment la mise en place du "filtre anti-arnaques" promis par Emmanuel Macron pendant sa campagne, qui doit signaler aux internautes les sites frauduleux.

De quoi s'agit-il ?

Le futur filtre "anti-arnaques" préviendra l'internaute ou l'usager lorsqu'il s'apprête à se diriger vers un site qui a été identifié comme frauduleux. Le gouvernement souhaite que ce dispositif voit le jour le plus tôt possible, de sorte qu'il soit pleinement opérationnel à l'occasion des Jeux olympiques de Paris-2024. Selon les spécialistes en cybercriminalité, quelque 40 milliards de tentatives de fraudes en ligne sont attendues au cours de la période que durera l’événement. Depuis quelques années, plus de la moitié des arnaques ont lieu sur internet (51%), loin devant les arnaques par téléphones et SMS (21%). 

Comment ça fonctionnera ?

Concrètement, dès lors que vous recevrez un lien douteux, que ce soit par SMS ou par e-mail, un message d'avertissement vous indiquera qu'il y a un risque d’escroquerie. 

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L’accès au contenu ne sera pas bloqué pour autant, et libre à vous de prolonger votre visite sur ce site potentiellement malveillant. Selon nos informations, le dispositif s'appuiera sur une "liste noire" des sites à risque. Elle sera établie par les équipes de Cybermalveillance.gouv.fr, la cellule en charge d'accompagner les internautes français en cas de litiges. 

Une mesure suffisamment efficace ?

Les cybercriminels qui se cachent derrière ces arnaques s'adaptent à l'actualité pour lancer de nouvelles attaques, au risque d'avoir un coup d'avance. "Dès lors qu’il n’y aurait que les adresses strictement documentées qui sont présentes dans cette plateforme, les utilisateurs auront l’illusion d’une protection", relève, au micro de TF1, Nicolas Arpagian, vice-président du cabinet de conseil en cybersécurité "Headmind Partners". "Évidemment, ça ne dispense pas les utilisateurs d’avoir leur esprit critique et justement d’être vigilants", souligne ce spécialiste. 


M.D. | Reportage TF1 Florence de Juvigny, Matthieu Rio

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