VIDÉO - Coupures Internet : la décision radicale d'un maire des Yvelines face à ses habitants exaspérés

par V. F | Reportage TF1 : Noé Gandillot, Arnaud Ifergane et Elodie Duboscq
Publié le 13 octobre 2023 à 18h10

Source : JT 13h Semaine

Face aux coupures internet à répétition et aux délais de réparation particulièrement longs, le maire de Carrières-sous-Poissy a trouvé un moyen d'action radical.
Il impose aux opérateurs d'intervenir dans les 48 heures, sous peine d'une amende de 1 500 euros.
Une équipe de TF1 s'est rendue sur place.

Les 16.000 habitants de Carrières-sous-Poissy (Yvelines) sont à bout. À l'image de Nicolas. Chaque jour depuis un mois, il reçoit le même message d'erreur : aucun accès à Internet. "Pour n'importe quelle recherche, on est sans connexion. Il ne se passe jamais rien", explique-t-il, lassé, devant les caméras de TF1. Cela fait donc un mois qu'il n'a ni le wifi, ni la télé. "Du coup, on est très embêté parce qu'on ne peut rien faire, pas de télétravail, ni regarder ses mails, qu'ils soient privés ou professionnels. C'est une épreuve tous les jours", assure-t-il dans la vidéo en tête de cet article. 

18 armoires sur 25 dysfonctionnent

La cause du problème se trouve dans les armoires de la ville qui alimentent chacune la connexion en fibre optique de 500 foyers. "Elles ne sont pas fermées, il n'y a pas de canon et n'importe qui peut les ouvrir au premier passage", souligne Nicolas. Résultat, non seulement elles sont accessibles à tous, mais à l'intérieur, c'est un immense bazar. Et au bout de chaque fil débranché, il y a une maison sans accès à Internet. Un rapide tour dans la ville permet de constater l'ampleur des dégâts. Partout, les mêmes armoires sont endommagées ou même complètement hors service. "On a signé une pétition dans la zone pour réparer l'armoire", avance un riverain. "C'est un calvaire pour tous ceux qui font du télétravail dans la résidence et on est nombreux", ajoute une jeune femme. 

Las. Face à l'exaspération de sa population, le maire, Eddie Aït, a fait les comptes : ce sont "18 armoires sur les 25 qui sont aujourd'hui constatées par la police municipale comme dysfonctionnant", affirme-t-il. Du coup, il a pris une décision radicale : un arrêté municipal impose désormais à l'entreprise responsable des armoires fibre d'intervenir dans un délai de 48 heures en cas de problème, sous peine d'une amende de 1 500 euros. "Six premières amendes ont été adressées à l'opérateur récemment. Ça vous montre l'état d'exaspération de la population et le sentiment d'impuissance des élus qui sont confrontés tous les jours à des réclamations de leurs habitants. Et on ne peut pas continuer ainsi. Il faut des réponses, il faut que le système s'organise", s'insurge-t-il.

Dans le viseur du maire, la société qui gère les armoires se défend. Selon elle, le problème vient avant tout des techniciens mandatés par les fournisseurs d'accès à Internet, accusés de débrancher des utilisateurs pour en raccorder d'autres. "Je comprends l'esprit développé par le maire, mais ça ne changera strictement rien et ce n'est pas une bonne réponse à un vrai problème", prévient Jean-Claude Brier, délégué régional Ile-de-France.  

L'entreprise va bientôt mettre en place une nouvelle méthode de travail. Grâce à l'intelligence artificielle, elle veut contrôler que les techniciens respectent les procédures et espère enfin remettre de l'ordre dans ces armoires. 


V. F | Reportage TF1 : Noé Gandillot, Arnaud Ifergane et Elodie Duboscq

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