Baiser forcé à une footballeuse espagnole : la fédération se réunit vendredi, son président sous pression

par M.M avec AFP
Publié le 23 août 2023 à 7h09, mis à jour le 26 août 2023 à 0h06

Source : TF1 Info

Dimanche, le président de la Fédération espagnole de football a embrassé de force sur la bouche la joueuse Jennifer Hermoso.
Mardi, le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a dénoncé un geste "inacceptable", et plusieurs ministres demandent la démission de Luis Rubiales.
La RFEF, la Fédération espagnole, a annoncé qu'en raison du "caractère d'urgence" elle tiendrait vendredi une assemblée générale extraordinaire consacrée à cet incident.

Luis Rubiales devra s'expliquer. Avant une démission ? Dimanche 20 août, le président de la Fédération espagnole de football a embrassé de force sur la bouche la joueuse Jennifer Hermoso, dont l'équipe venait de remporter le Mondial féminin de football. Un geste polémique, sur lequel le principal intéressé et la sportive sont revenus, et qui mobilise jusqu'aux plus hautes instances du pays.

Mardi, le Premier ministre du pays, Pedro Sánchez, tout en se gardant d'appeler à la démission de Luis Rubiales, a qualifié son geste d'"inacceptable" et ses excuses d'"insuffisantes" et "inappropriées", l'appelant à "aller plus loin" que ses excuses. Le chef du gouvernement a aussi rappelé que la Fédération n'était pas un organisme relevant du gouvernement espagnol, autrement dit qu'il ne pouvait pas s'ingérer dans ses affaires, et donc ne pouvait décider du départ du président de la Fédération (RFEF).

Cette dernière, de son côté, a annoncé mardi soir qu'en raison du "caractère d'urgence" elle tiendrait vendredi une assemblée générale extraordinaire consacrée à cet incident.

Des réactions de toutes parts

Le geste de M. Rubiales a d'autant plus choqué en Espagne que le pays fait depuis de nombreuses années figure de pionnier dans la lutte contre le sexisme et les violences sexuelles. De plus, le gouvernement de gauche sortant de M. Sánchez se veut en pointe dans ce secteur.

Dans un communiqué diffusé mardi, l'Association des Footballeurs espagnols (AFE), qui regroupe les joueurs et les joueuses, a "exigé que les autorités compétentes adoptent "les mesures nécessaires" face à "la gravité" de l'incident.

Plusieurs ministres espagnols - dont la numéro trois du gouvernement, la communiste Yolanda Diaz - ont eux aussi dénoncé son comportement et réclamé sa démission. "Ce qu'a fait Rubiales est un exemple intolérable du machisme que nous continuons à endurer, nous les femmes", a-t-elle écrit sur X, anciennement Twitter. Ses excuses, ajoutait-elle, "ne servent à rien".

Mais la plus véhémente a été la ministre de l'Égalité, Irene Montero, sur X : "C'est très simple. Deux personnes s'embrassent si elles le veulent toutes les deux, s'il y a consentement".

Sollicitée par l'AFP, la Fifa n'avait pas encore réagi mardi.

Sur les images tournées sur le podium du stade de Sydney dimanche soir, juste après le sacre de l'équipe d'Espagne, on voit M. Rubiales prendre la tête de l'attaquante Jennifer Hermoso entre ses deux mains, avant de l'embrasser par surprise sur la bouche.

"Ça ne m'a pas plu, hein !", avait réagi la N.10 espagnole dans le vestiaire lors d'un direct diffusé sur Instagram, avant de sourire à l'objectif. Elle avait plus tard expliqué, dans des déclarations transmises à la presse par la RFEF, qu'il s'agissait d'"un geste mutuel totalement spontané en raison de l'immense joie que procure la victoire en Coupe du monde". "Le président et moi, nous avons une excellente relation, son comportement avec nous toutes a été parfait et c'était un geste naturel d'affection et de gratitude", avait-elle ajouté.

Devant l'ampleur prise par la polémique sur les réseaux sociaux et à l'étranger, M. Rubiales a présenté ses excuses dans une vidéo, invoquant un geste "naturel, normal". "Dans un moment de plus en plus fusionnel, sans aucune mauvaise intention, sans aucune mauvaise foi, eh bien, il s'est passé ce qui s'est passé", avait-il déclaré. Et d'ajouter que "s'il y a des gens qui ont été blessés par cela, je dois m'excuser, il n'y a rien d'autre à faire".


M.M avec AFP

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