Trump positif au Covid-19 : toutes ces fois où le chef d'Etat s'est moqué de l'épidémie

Publié le 3 octobre 2020 à 11h40, mis à jour le 3 octobre 2020 à 19h11

Source : TF1 Info

ÉPIDÉMIE - Depuis le début de la crise, les tests pratiqués sur Donald Trump étaient toujours revenus négatifs... jusqu'à ce vendredi. "Ce soir, la Première dame et moi-même avons été testés positifs au Covid-19", a tweeté le président américain, lui qui n'a cessé de minimiser le virus au fil des mois. Le 2 octobre, il a dû être hospitalisé.

"Lui, à chaque fois que vous le voyez il porte un masque. Il pourrait être à 200 mètres de moi, il aurait quand même un masque énorme sur le visage !". Il y a tout juste deux jours durant son débat face à Joe Biden, Donald Trump avait souligné avec ironie que son rival ne quittait jamais son masque pour se protéger du Covid-19. Une protection que, peut-être, regrette désormais le président des Etats-Unis : celui-ci a été testé positif puis a même dû être hospitalisé, le 2 octobre, "par extrême précaution", mais "fatigué" quand même, jetant ainsi une lumière nouvelle sur ces long mois passés à se moquer du virus, entre rejet de la science et formules provocatrices.

"Une grippe saisonnière !"

Le 27 février, alors que la Chine commence à enterrer ses morts, c'est un Donald Trump sûr de lui qui se présente en salle de presse à la Maison Blanche : "C'est une grippe saisonnière, c'est comme une grippe saisonnière". Le lendemain, il se présente en Caroline du Sud pour un meeting. A l'époque, les primaires démocrates agitent le camp républicain, lequel commence à sillonner le pays pour défendre bec et ongles sa candidature pour une réélection en novembre. "Les démocrates ont politisé le coronavirus, lance alors le président. Un de mes conseillers m'a dit : 'M. le président, ils ont essayé de vous avoir avec la Russie, Russie, Russie.' Ça n'a pas trop marché. Ils n'ont pas réussi. Ils ont essayé la supercherie de l'impeachment. Ils ont tout essayé. Ça, c'est leur nouveau canular."

Donald Trump, apprenti docteur

Le 7 mars 2020, lors d'une visite des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) à Atlanta, il s'emballe, entouré de médecins en blouses blanches. "Vous savez, mon oncle était un type formidable (...) C’était un super génie. Dr John Trump", explique-t-il, avant de vanter sa fine compréhension des enjeux médicaux du coronavirus. "J’adore ça. Je comprends vraiment le sujet. Les gens sont surpris. Tous les docteurs aujourd’hui disaient : Comment en savez-vous autant là-dessus? J’ai peut-être un talent naturel, peut-être que j’aurais dû faire ça plutôt que d’être candidat à la Maison Blanche".

L'hydroxychloroquine, un "don du ciel"

Hydroxychloroquine : le mot est sur toutes les lèvres en ce mois de mars où l'épidémie s'est propagée de l'Asie aux Etats-Unis en passant par l'Europe. Donald Trump en est alors convaincu, ce traitement pourrait être "un don du ciel" capable de "changer la donne". En attendant le verdict des médecins, la substance fait un drame : un homme est décédé le 25 mars après avoir ingéré du phosphate de chloroquine. Cet habitant de l'Arizona avait entendu Donald Trump en vanter les mérites et a ingurgité une dose trop importante de produit d'entretien d'aquarium qui lui a été fatale. Pas de quoi faire changer d'avis le président, qui annonce même fin mai qu'il y a lui-même recours à titre préventif. "Oui, j’en prends depuis une semaine et demie... et je suis toujours là !".

Le masque, non merci

Devant l'augmentation du nombre de cas positifs, les autorités sanitaires américaines recommandent début avril le port du masque. L'annonce est faite à la Maison Blanche, mais Donald Trump prévient immédiatement que lui-même ne le portera pas. Le milliardaire républicain multiplie même les moqueries à l'égard de ceux qui se couvrent le visage, à l'image de démocrate Joe Biden. Il n'apparaîtra lui-même que très rarement masqué, la première fois en public le 11 juillet.

De la Javel dans les poumons des malades ?

Fin avril, le chef d'Etat suscite la stupéfaction en évoquant de possibles injections de désinfectant pour lutter contre le coronavirus. Au cours d'une explication à la Maison Blanche, Bill Bryan, haut responsable gouvernemental, évoque ce jour-là les études en cours sur le rôle que peuvent jouer les désinfectants pour combattre le virus sur certaines surfaces. S'ensuit une séance de questions/réponses lunaires au cours de laquelle Donald Tump lâche : "Je vois que le désinfectant l'assomme (le coronavirus) en une minute. Une minute. Et est-ce qu'il y a un moyen de faire quelque chose comme ça avec une injection à l'intérieur ou presque comme un nettoyage ?".

"Ca va disparaitre"

Au cœur de l'été, l'épidémie fait des ravages sur le sol américain : plus de 60.000 nouveaux cas sont enregistrés le 19 juillet en 24 heures, selon l'université Johns Hopkins. Pour autant, le président américain se veut rassurant : "Beaucoup de ces cas sont des gens jeunes qui guériraient en un jour". "J'aurai raison au final. Vous savez, j'ai dit : 'ça va disparaître'. Je le dirai encore", lance-t-il sur Fox News Sunday, ajoutant : "Ça va disparaître et j'aurai raison." 

Quid du taux de mortalité aux Etats-Unis ? "L'un des taux les plus bas, peut-être le plus bas au monde", assure le président, malgré les informations contradictoires d'experts.

Quelques semaines après, il répète depuis un de ses golfs, où il est en vacances, cette même phrase alors que le nombre de morts augmentaient très fortement.

Selon le Washington Post, qui a effectué un pointage des déclarations présidentielles, Donald Trump a déclaré à 34 reprises que le virus allait disparaître naturellement.


Thomas GUIEN

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