Complotisme, imitation, teinture de cheveux... La surréaliste conférence de presse de Rudy Giuliani, l'avocat de Trump

Publié le 20 novembre 2020 à 8h29
Rudy Giuliani, l'avocat personnel de Donald Trump, lors de sa conférence de presse le 19 novembre 2020.
Rudy Giuliani, l'avocat personnel de Donald Trump, lors de sa conférence de presse le 19 novembre 2020. - Source : MANDEL NGAN / AFP

ENTÊTEMENT - Donald Trump refusant toujours de concéder sa défaite, son avocat personnel Rudy Giuliani a donné jeudi à une nouvelle conférence de presse frénétique et incohérente pour contester la victoire de Joe Biden. L'ancien maire de New York a persisté à dénoncer des "fraudes" lors du scrutin présidentiel.

Ce n'est pas le genre de séquences qui va aider Donald Trump. Alors qu'il refuse toujours de reconnaître sa défaite contre Joe Biden, son avocat personnel Rudy Giuliani s'est livré jeudi 19 novembre à une défense décousue. Lors d'une conférence de presse de près de deux heures, aux passages parfois surréalistes, entre accusations directes contre le président élu et références cinématographiques, l'ancien maire de New York a dénoncé "un complot national" et "une fraude massive". 

Sans preuves concrètes, il a martelé que la présidentielle a été truquée par le camp démocrate. Il a ainsi évoqué des machines de comptage qui auraient "changé" les votes pour Trump en voix pour l'ancien vice-président d'Obama, de votes multiples ou de personnes décédées, d'observateurs républicains empêchés de superviser les opérations. Surexcité au point que du mascara posé sur ses tempes en vienne à dégouliner sur son visage, il a même évoqué le film "Mon cousin Vinny" qui narre le procès de deux hommes accusés à tort de meurtre, tentant d'imiter l'accent new-yorkais de son acteur principal Joe Pesci.

"Une combine organisée" par le parti démocrate

Rudy Giuliani, dont la campagne devant les tribunaux pour invalider certains suffrages, est un échec cuisant jusqu'ici, a lu certaines des 220 attestations sur l'honneur concernant des fraudes dans le dépouillement des votes par correspondance, notamment en Pennsylvanie et dans le Michigan, des États-clés remportés par Biden. "Ce qui est ressorti très vite, c'est qu'il n'y a pas eu fraude électorale dans un seul État, la tendance se répète dans plusieurs États", a-t-il affirmé, suggérant "un plan centralisé" du parti démocrate pour se focaliser sur "les grandes villes contrôlées par les démocrates et celles qui ont un long passé de corruption".

Le natif de New York s'est en pris à la ville rivale de Philadelphie, en Pennsylvanie, affirmant que des électeurs du New Jersey voisin avaient pu voter sans être contrôlés. Ces accusations de fraudes massives ont été pourtant démenties par l'agence américaine de cybersécurité et de sécurité, selon qui la présidentielle du 3 novembre dernier a été "la plus sûre de l'histoire des États-Unis". Quelques jours après, son patron a été viré par Donald Trump. Cette conférence de presse a été "la plus dangereuse" et "sûrement la plus folle" de l'histoire américaine, a réagi sur Twitter l'ancien directeur de l'agence Chris Krebs, limogé mardi 17 novembre par Donald Trump. 

Car l'avocat personnel du président est allé plus loin en accusant directement Joe Biden d'être à l'origine de ces fraudes. C'est "une combine organisée qui vient directement du parti démocrate et elle vient du candidat", a-t-il affirmé. "C'est pourquoi il n'a peut-être pas eu besoin de sortir et de faire campagne", a-t-il expliqué, alors que le candidat démocrate a conduit une campagne largement virtuelle à cause de la pandémie. "Il devait être au courant de ce qu'ils faisaient", a-t-il lancé.

"Vous mentez au peuple américain"

Il s'est aussi de nouveau attaqué à la société canadienne Dominion, dont le logiciel électoral utilisé dans le Michigan aurait, selon lui, effacé ou réattribué à son rival des millions de votes destinés à Trump. Il a notamment accusé Dominion d'être détenu par une autre société informatique, Smartmatic, qui aurait des liens avec le régime socialiste vénézuélien et le milliardaire George Soros, cible régulière des adeptes des théories du complot. Les deux sociétés ont rejeté ses allégations.

Décidé à régler ses comptes, l'ancien maire de New York s'en est aussi pris à la presse nationale qui aurait dressé "un scandaleux rideau de fer de censure" en ignorant ou en discréditant les accusations de fraudes. "Vous mentez au peuple américain quand vous dites qu'il n'y a pas de preuves", a-t-il répondu à un journaliste qui notait que plusieurs plaintes avaient déjà été rejetées par les tribunaux. "Mon Dieu, que devons-nous faire pour que vous donniez au peuple la vérité ?", a-t-il lancé alors que, dans le même temps, un recompte a confirmé la victoire de Joe Biden dans l'État de Géorgie.


La rédaction de TF1info

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