Au-delà des grenades et des fusils, la Russie utilise depuis toujours une autre arme redoutable : la diffusion de fausses informations.Moscou a dernièrement affirmé que des mercenaires français sont sur le terrain.C'est l'objet de notre Info/Infox de la semaine avec Samira El Gadir.
Une centaine de Français sont partis en Ukraine comme volontaires, mais Moscou n'hésite pas à affirmer qu’il y a aussi des mercenaires français sur le terrain. Trois noms sont inscrits sur des listes diffusées par les autorités russes : Albert Aymeric, Béranger Minaud, Gilles Sylvain. Elles les présentent comme des mercenaires français et elles se targuent de les avoir tuées, le 16 janvier à Kharkiv en Ukraine.
Des volontaires sans lien avec l'armée française
Les équipes de TF1 ont tenté de retrouver ces hommes, et ils sont bien vivants. Il y a bien eu un immeuble détruit à Kharkiv le 16 janvier, faisant 17 blessés, mais pas de mort à ce jour, comme vous pouvez notamment l'entendre dans la vidéo en tête de cet article.
Ce ne sont donc pas des mercenaires, même s'ils ont signé un contrat rémunéré avec l'armée ukrainienne. Ils ne sont pas là pour l'appât du gain, ce qui serait le cas d'un mercenaire. Or, ces Français sont des volontaires engagés pour défendre une idéologie. Certains peuvent être des extrémistes, d'autres peuvent agir par goût de l'adrénaline. On trouve aussi parmi eux d'anciens militaires, mais les autorités françaises sont formelles, ils n’ont aujourd'hui aucun lien avec l'armée française.
C'est là-dessus que jouent les Russes pour semer la confusion et faire croire que la France est officiellement engagée sur le terrain. Pour donner du crédit à leur histoire, les propagandistes russes parlent d'informations divulguées à leur service de renseignement pour amplifier ensuite la diffusion de cette infox, ils vont utiliser des comptes pro-russes très influents sur les réseaux sociaux, repris par Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères russes, et Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.