Italie : un ancien trafiquant de drogue offre une île en échange d'une réduction de peine

par F.Se
Publié le 28 novembre 2023 à 18h18

Source : JT 20h WE

C'est un ancien trafiquant de drogue de premier plan qui a fait cette offre au cours de son procès à Naples.
Raffaele Imperiale a proposé d'offrir une île, en échange d'une réduction de peine.
Nommée "Taïwan", cette île artificielle, estimée entre 60 et 80 millions d'euros, se situe au large de Dubaï.

Raffaele Imperiale est un ancien trafiquant de drogue de niveau international, un chef de la Camorra napolitaine qu'on surnommait "le boss aux Van Gogh". Pendant une audience de son procès à Naples ce lundi, où il est poursuivi avec une vingtaine de co-accusés, il a proposé d'offrir une île dont il est le propriétaire, manifestement dans l'espoir de bénéficier d'une réduction de peine, rapporte le journal britannique The Guardian

Un archipel en péril

En cavale pendant cinq ans, Imperiale avait été arrêté à Dubaï en 2021, et extradé vers l'Italie l'année suivante. C'est dans cet émirat sur le golfe Persique que l'ancien trafiquant s'était réfugié, et où il menait grand train, en dépensant environ 400.000 euros par mois, selon les enquêteurs. C'est pendant cette période de cavale fastueuse qu'il s'était offert l'îlot artificiel "Taïwan", au large de la ville de Dubaï. Il appartient à l'invraisemblable projet "The World", un archipel artificiel supposé reproduire une mappemonde. Si l'île offerte par l'ancien mafieux est estimée entre 60 et 80 millions d'euros, le projet global a été abandonné, et l'essentiel de l'archipel artificiel est resté inhabité. Sans entretien régulier, ses îlots aux noms de pays pourraient être grignotées par la mer en moins de dix ans.

Monopole sur la cocaïne péruvienne

Imperiale risque plus de 14 ans de prison dans ce procès qui vient de s'ouvrir à Naples, contre l'organisation dont il était un des principaux dirigeants. Sa trajectoire est atypique, puisqu'il provient de la bourgeoisie de province, selon la presse italienne, et n'a commencé à s'intéresser à la drogue qu'en travaillant dans un coffee shop à Amsterdam. Son groupe, qui comprend d'autres figures du banditisme international, fait partie des 50 plus importants réseaux de drogue au monde, qui disposait notamment d'un quasi-monopole sur la cocaïne péruvienne. "Il est clair qu'Imperiale espère des réductions de peine", a réagi le procureur. "Nous vérifions la véracité de ses déclarations, mais il semble qu'il n'y a aucun doute quant à leur authenticité", a poursuivi Maurizio de Marco.

Ce n'est pas la première fois que Raffaele Imperiale fait preuve de générosité intéressée. En 2016, alors qu'il cherchait à convaincre les autorités de sa volonté de devenir un informateur, il avait rendu à la justice deux toiles de Van Gogh, qui lui valaient son surnom, volées en 2002 aux Pays-Bas et introuvables depuis. La brigade financière a restitué les chefs-d'œuvre au musée Van Gogh. Deux jours avant de proposer une île, le généreux mafieux a également remis 1,8 million d'euros en bitcoins, qui ont été transférés sur les comptes de l'État. 


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