La "diplomatie de l’orang-outan" : comment la Malaisie cherche à redorer son image avec ses singes

par Axel JUIN
Publié le 10 mai 2024 à 16h28

Source : JT 20h WE

La Malaisie a annoncé son intention d'offrir des orangs-outangs aux pays importateurs d'huile de palme.
L'objectif, selon le gouvernement local, est de démontrer son "engagement dans la préservation de la biodiversité".
La stratégie rappelle la "diplomatie du panda" mise en œuvre par la Chine.

Qui aurait pu penser que les orangs-outangs joueraient un rôle dans la géopolitique ? La Malaisie a récemment annoncé son intention d'offrir ces grands singes aux nations faisant commerce de l'huile de palme, en particulier aux principaux pays importateurs, comme l'UE et l'Inde. Selon le ministre des Matières premières, Johari Abdul Ghani, la Malaisie montrera ainsi, avec sa stratégie de "diplomatie de l'orang-outan", qu'"elle est toujours engagée dans la préservation de la biodiversité", a-t-il dit, sur X.

Une stratégie qui rappelle "la diplomatie du panda" chinoise

Selon le WWF, les orangs-outans sont en danger critique d'extinction, menacés principalement par la perte d'habitat "due à l'exploitation forestière, à l'expansion agricole, en particulier aux plantations d'huile de palme, et au développement des infrastructures".

Les écologistes estiment que la production d'huile de palme - utilisée ensuite dans l'alimentation (gâteaux, chocolat, margarine...) et dans les cosmétiques, le savon et le shampoing - entraîne la destruction des forêts tropicales en Malaisie et en Indonésie, d'où provient la majorité de la production mondiale.

Le ministre Johari Abdul Ghani a exhorté les entreprises productrices d'huile de palme à collaborer avec les ONG afin de contribuer à la préservation de la faune et de la flore en Malaisie et à fournir une expertise technique en la matière. 

Pour la Chine, la "diplomatie du panda" est une forme de "puissance douce" ou "soft power", une stratégie d'influence dans les relations internationales. Elle passe des accords de prêts de ses pandas avec des zoos étrangers qui, en cas de naissance, doivent généralement renvoyer les petits ursidés quelques années plus tard pour qu'ils rejoignent le programme d'élevage du pays.


Axel JUIN

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