VIDÉO - Guerre en Ukraine : pourquoi la livraison d'armes à "sous-munitions" fait polémique

par La rédaction de TF1info | Vidéo : Florian Litzler
Publié le 8 juillet 2023 à 17h12

Source : JT 13h WE

Les États-Unis ont annoncé la prochaine livraison d'obus "à sous-munitions" aux militaires ukrainiens.
Pourtant, ces armes redoutables sont interdites par plusieurs pays et conventions internationales.
TF1 a interrogé plusieurs experts sur l'utilité d'un armement aussi controversé.

Près de 500 jours après le début de la guerre en Ukraine, un cap vient d'être franchi. Les États-Unis ont annoncé ce vendredi 7 juillet la livraison d'armes en soutien aux forces ukrainiennes. Mais, il ne s'agit pas d'armements classiques. Le président américain Joe Biden a autorisé la livraison d'obus "à sous-munitions", des bombes redoutables sur le champ de bataille. 

Comme le montre le reportage de TF1 en tête d'article, les armes "à sous-munitions" provoquent des explosions par dizaines. Par rapport à un obus classique, les impacts au sol sont plus limités, mais concernent une zone plus étendue. Ce type d'armement fait plus de victimes, parmi les militaires comme parmi les civils.

Un type d'obus très efficace

De l'extérieur, les obus "à sous-munitions" ressemblent à n'importe quel autre obus plus classique. La différence est à l'intérieur : ils sont remplis de dizaines d'engins explosifs. Quand ces armes sont lâchées d'un avion, tirées par un canon ou envoyées sous forme de missile, le projectile s'ouvre en approchant du sol, et lâche en grappes les explosifs en tapissant la zone. 

Ce système permet à ces armes d'être encore plus efficaces que des obus classiques. "Il faut savoir qu'en termes d’efficacité militaire, d'effets sur les cibles, un seul obus à sous-munitions équivaut à quatre-cinq obus classiques. Donc l'armée tire moins d'obus pour une efficacité quasi équivalente", nous explique l'expert en armement, Marc Chassillan. 

Mais, derrière cette efficacité militaire se cache un danger majeur. Une partie des petits projectiles explosifs à l'intérieur n'explose pas toujours en tombant. Cela peut être dû à un défaut de fabrication, ou parce que ces obus ont été freinés par la végétation. 

Utilisés depuis la Seconde Guerre mondiale, ces armes blessent et tuent des civils. Bien souvent ce sont des enfants qui les ramassent, parfois des années après les combats. En 2008, La France et 107 autres pays se sont engagés via une convention internationale à ne plus les utiliser. Mais les États-Unis, l'Ukraine et la Russie, font partie de ceux qui n'ont pas signé ce traité.

"La bonne chose à faire" pour les États-Unis

Malgré la polémique sur ces armes, le président américain Joe Biden a maintenu cette livraison. "Cela a été une décision très difficile pour moi", a-t-il confié à la chaîne CNN. Pour Washington, cette livraison représente"la bonne chose à faire" au vu des développements sur le terrain militaire en Ukraine. Les États-Unis affirment également voir reçu l'engagement de Kiev de minimiser "les risques posés aux civils" avec ces armes.

Pour la journaliste franco-ukrainienne, Marianna Perebenesiuk, cette livraison peut s'expliquer" dans le cadre d'une offensive ukrainienne". "On peut raisonnablement supposer que ces armes sont nécessaires dans le cadre de ces opérations sur place. Cela peut par exemple servir pour déminer les champs ou faire des brèches dans les lignes de défense", soutient-elle dans la vidéo en tête d'article. 

Pour Volodymyr Zelensky et l'armée ukrainienne, cette livraison pourrait relancer leur contre-offensive. Alors que les combats s'intensifient, les militaires manquent d'obus et de munitions. Le président ukrainien a chaleureusement remercié les États-Unis pour cette livraison qualifiée d'"indispensable programme d'aide"


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