Ce samedi, un premier convoi d'aide humanitaire a pu pénétrer dans la bande de Gaza.Ces 20 premiers camions restent néanmoins bien en dessous des besoins de la population.Avant le coup d'arrêt imposé le 7 octobre, une centaine de camions passaient quotidiennement la frontière.
Un premier convoi qui reste bien insuffisant au regard des besoins de la population. Ce samedi, 20 camions transportant de l'aide humanitaire ont pu rentrer dans la bande de Gaza depuis le poste-frontière égyptien de Rafah, le seul à ne pas être contrôlé par Israël. Une première depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre.
La foule était présente pour saluer ce samedi le départ de ces 20 premiers camions. De l'autre côté de la frontière, à Gaza, des entrepôts ont été préparés pour accueillir la cargaison, essentiellement composée de médicaments et de nourriture. Mais ce premier convoi n'est en réalité pas suffisant. Avant la guerre qui s'est déclarée il y a de cela deux semaines, une centaine de camions entraient quotidiennement dans l'enclave palestinienne.
Il n'y a rien. Aucune fourniture, rien pour la santé, rien pour les enfants. Si nous ne mourrons pas de la guerre, nous mourrons d'une épidémie ou d'une maladie
Une habitante de la bande de Gaza
À Gaza, qui est régulièrement bombardée par l'armée israélienne depuis le 7 octobre, les besoins de la population sont immenses. Les hôpitaux sont saturés, la nourriture, les médicaments et l'eau potable manquent cruellement. Depuis l'Égypte, où il participe à un sommet international, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé à un "cessez-le-feu humanitaire" pour "mettre fin au cauchemar", estimant que "les Gazaouis ont besoin de beaucoup plus, un acheminement massif d'aide est nécessaire".
De son côté, Israël justifie le blocus de la bande de Gaza au motif que l'aide pourrait être détournée par le Hamas ou qu'elle permette d'acheminer des armes. "Le gros enjeu, qui est mis en avant aussi bien par la diplomatie américaine que les Israéliens aujourd'hui, serait que le Hamas détourne à son profit une partie de l'aide humanitaire ne serait-ce que pour faire un chantage à sa propre population : 'Soutenez-nous, ou vous mourrez de faim'", détaille, dans le reportage en tête d'article, Aurélien Duchêne, analyste en relations internationales et défense.
Outre les besoins de la population, une grave crise énergétique plane sur Gaza, où l'essence manque cruellement. Mais aucun carburant ne sera livré, de peur qu'il ne soit utilisé par le Hamas.