ENQUÊTE - Arnaques à la générosité : comment les plateformes de dons en ligne tentent de débusquer les escrocs

par La rédaction de TF1info | Reportage : François-Xavier Ménage, Olivier Cresta
Publié le 28 avril 2024 à 13h32, mis à jour le 28 avril 2024 à 13h41

Source : JT 20h WE

Un Français sur deux déclare avoir fait un don en 2023.
Une générosité dont des escrocs cherchent à profiter.
Pour éviter les arnaques, les plateformes de dons en ligne s'organisent.

Malgré l'inflation, les Français restent généreux : 51 % d'entre eux déclarent avoir fait un don l'année dernière. Mais c'est justement de cette solidarité que des escrocs cherchent à abuser. En effet, ce que l'on appelle les "arnaques à la générosité" se multiplient, notamment sur Internet. 

Il existe par exemple des centaines d'exemples de cagnottes prétendument mises en place pour aider des populations en proie à des catastrophes, mais dont les sommes récoltées sont en fait récupérées par des malfrats. C'est pourquoi chez les plateformes de don en ligne comme HelloAsso, qui regroupe 300.000 associations et collecte chaque mois près de 50 millions d'euros, on surveille les nouveaux entrants pour voir s'ils sont bien intentionnés.

Des escrocs qui surfent sur des actualités tragiques

"Un exemple pourrait être une association qui dit intervenir sur le théâtre du conflit armé Ukraine-Russie qui, dans sa description de campagne, n'est pas très claire sur l'utilisation des fonds et qui fait appel à l'émotion, à l'urgence", explique Charlie Tronche, porte-parole de HelloAsso. Il ajoute : "Après, charge à l'analyse humaine de détecter si le risque est avéré". Et si les soupçons se confirment ? C'est la "suspension, voire la clôture du compte", souligne Charlie Tronche dans le reportage de TF1 en tête de cet article.

HelloAsso effectue donc un travail de vérification de plus en plus essentiel, quand on sait que des malfaiteurs n'hésitent pas à surfer sur des actualités tragiques comme des disparitions d'enfants, à l'image de celles de Maëlys ou du petit Émile, afin de soutirer de l'argent. Mais pour Me Matthieu Quiniou, avocat en droit numérique et maître de conférences à l'université Paris 8, il est difficile de mettre la main sur les escrocs et leurs cagnottes fantômes.

"Lever l'anonymat, c'est pouvoir identifier la personne avec son état civil, sa pièce d'identité ou son passeport. C'est quelque chose d'assez délicat. Souvent, il faut passer par un fournisseur d'accès à Internet (FAI). Ensuite s'enclenche une phase de procédure internationale qui peut durer des années", prévient l'avocat. En effet, derrière ces cagnottes frauduleuses, il n'y a pas que de petits délinquants. Certaines organisations internationales et très structurées peuvent en être à l'origine.

Pour éviter les cagnottes et appels aux dons frauduleux, il y a quelques règles de base à suivre scrupuleusement. Il est par exemple vivement conseillé de vérifier où se trouve le siège social de l'organisation en question et s'il y a un service de réclamation, normalement obligatoire, sur chaque site qui appelle aux dons. Il est également fortement recommandé de ne pas payer à partir d'un SMS ou d'un lien sur les réseaux sociaux, mais plutôt de le faire depuis un site officiel. Enfin, l'Autorité des marchés financiers (AMF) et l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) ont créé une liste noire des plateformes en ligne sur lesquelles il convient de ne jamais verser le moindre euro. 


La rédaction de TF1info | Reportage : François-Xavier Ménage, Olivier Cresta

Tout
TF1 Info