ENQUÊTE - Alarmes, vidéosurveillance : ces villages qui doivent se protéger contre la "délinquance itinérante"

par La rédaction de TF1info | Reportage : M. Bornet, Y. Chambon, B. Chastagner
Publié le 2 mars 2024 à 12h00

Source : JT 20h WE

Certaines petites communes s’équipent de caméras de surveillance coûteuses pour leurs budgets.
C’est notamment le cas des zones résidentielles qui se vident de leurs habitants pendant la journée.
Ce sont les cibles idéales de cambrioleurs organisés, qui peuvent venir de très loin.

Une alarme est en cours d’installation dans les locaux du club de foot de Ménil, comme on le voit dans le reportage du 20H en tête de cet article. C’est la décision Jean-Philippe Joussemet, le maire de cette localité de Mayenne de moins de 1000 habitants. Il a choisi d’investir pour sécuriser sa commune, après avoir vu les infractions se multiplier ces derniers mois.

La guinguette, le camping et l'école visés

Une guinguette a été vandalisée. Les bouteilles d’alcool et de la viande ont été dérobées, pour un préjudice de 5.000 euros. Un peu plus loin, le camping a, lui aussi, été cambriolé à deux reprises. Et même l'école a été visitée. Alors, pour dissuader les voleurs, le maire fait installer des alarmes sur tous les bâtiments publics, et bientôt une quinzaine de caméras.

Un groupe organisé peut décider de s'en prendre à des secteurs déterminés, non pas à proximité de sa zone d'habitation, mais à des dizaines, voire à des centaines de kilomètres
Adjudant-chef Jocelin Merdrignac

Comme Ménil, une vingtaine de communes ont franchi le pas dans le département de la Mayenne, sur les conseils de la gendarmerie. À trente kilomètres de là, Entrammes possède déjà quatre caméras de vidéoprotection, mises en place il y a trois mois. Positionnées aux entrées de cette commune de 2200 habitants, elles enregistrent les plaques d’immatriculation des voitures qui traversent la ville. "Un groupe organisé peut décider de s'en prendre à des secteurs déterminés, non pas à proximité de sa zone d'habitation, mais à des dizaines, voire à des centaines de kilomètres", explique au micro de TF1 l'adjudant-chef de gendarmerie Merdrignac, en nous montrant le dispositif.

Cette "délinquance itinérante", nous la retrouvons à Martignas-sur-Jalle (Gironde), à une vingtaine de kilomètres du centre de Bordeaux. "La ville est composée à 80% de pavillons", explique le responsable de la police municipale, "ça laisse aux cambrioleurs une marge de manœuvre assez large"

Ces groupes organisés s'attaquent aux maisons, mais pas seulement. Ici, c'est l'église qui a été délestée de toutes ses gouttières en cuivre. "On est sur des réseaux professionnalisés (...)", explique le maire (SE) de Martignas, "ils partent du nord de la France en suivant l'axe atlantique, et ils opèrent sur différents points de cambriolage". La vidéosurveillance ont permis d'identifier et d'interpeler les voleurs. La ville possédait déjà cinq caméras, et vient d'en installer quatre supplémentaires. Coût total des opérations : 200.000 euros.


La rédaction de TF1info | Reportage : M. Bornet, Y. Chambon, B. Chastagner

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