À Châteauroux, une marche blanche sera organisée ce samedi 4 mai en hommage à Matisse, cet adolescent de 15 ans tué le 27 avril.Le principal suspect, lui aussi âgé de 15 ans, a été mis en examen et placé en détention provisoire.Grâce à plusieurs témoignages, les enquêteurs ont pu reconstituer le déroulé précis des faits avant le drame.
Trois jours après la mort de Matisse, le déroulé précis des faits commence à se dessiner pour les enquêteurs. Ils se sont produits dans un périmètre très restreint du quartier Saint-Denis. De source policière, vers 17h30, samedi dernier, une première bagarre éclate entre les deux adolescents. Lors de cet affrontement, Matisse frappe au visage le deuxième garçon. Celui-ci serait alors rentré dans son immeuble chercher une lame de couteau, selon la procureure, pour l'utiliser contre Matisse. La victime de 15 ans aurait tenté de se réfugier dans un hall d'immeuble avant de recevoir les coups de couteau.
Un jeune homme nerveux
Soixante-douze heures plus tard, les enquêteurs tentent de déterminer le rôle de la mère du suspect, soupçonnée d'avoir frappé Matisse alors qu'il gisait au sol. Ils étudient aussi le profil de l'auteur des coups. Âgé de 15 ans, de nationalité afghane, en situation régulière, il était déjà connu des services de police. Mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour un vol avec violence le 22 avril, une semaine avant le meurtre de Matisse.
Dans le quartier, plusieurs voisins décrivent un jeune homme nerveux, souvent violent. "Une nuit où je dormais, j'ai entendu, il est parti réveiller sa mère pour des clés de cave. Sa mère a refusé de lui donner et il en est venu à la taper. J'ai tout entendu, il était en train de la taper alors qu'elle est enceinte. Il aimait bien les bagarres aussi. Il allait sur un site : Telegram où il regardait des vidéos de bagarre assez violentes", raconte une habitante dans le reportage de TF1 ci-dessus.
Le père de Matisse, lui, a appelé au calme. Sur son compte Facebook, il a écrit un long message pour rendre hommage à son fils : "Se morfondre, choisir la haine, la colère, qui serait tout à fait légitime, mais qui serait encore plus douloureux. Non, ça ne te ressemblerait tellement pas", peut-on lire.
Lundi soir, le parquet a ordonné l'incarcération du suspect. Sa mère, elle, a été placée sous contrôle judiciaire. Une marche blanche en hommage à Matisse sera organisée ce samedi 4 mai.