"C'est à vomir" : la tombe de Marcel Pagnol dégradée

par Julien CHABROUT (avec AFP)
Publié le 8 mai 2024 à 18h08

Source : Bonjour !

Des banderoles déposées le 18 avril sur la tombe de Marcel Pagnol, à Marseille, ont été volées.
Nicolas Pagnol, son petit-fils, s'est dit "outré" par ces dégradations.
Cet acte de vandalisme s'inscrit dans un contexte de vive polémique opposant, depuis l'été dernier, Nicolas Pagnol et la municipalité de la cité phocéenne.

C’est un acte de vandalisme survenu le 19 avril dernier au cimetière de la Treille, dans le 11e arrondissement de Marseille. Mais il n’a été dévoilé que près de trois semaines plus tard. Les banderoles déposées le 18 avril par des institutions politiques sur les gerbes de fleurs sur la tombe de Marcel Pagnol, à l’occasion de la commémoration du cinquantenaire de la mort de l’écrivain, ont été retirées.

"Outré d’apprendre que dès le lendemain des commémorations du décès de mon grand-père, les couronnes de fleurs ont été détériorées par 'on ne sait qui'. Les bandeaux du département des Bouches-du-Rhône, de la Région Sud, des mairies d’Aubagne, d’Allauch et du 11e et 12e arrondissements de Marseille ont été arrachées. Cela s’apparente à de la profanation", a regretté sur le réseau social X Nicolas Pagnol, petit-fils de l’écrivain. "C’est scandaleux. La personne qui a fait ça n’a aucun respect pour la mémoire de mon grand-père", dénonce-t-il également auprès du Figaro.

"C'est minable"

C'est la présidente des Amis de Marcel Pagnol, Josée Boutin, qui a découvert ces vols. "Je suis arrivée pour arroser les fleurs et j'ai été choquée. Je ne comprends pas ce geste. S'attaquer à des choses comme ça, c'est minable", critique-t-elle auprès de France 3 Provence - Alpes - Côte d’Azur. Les banderoles déposées par son association ont également été dérobées. 

Nicolas Pagnol, lui, a découvert cet acte de vandalisme seulement le 7 mai. "Ils n'ont pas voulu me le dire pour ne pas me faire de la peine", indique-t-il auprès de France 3.

La nouvelle est amère pour ce défenseur de la mémoire de l'auteur provençal. "Aucune querelle politique ne mérite de s’en prendre à la mémoire des morts. C’est à vomir", regrette-t-il sur X. Nicolas Pagnol voit derrière cette profanation "une revendication politique". "Ce n’est pas la tombe qui a été attaquée, mais bien les bandeaux des institutions, comme les mairies, la région ou le département", dit-il au Figaro

Une polémique avec la mairie de Marseille

Ces dégradations s’inscrivent dans un contexte de vive polémique, depuis l'été dernier, opposant Nicolas Pagnol, président des sociétés gestionnaires des droits des œuvres de l'auteur, à la municipalité de gauche de Marseille. Celle-ci a en effet refusé de renouveler au petit-fils de Marcel Pagnol le contrat de gestion du château de la Buzine, celui du Château de ma mère, situé dans l'est de la ville, entre Aubagne et Allauch. Une "expropriation culturelle" doublée "d'injures" au fur et à mesure que la polémique s'est envenimée, selon Nicolas Pagnol, qui menace la municipalité d'actions en justice. La ville a finalement repris le château en régie directe, pour en faire une "cité du cinéma".

"J'ai fait mon deuil de Marseille il y a très longtemps, ça ne remonte pas à Benoît Payan", l'actuel maire divers gauche, déclare à l'AFP Nicolas Pagnol. "En 50 ans, qu'a fait Marseille ? Il n'y a pas un musée, pas une maison, pas une place, pas un buste, pas un festival qui porte son nom. Rien. Ah si, un bout de quai au bout du Vieux Port, mais en fait c'est un parking. Merci bien !" La droite locale, majoritaire à la métropole, au département et à la région, a de son côté pris fait et cause pour le petit-fils. Le président de la région Sud, Renaud Muselier (ex-LR passé chez Renaissance) dénonce régulièrement "un scandale culturel, littéraire et politique"

Le 18 avril, la famille de l’écrivain, des élus et des admirateurs ont visité le site d'un futur musée consacré à l'auteur, dramaturge et cinéaste, qui doit ouvrir en 2026 près de Marseille. Une "promenade Marcel et Jacqueline Pagnol" a également été inaugurée dans la cité phocéenne, au pied des collines dans lesquelles le jeune Marcel venait jouer pendant ses vacances, ainsi qu'il l'a raconté dans ses célébrissimes souvenirs d'enfance, comme La gloire de mon père.


Julien CHABROUT (avec AFP)

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