Triple infanticide dans le Val-de-Marne : leur père reconnaît avoir tué ses filles

Publié le 27 novembre 2023 à 15h55

Source : Sujet TF1 Info

Dimanche, un homme s'est présenté au commissariat de Dieppe (Seine-Maritime) déclarant avoir tué ses trois filles à Alfortville (Val-de-Marne).
Les corps sans vie ont été retrouvés à son domicile.
Il a été placé en garde à vue.

Des crimes horribles révélés à la police par leur auteur. Dimanche, un homme âgé de 41 ans a poussé la porte du commissariat de Dieppe en Seine-Maritime confessant aux fonctionnaires qu'il avait tué ses trois filles mineures et que les trois corps se trouvaient chez lui à Alfortville dans le Val-de-Marne, à plus de 200 kilomètres de là.  

Dépêchés sur place, les secours ont découvert les trois jeunes victimes âgées de 4, 10 et 11 ans. Le suspect a été placé en garde à vue où il se trouvait toujours ce lundi. 

Le procureur de la République de Créteil, Stéphane Hardouin, a donné, ce lundi à l'occasion d'une conférence de presse, les derniers éléments sur cette affaire, indiquant notamment que le suspect avait reconnu ses crimes face aux enquêteurs du service départemental de la police judiciaire du Val-de-Marne (SDPJ94). TF1info fait le point sur ce drame. 

Une scène de crime effroyable

Selon les détails donnés ce jour par le magistrat, les trois fillettes se trouvaient effectivement au domicile du suspect, comportant une pièce à vivre et une chambre. 

L'une des deux ainées se trouvait sur le lit dans la chambre et présentait "des plaies thoraciques profondes". La seconde était allongée sur le canapé et "supportait également des plaies thoraciques ainsi que des plaies de défense aux mains laissant penser à la saisie d'une lame". 

La plus jeune des enfants se trouvait sur le deuxième lit de la chambre. Son corps ne présentait aucune plaie "mais son visage cyanosé évoqué une notion d'asphyxie." Malgré les tentatives de réanimation, elle n'a pu être sauvée. 

Des meurtres commis pendant que les enfants dormaient ?

L'appartement du père de famille a été placé sous scellé immédiatement après la découverte des corps. Une perquisition y a été menée pour, notamment, pour tenter de retrouver le ou les armes de ces crimes, et des relevés ont été réalisés. 

"Les premières constatations visuelles, en particulier les restes d'un repas, la position des victimes et leurs tenues vestimentaires, nous conduisent à penser que les faits étaient survenus dans la nuit de samedi à dimanche, possiblement pendant leur sommeil", précise Stéphane Hardouin. 

Les autopsies des corps ont débuté ce lundi matin. Les conclusions devraient être connues dans l'après-midi. 

Qu'a dit le père de famille aux enquêteurs?

Placé en garde à vue dimanche en début d'après-midi, le suspect a été examiné par un médecin qui a jugé son état de santé compatible avec la mesure. Les dépistages à l'alcoolémie et aux produits stupéfiants se sont avérés négatifs. 

Le suspect devait être entendu ce lundi en début d'après-midi et sa garde à vue renouvelée. Selon ses déclarations spontanées faites au moment de son placement en garde à vue, il "a reconnu être l'auteur des crimes, avoir agi seul, sans témoins, et avoir utilisé des couteaux".

Il va faire l'objet d'un examen psychiatrique dans les prochaines heures.

La mère absente au moment des faits

La mère des trois défuntes n'était pas présente au domicile quand les crimes ont été commis. Elle et son mari, mariés depuis 2011, étaient en instance de divorce. Les droits de visite et d'hébergement des enfants étaient exercés à l'amiable dans l'attente d'une audience devant le juge des affaires familiales qui devait se tenir le 12 décembre prochain. 

Le procureur précise qu'aucun incident ne serait survenu au cours des précédents week-ends de garde. "Toutefois, Madame avait signalé à deux reprises par mains courantes des difficultés liées à la remise des enfants, sans évocation de violence", ajoute-t-il. 

Un homme déjà condamné pour "violences"

Avant le drame, le suspect suivait une formation en alternance, mais il était en arrêt de travail. Son casier judiciaire mentionne une condamnation, le 29 avril 2021, à 18 mois d'emprisonnement dont 12 mois assortis d'un sursis probatoire pendant deux ans pour "violence par conjoint", "avec usage d'une arme, en l'espèce un bâton", en présence des deux aînées. Il a également été condamné pour "violence par ascendant" sur sa fille cadette. La partie ferme avait été exécutée sous la forme d'un bracelet électronique. 

Une mesure d'interdiction d'entrer en contact et de paraître au domicile familial avait été ordonnée, avant d'être levée le 30 septembre 2022 "afin de permettre la mise en œuvre des droits parentaux selon le souhait des parents". 

Le condamné ayant respecté ses obligations, la peine de sursis probatoire a pris fin le 28 août 2023. L'aide sociale à l'enfance, qui a réalisé une évaluation en septembre 2022, "n'a pas préconisé de suivi judiciaire ou administratif en assistance éducative." 

La mère des trois fillettes entendue dimanche soir

La mère des trois jeunes victimes a été entendue dimanche soir par les enquêteurs. Elle leur a notamment fait état des violences dont elle avait fait l'objet durant sa relation avec cet homme. Elle évoquait particulièrement des violences commises à son encontre et sur l'une de ses filles en août 2022. "Ces faits n'avaient pas été portés à la connaissance de la police ou de la justice. Il reviendra à l'enquête d'établir précisément les raisons pour lesquelles elle n'avait pas déposé plainte à cette époque", souligne le procureur. 

Ce dernier a tenu à préciser à la presse que le domicile de la mère des victimes avait été visité pendant son audition par la police. Une enquête de flagrance des chefs de vil par effraction et violation de domicile a été ouverte et confiée au commissariat de Boissy-Saint-Léger, en lien avec le SDPJ94. "Des moyens importants sont engagés afin de confondre le ou les auteurs et d'établir si cette intrusion présente un lien avec le retentissement de ce drame familial", annonce le magistrat. 

Aide psychologique

Une association a été requise par le magistrat pour soutenir la mère de famille dans cette "terrible épreuve". Des mesures de soutien psychologiques à destination des élèves et des enseignants des établissements où les victimes étaient scolarisées devaient être mises en place dès ce lundi matin. 


Aurélie SARROT

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