"J'ai su que c'était grave" : le récit d'un témoin de l'effondrement d'un pont en chantier à Toulouse

par La rédaction de TF1 Reportage - Florence de Juigny, Elsa Assali et Jean-Marc Luca
Publié le 5 mars 2024 à 14h02, mis à jour le 5 mars 2024 à 15h18

Source : TF1 Info

Le tablier d'un pont de la troisième ligne du métro toulousain s'est effondré lundi, faisant un mort et plusieurs blessés.
Les enquêtes judiciaire et interne se poursuivent.
Un passant qui attendait son bus au moment de l'accident témoigne face aux caméras de TF1.

Un enchevêtrement de poutres métalliques et des blocs de béton brisés. C'est ce qu'il restait, mardi, du chantier de la troisième ligne du métro de Toulouse, au lendemain de l'effondrement d'une partie d'un viaduc en construction, qui a fait un mort et trois blessés. Il était 17h ce lundi 4 mars lorsque une partie de l'ouvrage en construction à Labège, en proche banlieue toulousaine, a cédé, emporté par la rupture d'un élément de soutènement. Les quatre employés qui se trouvaient alors sur le viaduc ont dû sauter d'une hauteur de près de dix mètres. 

"D'un seul coup, j'entends une grosse bombe énorme, je pensais que c'était fait exprès et je me retourne, je vois le pont qui s'écroule, j'entends des gens crier", témoigne dans le reportage en tête de cet article un passant qui attendait son bus au moment du drame. Et d'ajouter : "J'ai su que c'était grave".

"Des personnes excessivement choquées"

"J'ai trouvé des personnes excessivement choquées, ce qui est normal pour la situation qu'ils vivaient, perdre un ami, un collègue de travail, c'est toujours très compliqué", témoigne de son côté Laurent Chérubin, maire de Labège (Haute-Garonne) qui s'est rendu à la cellule psychologique. 

L'état des deux blessés graves était "rassurant" mardi à la mi-journée, a confié sur place lors d'une déclaration à la presse Gilles Dolfi, directeur général Bouygues Travaux Publics Régions France, l'entreprise mandatée pour les travaux qui est aussi actionnaire de TF1. La quatrième victime a pu quitter l'hôpital dès lundi soir. "Nos pensées vont bien sûr aux victimes et leurs familles", a-t-il indiqué, précisant que "les équipes du projet sont sous le choc."

Interrogé sur les potentielles raisons du sinistre, le représentant de Bouygues a renvoyé vers les futures conclusions des enquêtes judiciaire et interne en cours. "Notre priorité, c'est de collaborer avec les autorités pour tirer au clair ce qui a conduit à ce tragique accident", a assuré Gilles Dolfi.

Au lendemain de l'accident, des constatations d'experts et de premières auditions étaient menées mardi, a indiqué le parquet. "Les auditions de toutes les personnes présentes (sur les lieux lors du drame) sont en cours par le service d'enquête saisi, sous la qualification d'homicide et blessures involontaires dans le cadre du travail", a précisé le procureur de Toulouse, Samuel Vuelta-Simon. Ce dernier a précisé que "l'enquête a pour objet de déterminer les causes de l'accident du travail et l'existence éventuelle de manquements à une obligation de sécurité ou de prudence".


La rédaction de TF1 Reportage - Florence de Juigny, Elsa Assali et Jean-Marc Luca

Tout
TF1 Info