Dans le Nord, la commune du Vieux Condé est plongée dans la tristesse et l'indignation après le décès d'un septuagénaire agressé par trois jeunes.Il leur avait simplement demandé de faire moins de bruit, ce qui lui avait valu d'être roué de coups.Sa voisine et les habitants, sous le choc, témoignent auprès de TF1.
"Sincères condoléances à toute la famille." Penchée sur un livre d'hommages, Jacqueline lit, la gorge nouée, le mot qu'elle vient de laisser pour les proches de Philippe Mathot, un habitant du Vieux Condé décédé mardi des suites de ses blessures après avoir été passé à tabac dans la nuit du 5 au 6 juillet. "J'espère de tout cœur qu'ils seront punis. Un homme si gentil, si agréable, si serviable", poursuit-elle dans le reportage du 13H de TF1 ci-dessus, devant le pupitre installé dans le hall de la mairie, sur lequel se dresse le portrait du septuagénaire, dont le coin est barré d'une bande noire.
Au lendemain de l'annonce du décès, confirmé par le parquet de Valenciennes, cette voisine de l'homme de 72 ans est encore sous le choc. "C'était une figure. J'avais parlé avec lui pas plus tard que mardi, il avait demandé des nouvelles de mon mari", explique-t-elle. Elle n'est pas la seule à vouloir lui rendre hommage : les uns après les autres, les habitants de la ville laissent quelques mots dans ce livre de condoléances, "par respect pour cette personne et la famille", glisse l'une d'entre eux.
"On a le même âge à peu près, on vit dans la même commune. Une commune calme, agréable. On est choqué", lâche une autre résidente. "Comme vous toutes et tous, je suis en état de choc face à cet acte d'une rare violence", a lui-même réagi dans un court communiqué le maire de Vieux-Condé, David Bustin. L'homme était un "ancien fleuriste à la retraite qui faisait partie de l'union des commerçants du Vieux-Condé et était membre de l'association caritative des Colis du cœur", a indiqué l'élu à l'AFP.
"On a beaucoup de peine pour lui, il ne méritait pas ça"
L'agression s'était déroulée une semaine plus tôt, devant le domicile du septuagénaire. Vers 23h, Philippe Mathot était sorti de chez lui pour demander à trois jeunes qui se trouvaient là de faire moins de bruit, avant d'essuyer un déferlement de violence. Le retraité a été roué de coups par l'un d'entre eux, âgé de 17 ans. Ce soir-là, l'une de ses voisines a entendu des voix s'élever et la police se rendre sur les lieux.
Ce mercredi, elle ne parvient pas à cacher sa douleur après le décès de celui qu'elle connaissait "depuis 50 ans", et avec qui elle s'est "toujours bien entendue". "Dès que j'avais besoin de quelque chose, il venait, sa femme aussi. Les enfants jouaient ensemble, quand ils étaient petits. On a beaucoup de peine pour lui, il ne méritait pas ça", confie-t-elle.
Les habitants du quartier s'interrogent : comment un adolescent de 17 ans a-t-il pu en arriver à un tel degré de violence ? L'auteur de l'agression était accompagné de deux autres jeunes, l'un âgé de 18 ans, l'autre de 14 ans. Tous trois ne présentent aucun antécédent judiciaire. "On cherche à comprendre, parce que l'on n'a rien compris. On sait qu'il s'est passé quelque chose vers 23h30, minuit, mais en temps normal, il n'y a jamais rien, pas de problème, pas de bagarre", lance une riveraine, visiblement dépassée. "On ne s'attendait pas à une chose pareille."
Au-delà de leur tristesse, les habitants sont aussi en colère et attendent une réponse de la justice. Les trois jeunes impliqués ont été mis en examen. D'abord accusé d'une "tentative de meurtre", le mineur de 17 ans devrait finalement être poursuivi pour "homicide volontaire" à la suite du décès du septuagénaire. Les deux autres adolescents sont mis en cause pour "non-empêchement d’un crime et non-assistance à personne en danger".