"Sept à huit" enquête sur les zones d'ombres autour de la mort d'une jeune femme à Lyon

Benoit Leroy | Reportage Sept à Huit : Clémence Badault
Publié le 1 mai 2022 à 18h44
REPORTAGE – Laura Bertin est décédée après avoir été violemment frappée à la tête par son compagnon, mais le tribunal n'a pas retenu la qualification de meurtre. L'enquête a-t-elle été bâclée comme le dénoncent les parents de Laura et leurs avocats ?
REPORTAGE – Laura Bertin est décédée après avoir été violemment frappée à la tête par son compagnon, mais le tribunal n'a pas retenu la qualification de meurtre. L'enquête a-t-elle été bâclée comme le dénoncent les parents de Laura et leurs avocats ?

En mai 2019, Laura Bertin est morte après une dispute avec son compagnon.
Il sera interpellé deux mois plus tard, à Marseille, et niera toute intention de donner la mort.
Il a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle en mars dernier.

Malgré la condamnation, la peine est immense pour la famille de Laura Bertin. Au-delà de la mort de leur proche, c'est surtout le traitement judiciaire qui a été réservé à son décès qui a choqué les parents de la jeune femme. Trois ans après, ils dénoncent encore une enquête bâclée, et ce, malgré la condamnation du compagnon de Laura, Hichem, à 18 ans de réclusion criminelle pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner".

Pour Me Fabien Arakelian, l'avocat de la mère de la victime, cette qualification pénale a été choisie en raison du passé trouble de Laura. "Si cela avait été la fille d'un notable lyonnais, le traitement aurait été différent", assure-t-il face aux caméras de "Sept à Huit". Dès son adolescence, Laura Bertin est tombée dans la drogue à la suite de mauvaises fréquentations. Elle fera même un passage en prison, pour vol avec violences. Selon lui, plus de 70 traces et ecchymoses ont été retrouvées sur le corps de la victime. "Une qualification qui n'est pas celle d'un meurtre, je n'ai jamais vu ça", poursuit-il. 

Les parties civiles dénoncent aussi une enquête qui n'a pas été prise au sérieux : peu d'actes judiciaires, pas de reconstitution des faits, aucune analyse des serviettes tâchées de sang et retrouvées dans l'appartement ou encore le fait que les six téléphones portables du prévenu n'ont jamais été exploités.

La violence de l'accusé racontée par son ex-compagne

Durant le procès, en mars dernier, un profil inquiétant et violent de l'accusé a été dépeint par deux témoins... deux ex-compagnes. L'une d'elles a même été inscrite sur un site internet offrant des services de prostitution, comme Laura l'a été. "Laura était sa source de revenus", explique Amandine, une amie de la victime.

Deux mois après le décès de la jeune femme, Hichem est interpellé à Marseille, grâce à la dénonciation de sa nouvelle compagne avec qui il était parti en cavale. Au procès, elle a tout raconté. "J'étais là pour en parler, pour dire ce qu'il nous a fait subir : les coups, la violence et l'humiliation. Il m'a dit qu'il allait 'me finir comme l'autre'", détaille la jeune femme au micro de "Sept à Huit".

Risquant jusqu'à 20 ans de réclusion, l'accusé a été condamné à 18 ans de prison par les assises de Lyon, le 18 mars dernier. Il n'a pas fait appel. Pour la justice, il ne s'agit pas d'un meurtre. Un aspect qui révolte encore la famille. "Ce 'sans intention de donner la mort"'est encore plus dur que les 18 ans (...). J'attendais autre chose. Pour Laura, j'aurais voulu que cela soit autre chose", confie la maman de la victime.


Benoit Leroy | Reportage Sept à Huit : Clémence Badault

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