"January blues" : mais pourquoi sommes-nous tant déprimés en janvier ?

Publié le 9 janvier 2019 à 17h13
"January blues" : mais pourquoi sommes-nous tant déprimés en janvier ?

MÉLANCOLIE - Vous vous sentez mal depuis le 1er janvier ? Pas de panique, vous souffrez de ce fichu blues du mois de janvier qui revient chaque année à la même période. Une "faiblesse d'âme" temporaire plus répandue qu'on le pense.

Ah, la nouvelle année, le temps des bonnes résolutions, des radieuses promesses et des nouveaux départs. Autant d’injonctions qui peuvent aussi cacher une profonde tristesse existentielle que certains baptisent le "January blues". Soit, en français, "le blues de janvier", une tristesse qui nous envahit sans que l'on sache réellement pourquoi, le mois où a lieu le "Monday Blues" (soit le 21 janvier, déclaré par une campagne publicitaire britannique comme "le jour le plus déprimant de l'année"). 

Selon la thérapeute Rosemary Sword, interrogée par Business Insider, "ce blues surgit toujours après les fêtes, lorsque l’on quitte les membres de sa famille, lorsque l’on reprend le travail et la monotonie d’une vie sans excès, lorsque l’on réalise que l’on a pris du poids". Dans l’inconscient collectif, le mois de janvier correspond ainsi à celui de la gueule de bois : après les fêtes et ses moments supposés joyeux et excitants, nous sommes brusquement confrontés au vide. Et ça n'est pas la galette des rois qui changera quoi que ce soit...

Panne d'hédonisme

Pour la psychologue Laurie Hawkes, ce spleen s'explique avant tout par la période que chacun traverse dans sa vie : "Je pense qu’il y a, surtout pour les enfants, le constat que les fêtes sont passées, que toute cette excitation n'a débouché sur rien, s'est stoppée net", confirme-t-elle à LCI. "Pour les adultes, l'effet est comparable aux examens qu’on a préparés avec tant de travail et puis, soudain, on a subi une baisse d’intensité, un post-exam blues."

En somme, c’est un peu comme le fameux "SAD" ("Seasonal Affective Disorder"), soit le fait d’entrer dans une forme généralement pas trop aiguë de dépression saisonnière mais sur un temps résolument plus court : "En janvier, on réalise qu'on est en plein hiver et qu'il faut maintenant "se farcir" toute la saison qui ressemble à un long tunnel. Les jours sont courts, froids, les arbres sont nus… Alors qu’au début de l’hiver il y a les fêtes qui donnent de la couleur et de la gaieté, là ne s'exprime que cette perspective de trois mois d’hiver."

Comment fuir le blues ?

Que faire alors pour se sortir de cet état d’âme ? "Rappelez-vous juste qu’il est bon d’être parfois hédoniste dans la vie de tous les jours, conseille la thérapeute Rosemary Sword. Faites-vous plaisir, sortez dehors, parcourez la nature même si c'est pour peu de temps, promenez-vous autour du pâté de maisons et observez la faune, dégustez votre repas préféré avec vos proches, appelez un ami ou un membre de la famille pour les inviter, terminez vos projets laissés en stand-by à la fin de l'été." 

Bref, remplissez vos journées pour fuir la mélancolie du vide. 


Romain LE VERN

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