Le virus de la polio circule-t-il massivement à New York ?

Publié le 10 août 2022 à 12h35

Source : Sujet TF1 Info

Un cas de polio a été enregistré en juillet dans l'État de New York, aux États-Unis, une première depuis près d'une décennie.
Mais selon les analyses des eaux usées, le virus pourrait circuler plus largement.

C'est un virus dont le monde se pensait (presque) débarrassé. La poliomyélite, dont le nombre de contaminations a été diminué de 99% depuis trois décennies, avait quasiment disparu ces dernières années. Mais en juillet, l'État de New York a lancé une alerte : un cas y a été enregistré, une première depuis près de dix ans, chez une personne paralysée au niveau des jambes.

D'après les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), il pourrait ne pas être le seul. En effet, plusieurs échantillons prélevés dans le comté de Rockland, où réside le patient, au nord de New York, montrent que le virus a été détecté dans les eaux usées, tout comme dans le comté voisin d'Orange.

Ainsi, "des centaines" de personnes à New York pourraient être contaminées. "Bien qu'aucun cas supplémentaire n'ait été identifié pour le moment, ces résultats indiquent qu'il y a plus d'une personne qui excrète le virus dans ses selles dans ces communautés", estiment les CDC, dans des propos rapportés par ABC.

"La partie émergée de l'iceberg"

Tous ne sont toutefois pas malades et paralysés, l'un des symptômes les plus graves de cette maladie qui peut être mortelle. "La plupart des malades sont asymptomatiques ou légèrement symptomatiques", explique le Dr Patricia Schnabel Ruppert, commissaire à la Santé de Rockland, dans une interview accordée à la BBC. Elle note que moins de 1% des contaminations provoquent une paralysie. "Cela signifie qu'il y a donc des centaines, voire des milliers de cas, [...] pour que nous puissions détecter un cas paralysé."

Pour autant, il ne s'agit pas forcément d'une résurgence du virus "sauvage", le plus dangereux. Selon les autorités sanitaires de l'État de New York, le patient testé positif pour la maladie aurait été contaminé par "un individu ayant reçu le vaccin antipoliomyélitique oral", indiquaient-elles fin juillet. Ce vaccin, pas administré aux États-Unis, peut en effet entraîner des contaminations chez les autres, mais pas chez la personne vaccinée.

"Le Département traite le seul cas de poliomyélite comme la partie émergée de l'iceberg d'une propagation potentielle beaucoup plus importante", met en garde le Dr Mary Bassett, commissaire à la Santé de l'État de New York. "Nous devons affronter ce moment en veillant à ce que les adultes, y compris les femmes enceintes et les jeunes enfants de deux mois, soient à jour de leur vaccination, la protection sûre dont chaque New Yorkais a besoin contre ce virus."


Idèr NABILI

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