Les Français boivent-ils toujours autant ? Ce que nous enseigne le baromètre sur la consommation d'alcool

Publié le 23 janvier 2024 à 6h15

Source : JT 20h Semaine

D'après un baromètre de Santé publique France, la population boit de moins en moins d'alcool au quotidien.
En revanche, les alcoolisations ponctuelles importantes restent stables.

Les Français aiment-ils moins l'alcool qu'avant ? Pas forcément, mais ils en boivent moins au quotidien. C'est le constat tiré d'un baromètre de Santé publique France. L'agence sanitaire présente ce mardi "un panorama de la consommation d'alcool en France", avec des données remontant sur près de 30 ans. Et la donne est claire : les Français ne boivent plus autant qu'avant.

Du moins, pas aussi souvent. Si la quasi-totalité des adultes affirme avoir déjà bu de l'alcool (94,9%), seuls 8% disent en boire tous les jours, selon les données les plus récentes datées de 2021. En 1992, ils étaient... 23,9%. Une baisse significative, qui s'observe aussi chez les buveurs hebdomadaires. En l'an 2000, 62,6% de la population adulte indiquait consommer de l'alcool au moins une fois par semaine. Plus de deux décennies plus tard, ce taux est tombé à 39%.

L'alcoolisation ponctuelle toujours aussi recherchée

Les Français boivent donc moins, mais un indicateur ne baisse pas : l'alcoolisation ponctuelle importante, qui correspond au fait de boire au moins six verres lors d'une seule occasion, comme une soirée festive par exemple. Il est même en légère hausse. Dans les années 2000, 4,1% des Français assuraient s'alcooliser de manière importante chaque semaine, contre 4,7% désormais. Même tendance pour les alcoolisations ponctuelles importantes au moins une fois par mois (15,2% contre 16,5% aujourd'hui) et au moins une fois par an (33,9% contre 35,4%). Une hausse qui s'observe notamment chez les femmes de plus de 35 ans.

Alors que faut-il en conclure ? "Les tendances à long terme révèlent une baisse très marquée de la consommation quotidienne déclarée au cours des dernières décennies, en correspondance avec les baisses des volumes de vente", analyse Santé publique France. "En revanche, le phénomène des alcoolisations ponctuelles importantes suit des tendances plus contrastées."

Il apparaît donc "nécessaire d'accompagner ces tendances par des actions de prévention qui contribuent à débanaliser et à réduire la consommation d'alcool", poursuit l'agence sanitaire. Elle réclame en particulier "un plan national de lutte contre les dommages liés à l'alcool", puisque "le coût social de la consommation d'alcool dépasse 100 milliards d'euros", selon des estimations datées de 2019.

Enquête réalisée par Santé publique France pour le Bulletin épidémiologique hebdomadaires, basée sur les éditions 1992, 1995, 2000, 2005, 2010, 2014, 2017 et 2021 des Baromètres de Santé publique France. Les enquêtes ont été réalisées par téléphone sur échantillon aléatoire, auprès d'adultes âgés de 18 à 75 ans résidant en France hexagonale et dans les départements et régions d'Outre-mer.


Idèr NABILI

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