Des "tremblements de Lune" préoccupent la Nasa et pourraient perturber les futures missions spatiales

par TD
Publié le 7 février 2024 à 17h45

Source : JT 20h Semaine

À mesure que le noyau de la Lune se refroidit et rétrécit, la surface de notre astre se modifie.
La Nasa suit de près ce phénomène, qui peut se traduire par des "tremblements de Lune" et des glissements de terrain.
Alors que l'intérêt pour les missions lunaires va crescendo, l'agence spatiale américaine fait part de sa vigilance.

Nous sommes familiers des tremblements de terre, mais bien moins habitués aux "tremblements de Lune". Pourtant, il s'agit d'un phénomène que les experts de la Nasa suivent avec la plus grande attention. L'agence spatiale américaine a financé une étude sur le sujet, des travaux qui mettent en avant une importante activité sismique dans la zone située près du pôle Sud de la Lune. Une zone au centre de toutes les attentions puisqu'elle fut notamment choisie par les Indiens pour y poser l'atterrisseur Chandrayaan-3 en août dernier.

Loin d'être une zone tranquille

Que se passe-t-il sur notre satellite naturel ? Les chercheurs rapportent qu'à mesure que son noyau se refroidit, la Lune rétrécit. Un processus qui a conduit à la réduction de sa circonférence d'environ 45 mètres au cours des deux derniers millions d'années et qui se traduit de manière perceptible à sa surface. On observe ainsi un développement de forme de "plissures", rapporte CNN, "à la manière d'un raisin qui se flétrirait pour devenir un raisin sec". Il en résulte des "tremblements de lune" qui peuvent durer des heures, ainsi que des glissements de terrain. 

"À mesure qu'elle se refroidit, la lune rétrécit, le volume intérieur change et la croûte doit s'adapter à ce changement", note Thomas R. Watters, l'un des auteurs de l'étude, cité par le média américain. "Il s'agit d'une contraction globale à laquelle contribuent également les forces de marée sur la Terre", ajoute-t-il, soulignant que "la surface de la Lune étant fragile, cette traction génère des fissures, que les géologues appellent des failles". Il convient donc de se méfier des représentations selon lesquelles elle serait "un objet géologiquement mort où rien ne s'est produit depuis des milliards d'années", une vision qui "ne pourrait pas être plus éloignée de la vérité". 

On apprend ainsi que des glissements de terrain se sont produits pendant que le Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA (lancé en 2009 pour cartographier la surface de la Lune) se trouvait en orbite autour de notre astre. Pour les responsables des programmes spatiaux, qui prévoient notamment l'établissement de bases lunaires, il est indispensable d'améliorer notre compréhension de ces phénomènes, d'autant qu'ils pourraient venir perturber les futures missions. 

"La distribution globale des nouvelles failles, leur potentiel d'activité et le risque de formation de nouvelles failles dues à la contraction en cours de l'astre devraient être pris en compte lors de la planification de l'emplacement et de la stabilité des avant-postes permanents sur la Lune", glisse Thomas R. Watters.

Jusqu'à présent, le séisme le plus puissant enregistré sur la Lune présentait une intensité similaire à celle d'une magnitude de 5,0 observée sur Terre. Une intensité modérée en apparence, mais la gravité plus faible de la Lune rend de telles secousses plus problématiques. "Sur Terre, nous observons une gravité beaucoup plus forte, celle-là même qui nous maintient à la surface", note l'expert. Or, "sur la Lune, elle se révèle bien moindre, ce qui signifie qu'un faible mouvement du sol est susceptible de vous faire perdre pied si vous marchez". Si les prochaines missions programmées par la Nasa et les autres agences spatiales ne devraient pas être affectées par cette sismologie lunaire, les scientifiques s'accordent sur le fait qu'établir des bases habitées à long terme sur notre satellite ne pourra se faire sans en tenir compte. 


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