La nuit dernière, des aurores polaires ont été observées dans le nord de la France.Ces manifestations lumineuses se produisent assez rarement sous nos latitudes.Le phénomène pourrait à nouveau être visible dans la nuit de lundi à mardi si le ciel est dégagé.
Un spectacle aussi rare que féérique. Ce dimanche 26 février, à la nuit tombée, de magnifiques aurores boréales ont pu être observées dans plusieurs régions de l’Hexagone. Des habitants qui se trouvaient, au bon endroit, au bon moment, ont eu la chance de pouvoir admirer ce ballet céleste, aussi exceptionnel qu’éphémère. Le phénomène a été observé tard dans la nuit dans le Pas-de-Calais, les Deux-Sèvres ainsi qu’en Bourgogne, entre autres.
Pour ceux qui étaient déjà dans les bras de Morphée, l'association InfoClimat, qui regroupe des passionnés de météo et de climat, a partagé des clichés de ses membres sur sa plateforme "Photolive", accessible en cliquant ici.
Pendant que vous dormiez paisiblement, des aurores boréales ont été observées en France et immortalisées par les passionnés de météorologie sur le Photolive d' @infoclimat 👇 📷FlorianBigand (Pas-de-Calais) 📷Droupi (Bourgogne) 📷 Max.B (Poitou) 📷 Sylvain62 (Pas-De-Calais) pic.twitter.com/bAx7wm0eAT — Dr. Serge Zaka (Dr. Zarge) (@SergeZaka) February 27, 2023
Habituellement, les aurores se produisent dans les cercles polaires. Mais il arrive parfois que la réaction survienne à des latitudes plus proches de l’équateur. En France, des aurores avaient déjà été observées en 2015 dans plusieurs régions françaises, ainsi que plus récemment, en mai 2022, près de Caen, en Normandie. Cette fois, le phénomène a été observé dans tout le nord de l'Europe, notamment en Angleterre, en Irlande et en Écosse (voir tweet ci-dessous).
A coronal hole high speed stream arrived this evening combined with a rather fast coronal mass ejection leading to #Aurora sightings across the UK @MadMike123 in North Uist @Jon9tea in North Wales @paulhaworth in Cambridgeshire @alex_murison in Shropshire pic.twitter.com/8JhqxPbcFK — Met Office (@metoffice) February 26, 2023
Un phénomène liée à l'activité du Soleil
Ces manifestations célestes ne sont pas liées à la météorologie terrestre, mais à l’activité du Soleil. Notre étoile émet un flux constant de plasma, des ions et des électrons essentiellement, qui sont projetés depuis la haute atmosphère du Soleil. Ces éjections de masse coronale, comme on les nomme en jargon d'astronome, sont portées par les vents solaires et croisent parfois notre planète sur leur route. En se mélangeant aux atomes d’oxygène et de nitrogène présents dans la magnétosphère, ces particules solaires libèrent des photons, donc de la lumière !
Dans l'imaginaire collectif, les aurores sont de couleur verte. Mais ce n'est pas toujours le cas, comme on peut le voir sur les photos qui ont été prises dans la nuit de dimanche à lundi. Cette différence de couleur est due à l’altitude à laquelle les aurores se forment dans l’atmosphère. En dessous de 100 km, les particules d’azote produisent des émissions bleues et mauves, l’oxygène étant moins dense. Entre 100 et 240 km, la collision entre les particules solaires et les molécules d’oxygène entraîne des lueurs vertes. Enfin, au-delà de 240 km, la réaction produit une couleur rouge.
2025, une année à aurores polaires
Les civilisations ont toujours été fascinées par ces phénomènes atmosphériques dont on retrouve plusieurs traces historiques. C’est en Chine, environ 2600 ans avant notre ère, qu'ont été découvertes les premières références écrites faisant allusion aux aurores boréales. Mais ce n'est qu'en 1619 que l'expression aurore boréale est trouvée par Galilée, en référence à la déesse romaine Aurora.
Tous les 11 ans, l’activité solaire atteint un pic. Se produisent alors des aurores polaires particulièrement impressionnantes qui peuvent être visibles dans des régions plus proches de l’équateur. L'année 2018 ayant été une période plutôt calme, la prochaine période d'activité intense du Soleil n'est pas si lointaine puisqu'elle aura lieu en 2025, si l'on en croit l'Agence spatiale européenne (Esa).