VIDÉO - Quels sont les risques pour la santé des perfluorés, ces "polluants éternels" ?

par JB Reportage TF1 : Léa KEBDANI, Kelvin JINLACK
Publié le 31 mars 2024 à 17h56

Source : TF1 Info

Une start-up française a mis au point un moyen d'extraire de l'eau les perfluorés, ou PFAS.
Ces composés chimiques interviennent dans la fabrication d'ustensiles ou de vêtements.
Ils peuvent provoquer diverses maladies, dont des cancers.

On les trouve dans des ustensiles, des cosmétiques ou encore dans les vêtements imperméables : les perfluorés, ou PFAS, sont utilisés pour leur grande résistance, mais quand ils se répandent dans la nature, ils peuvent être néfastes pour la santé.

"Les perfluorés sont des composés chimiques entièrement réalisés par l’homme à partir des années 1940", explique dans le reportage en tête d'article Yann Le Houédec, directeur général chez les laboratoires Eurofins. Ces composés qu'on surnomme "polluants éternels" résistent au feu et à l'eau. Le téflon en est un exemple, la matière qui rend les poêles antiadhésives.

Même si on les trouve dans des objets du quotidien, utiliser ces derniers ne présente pas de risque, explique Yann Le Houédec : "Vous n’accumulez pas des perfluorés dans votre corps juste en utilisant une poêle antiadhésive ou en portant un vêtement. C’est bien le processus de fabrication de ces perfluorés qui génère des formes de ce produit chimique qui, elles, peuvent être dangereuses pour l’homme."

Une nouvelle invention pour s'en débarrasser

Ces composants qui se retrouvent dans la nature et en particulier dans l'eau peuvent entraîner diverses maladies : "Il y a des évidences plutôt solides d’un effet sur le système immunitaire, en particulier chez les enfants, et aussi sur le risque d’infertilité, et notamment sur le risque de développer certains cancers", détaille la chercheuse à l'Inserm (l'Institut national de la santé et de la recherche médicale) Francesca Mancini. Le seuil de danger est fixé à 0,5 microgramme par litre en Europe.

Alors pour se débarrasser des PFAS, il existe aux États-Unis des stations d'épuration équipées de filtres à charbon actif qui extraient ces polluants. En France, cette technologie n'est pas encore développée, comme l'indique Anne du Crest, directrice des opérations eau chez Veolia : "On travaille (...) en fonction des études, des recherches, des technologies, et puis de la réglementation qui est mise en place."

Mais il existe désormais une solution alternative : la start-up française SPUMA a déposé le brevet d'un additif capable d'épurer l'eau de 99% des perfluorés. "L’additif va agir comme une éponge à PFAS. Les PFAS vont se retrouver liés à l’additif sous forme de mousse. Après, on n’a plus qu’à extraire la mousse, et les PFAS partent", explique le toxicologue Hugo Carronnier. Cette invention devrait être commercialisée dans les prochaines semaines. Mais il reste un défi à relever pour la start-up : celui de trouver un moyen de détruire les PFAS captés par cette mousse.


JB Reportage TF1 : Léa KEBDANI, Kelvin JINLACK

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