"C’est comme démonter la tour Eiffel" : on vous explique la polémique autour des bouquinistes et des JO à Paris

Publié le 31 juillet 2023 à 13h27, mis à jour le 1 août 2023 à 10h15

Source : JT 20h Semaine

Les libraires présents sur les quais de Seine doivent être déplacés à l’occasion des Jeux olympiques de Paris 2024.
Ce qu’ils refusent jusqu’à présent, malgré les consignes de sécurité de la Préfecture de police.

À un an des Jeux olympiques, rien ne doit dépasser ou presque. Pour la cérémonie d’ouverture, les célèbres bouquinistes sont priés de quitter les quais, où ils sont installés. Un bras de fer s’est rapidement instauré entre l’État et les centaines de commerçants présents sur les bords de Seine, qui refusent de déménager. Explications.

Une remise en place après la cérémonie

La cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024 doit avoir lieu le 26 juillet, directement sur la Seine. L’Office de tourisme de la capitale prévoit, tout au long de l’événement, 15,1 millions de visiteurs, dont une large majorité (92%) de Français. Dans ce contexte, la Préfecture de police a tenu à prendre des précautions.

Dans un courrier envoyé le 25 juillet à l’association culturelle des bouquinistes de Paris, consulté par TF1info, le préfet juge "indispensable" l’enlèvement des boites des professionnels "pour des raisons de sécurité, dès lors que le périmètre de protection sera mis en œuvre autour de la zone de la cérémonie des Jeux olympiques et Paralympiques 2024". Et ajoute se tenir à disposition pour "discuter des modalités de ce retrait et de la remise en place des boîtes à l’issue de la cérémonie".

"Une décision prise au fond d'un bureau"

Sur les 900 stands présents sur les quais, 570 boites seraient concernées, selon la ville de Paris. Mais pour les commerçants, dont l’outil de travail est inscrit au patrimoine culturel immatériel français depuis 2019, c’est un véritable affront que de les effacer du paysage pour les JO. Dès lors, l’Association culturelle des bouquinistes refuse d’évacuer les lieux et vit comme une injustice le fait de ne pas profiter des retombées d’un tel événement mondial.

Auprès de TF1info, son président Jérôme Callais s’insurge. "C’est une décision prise au fond d’un bureau, sans aucune connaissance de nos problématiques. C’est comme démonter la tour Eiffel ou Notre Dame de Paris. Effacer un symbole majeur de Paris comme les bouquinistes, c’est excessif". Selon le représentant, le processus, qui doit s’étaler sur une semaine, risque d’abîmer les boites, anciennes pour la plupart. "On fragilise notre outil de travail, voire on le détruit", soupire-t-il. La solution la plus considérée par Jérôme Callais serait de ne pas déplacer les stands, mais de les protéger tout de même en les scellant et en les emballant le temps de la cérémonie. Pour l’heure, leur enlèvement reste d’actualité.

Ne se prononçant pas davantage sur la décision préfectorale, la ville de Paris dit entendre ces inquiétudes. Par conséquent, elle "s'engage à prendre en charge l'enlèvement et à procéder à leur repose le plus rapidement possible" et propose de "rénover à ses frais certaines boîtes abimées". Interrogée, la Mairie renvoie à son projet de "tenir une réunion à la rentrée, aux côtés de la préfecture de Police, sur les suites de cette décision".


Caroline QUEVRAIN

Tout
TF1 Info