"J'ai le droit de me garer ici !" : les erreurs de PV des voitures flasheuses se multiplient

par M.T | Reportage Antoine Cazabonne et Jean-Vincent Molinier
Publié le 16 janvier 2024 à 11h26

Source : JT 20h Semaine

Les "sulfateuses à PV", ces voitures équipées de caméras, identifient en une seconde les automobilistes qui n'ont pas payé leur stationnement.
Mais ce système redoutable occasionne également des erreurs, faisant de nombreux mécontents.
Regardez ce reportage du 20H de TF1 à Montpellier.

À chaque passage, elles verbalisent des milliers de voitures. Les "sulfateuses à PV", ces voitures équipées de flash, sont redoutables, quitte à faire des erreurs. Sur place, un Montpelliérain interrogé par TF1 en a fait les frais. En situation de handicap, il stationne sur une place dédiée. "Elle m'a flashée alors que j'ai le droit de me garer sur cette place !", s'indigne-t-il dans le reportage en tête de cet article.

Avec 135 euros d'amende à payer, le Montpelliérain met tout en œuvre pour contester, transmettant notamment aux autorités sa carte de mobilité réduite. Trois semaines plus tard, il n'a toujours pas de réponse. "Ça rajoute de la contrainte. Avant, quelqu'un aurait vu mon macaron qui correspondait avec mon emplacement sur la place handicapé et je n'aurais pas eu de contravention", constate-t-il. "Il y a toujours une certaine angoisse d'avoir une majoration. C'est 275 euros", poursuit-il. 

Ces contraventions envoyées par erreur se multiplient partout en France. En novembre dernier, une équipe de TF1 était allée à la rencontre d'un garagiste toulousain croulant sous les PV, avec au moins six amendes reçues chaque mois. Ne faisant tenir que huit véhicules dans son petit atelier, il a toujours utilisé les places dans la rue pour garer les voitures réparées, jusqu'ici avec la clémence des policiers municipaux. 

Aujourd'hui, les agents ont disparu des chaussées, et les caméras embarquées, d'une efficacité redoutable, flashent les plaques d'immatriculation tous les jours. Les clients reçoivent alors les amendes, puis les transfèrent au garagiste, qui a déjà payé 5000 euros de sa poche. "Alors parfois, je ne me verse pas de salaire. Je suis en train de réfléchir à une solution. Soit je continue, soit j'arrête tout", se désolait-il auprès de nos équipes. 

Quelles démarches pour contester ces amendes ?

Pour les automobilistes qui seraient victimes d'erreurs, il faut contester l'amende. La première chose à faire est de faire un recours amiable sur la plateforme en ligne du gouvernement. À noter qu'en l'absence de réponse au bout d'un mois, il est possible de saisir une commission chargée d'étudier ces erreurs. Une peine perdue, selon Maître Adriana Ivanova, interrogée dans le reportage en tête de cet article : "Aujourd'hui, il y a un délai de deux ans pour avoir une décision de cette commission. Les délais sont anormalement longs", avertit l'avocate. Des milliers de recours ont déjà été déposés, la plupart concernant une erreur causée par une faille dans le système des "sulfateuses à PV".


M.T | Reportage Antoine Cazabonne et Jean-Vincent Molinier

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