VIDÉO - Accident de bus près de Nice : comment la consommation de drogue des chauffeurs de car est-elle contrôlée ?

par T.A. | Reportage TF1 Pierre GALLACCIO, Lise CLOIX et Patrice ROUBAUD
Publié le 14 janvier 2024 à 10h55

Source : JT 20h WE

Vendredi, un accident de bus a fait trois blessés, dont un grièvement, près de Levens (Alpes-Maritimes).
Parmi eux, le chauffeur du véhicule, qui roulait sous l'emprise du cannabis et de la cocaïne.
Si leur niveau d'alcoolémie est contrôlé avant le début de leur service, peu de conducteurs de cars sont en revanche testés sur leur consommation de stupéfiants.

Le chauffeur était sous l'emprise de stupéfiants. Un spectaculaire accident s'est produit près de Levens (Alpes-Maritimes), vendredi matin. Un bus de la Métropole de Nice, souvent bondé en début de journée, mais heureusement quasiment vide au moment des faits, a basculé dans le vide après la perte de contrôle du véhicule par le conducteur. Tombée cinq mètres en contrebas sur une voie ferrée, la carcasse du car est lourdement endommagée. Deux adolescents ont été blessés dans le choc, dont l'un grièvement. 

Le conducteur, lui aussi légèrement touché, a passé des tests de drogue après l'accident. Résultat : un contrôle positif au cannabis et à la cocaïne. Selon les informations du service police-justice de TF1-LCI, l'homme, âgé d'une trentaine d'années, était connu pour des antécédents de conduite sous alcool. Mais, de manière plus générale, l'incident remet sur la table la question du contrôle des chauffeurs de bus avant de prendre la route.

Les employeurs ont le droit de tester leurs chauffeurs

Depuis 2015, tous les autocars doivent être équipés d'un éthylotest anti-démarrage. Si un conducteur a bu de l'alcool, il ne peut normalement pas démarrer son véhicule. Mais pour la drogue, comment agir ? Sur ce sujet, les patrons des entreprises de transport collectif sont parfois démunis. Dans les Alpes-Maritimes, il y a quelques années, le gérant d'une compagnie d'autocars, Laurent Musso, a été confronté au cas d'un salarié qu'il suspectait de se droguer. "On a eu de la chance, cet employé a été contrôlé sur un péage, explique le responsable. Effectivement, il était positif aux stupéfiants, puis, heureusement, il a quitté notre société."

Pour effectuer eux-mêmes un dépistage de stupéfiants, les employeurs doivent le mentionner dans le règlement intérieur ou dans le contrat de travail. Des outils, semblables à ceux utilisés par les forces de l'ordre, peuvent être commandés par les entreprises à cet effet. "À l'aide de ce dispositif, l'employeur peut parfaitement et légalement faire pratiquer un contrôle de stupéfiants, précise Mᵉ Rémy Josseaume, avocat en droit routier à Paris, dans le reportage de TF1 visible en tête de cet article. Ça coûte seulement quelques euros."

Ces contrôles constituent encore une option méconnue de nombreuses entreprises. Certaines compagnies de transport, comme celle de l'agglomération de Cannes, ont toutefois déjà mis en place ce genre de système de dépistage. Dans la commune, les 350 chauffeurs de bus sont testés deux fois par an, de manière inopinée, par prélèvement salivaire. Pour le directeur général des services du territoire, Michel Tani, cette opération est un succès : "Nous faisons ces tests depuis dix ans, mais seules quatre personnes ont déjà été licenciées". Dans la loi, aucune vérification liée à la consommation de stupéfiants des conducteurs n'est aujourd'hui obligatoire pour les entreprises.


T.A. | Reportage TF1 Pierre GALLACCIO, Lise CLOIX et Patrice ROUBAUD

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