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Dans les régions annexées par la Russie, les Ukrainiens fidèles à Kiev menacés de camps de rééducation en Sibérie ?

Publié le 26 février 2024 à 16h48

Source : TF1 Info

Des propos très durs de l'ancien président russe Dmitri Medvedev au sujet des Ukrainiens sont rapportés en ligne.
Au cours d'une interview, il aurait menacé d'envoyer dans des camps de rééducation en Sibérie les habitants des régions ukrainiennes annexées qui seraient fidèles à Kiev.
Ces paroles ont bien été tenues et sont rapportées par les médias russes.

L'ex-président russe Dmitri Medvedev, fidèle de Vladimir Poutine, demeure une figure politique majeure dans son pays. Aujourd'hui vice-président du Conseil de sécurité de Russie, le quinquagénaire originaire de Saint-Pétersbourg dirige aussi le parti "Russie unie", fidèle à l'actuel président. Très prolixe sur les réseaux sociaux, où il tient des propos très durs dans le cadre du conflit en Ukraine, il aurait proféré ces derniers des menaces non dissimulées à l'égard des Ukrainiens vivant dans les régions occupées par les troupes russes. 

Un extrait d'interview relayé en ligne et traduit en anglais le montre en train d'évoquer le sort de ces individus. "La population pro-Kyiv sera déportée en Sibérie et amenée dans des camps de rééducation", aurait-il assuré.  

L'agence russe TASS fait partie des médias qui ont été conviés à cet entretien.
L'agence russe TASS fait partie des médias qui ont été conviés à cet entretien. - Capture écran X

Plusieurs médias russes invités lors d'une grande interview

De telles menaces ont-elles été proférées par l'ancien président ? Pour le savoir, Les Vérificateurs sont remontés à la source de ces déclarations, à savoir une interview donnée le 22 février à des journalistes de plusieurs médias et agences de presse russes (Komsomolskaya Pravda, RIA Novosti, TASS, Radio Mayak et Lenta.ru). Au cours de cet entretien, qui a duré un peu plus d'une heure trente et que l'on retrouve désormais en intégralité sur YouTube, Dmitri Medvedev a répondu à 27 questions. 

Une retranscription complète de ces échanges a été proposée dans la foulée par le site de Russie unie, le parti dirigé par l'ex-chef d'État. Une source fiable qui nous permet de retrouver la mention des éléments partagés dans la séquence relayée sur les réseaux sociaux.  

Dmitri Medvedev est interrogé au sujet des Ukrainiens vivant dans les régions annexées par la Russie. Des habitants qui – pour partie – "attendent au fond de leur cœur l'arrivée des chars ukrainiens" et restent donc fidèles au pouvoir de Kiev. Qu'adviendra-t-il de ces individus à l'issue de "l'opération militaire spéciale" ?, lui demande-t-on. 

Le politicien russe entame sa réponse en expliquant qu'à ses yeux, seule une frange de la population soutient dans ces régions les autorités ukrainiennes. Puis complète ainsi son propos : "Il y a juste des gens qui sont assis là et qui pensent : 'Celui qui est le plus fort, nous le servirons'. Mais nous devons travailler avec tout le monde. Nous devons convaincre ces gens que nous sommes de retour pour de bon. S'il s'agit de personnes qui nuisent à la Russie, elles doivent être démasquées et punies, envoyées en Sibérie. C'est tout. Pour effectuer une rééducation dans des camps de travail." 

En marge de cette réponse, Dmitri Medvedev a abordé de multiples autres sujets. Entre quelques piques envoyées à Joe Biden, un "vieillard qui oublie les noms des dirigeants des autres pays", il a cherché à maintenir une pression sur les pays occidentaux, n'hésitant pas à évoquer l'utilisation de l'arme nucléaire par la Russie. Une perspective qu'il assure vouloir empêcher, tout en glissant qu'il s'agit d'un "scénario bien réel".

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Thomas DESZPOT

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