ENQUÊTE - Voitures d’occasion trafiquées : comment éviter les arnaques ?

par L.H | Reportage TF1 : Alexandra Vieira, Hortense Villate et Tristan Vartanian
Publié le 11 avril 2024 à 20h31

Source : TF1 Info

Chaque année, environ cinq millions de voitures sont revendues après avoir déjà roulé, dont environ une sur 20 posséderait un compteur kilométrique trafiqué.
Comment déceler la supercherie avant l’achat ?
Le 20H de TF1 vous livre quelques conseils.

Sur une annonce en ligne, une Clio d’occasion est vendue 4000 euros. Au premier abord, en examinant le véhicule, rien ne semble poser problème. "On l’a essayée. On nous a montré les papiers. Tout avait l’air aux normes", relate Philippe au 20H de TF1, dans le reportage visible en tête de cet article. Mais finalement, les escrocs n’ont pas été très malins. En rentrant, le père de famille ouvre la boîte à gants. À l’intérieur du livret du véhicule, un papier dépasse : il s’agit d’une facture de garagiste. Dessus, le kilométrage est indiqué à 270.000 km. "C’est là que je me suis aperçu de la supercherie et qu’on venait de se faire arnaquer puisque le véhicule a été vendu pour 174.000 kilomètres."

La voiture a donc en réalité déjà été utilisée sur près de 100.000 kilomètres de plus, bien loin de ce qu’affiche le compteur, qui a été rajeuni. Cette arnaque concerne 6% des véhicules d’occasion. Dans le cas de Philippe, tous les documents fournis lors de la vente de la Clio sont en réalité créés de toute pièce. Il a donc porté plainte et a dû racheter un autre véhicule, cette fois-ci en règle.

Consulter l'historique de la voiture sur "HistoVec"

Pour éviter ce type de mésaventures, il est possible de demander un historique du véhicule au vendeur, via une plateforme du gouvernement nommée HistoVec. Vous y trouverez le kilométrage relevé lors des précédents contrôles techniques ou encore la date d’immatriculation du véhicule.

Malgré tout, certaines arnaques demeurent plus difficiles à détecter. C’est le cas du camion-benne acheté d’occasion par Sébastien, pour lancer son activité de jardinier-paysagiste dans le sud de la France. Après son achat, il a fait appel à un expert car le véhicule présentait de nombreuses défectuosités cachées, au point que son nouveau camion était en réalité dangereux : des vis mal vissées, une fuite d’huile sur les disques de freins qui empêche le système de freinage de fonctionner correctement…

"L’ancienne étiquette d’identification du véhicule a été décollée, et une autre a été ajoutée par-dessus", explique Hervé Lesage, expert automobile à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques). Sébastien doit désormais prendre un avocat pour attaquer le vendeur en justice. "Pour moi, le camion était magnifique. Je me suis fait avoir parce qu’il était très bien maquillé", regrette l’artisan.

Cette expertise du véhicule d'occasion peut être réalisée avant l’achat, et coûte entre 150 et 250 euros. Une solution à envisager quand on sait que les procédures judiciaires pour ce type de dossier peuvent durer plusieurs années.

"Si on peut l’éviter en dépensant quelques centaines d’euros pour faire examiner le véhicule, je pense que c’est quelque chose d’indispensable", estime Hervé Lesage. En cas de doute, il ne faut pas non plus hésiter à demander un nouveau contrôle technique. Si le vendeur est condamné pour escroquerie, il risque deux ans d’emprisonnement et 300.000 euros d’amende. 


L.H | Reportage TF1 : Alexandra Vieira, Hortense Villate et Tristan Vartanian

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