Au Grand Palais Éphémère, Paris Photo met les femmes à l'honneur

Publié le 9 novembre 2022 à 16h34

Source : Sujet TF1 Info

Du 10 au 13 novembre, le Grand Palais Éphémère accueille le salon international de la photographie de Paris.
183 exposants, galeries et éditeurs venus de 31 pays seront présents pour cette 25e édition.
Le Festival qui met à l'honneur 77 femmes photographes a invité l'actrice espagnole Rossy De Palma à partager ses coups de cœur.

C'est un rendez-vous incontournable pour les amoureux de la photographie. Paris Photo, le salon international de la photographie de Paris, ouvre ses portes ce jeudi 10 novembre au Grand Palais Éphémère. Pour ses 25 ans, l'événement met à l'honneur 77 femmes photographes et a invité l'actrice espagnole Rossy De Palma à partager ses coups de cœur. 

"Un choix radical qui ne correspond à aucun canon esthétique de notre époque et fait rayonner la puissance féminine", a expliqué à l'AFP l'Italienne Federica Chiocchetti, écrivaine, commissaire, éditrice, qui a conçu un parcours spécial, "Elles x", composé des photos de ces 77 photographes. "Dans la tombola napolitaine, le nombre 77 est associé aux jambes des femmes mais aussi au diable, vestige d'une société patriarcale. J'ai voulu réhabiliter ce nombre qui est aussi le nom d'un mouvement féministe italien des années 70", ajoute-t-elle.

Nous, les femmes, n'avons besoin de rien, sinon de nous découvrir nous-mêmes
Rossy De Palma

Muse du réalisateur espagnol Pedro Almodóvar et d'innombrables photographes autant que de créateurs de mode, Rossy De Palma a elle-même sélectionné 25 photos parmi les stands des 183 exposants, galeries et éditeurs venus de 31 pays. Pour elle, les femmes n'ont plus besoin d'être mises particulièrement en avant mais doivent "s'intéresser à elles-mêmes" en tant que femmes.

Hormis l'égalité salariale, "j'ai arrêté depuis un bon moment de demander des faveurs pour les femmes car je crois que nous, les femmes, n'avons besoin de rien, sinon de nous découvrir nous-mêmes", a confié l'artiste à l'AFP. Parmi les photos qu'elle a sélectionnées : un danseur noir, de dos, enveloppé dans un tissu blanc, au sol, sur du sable foncé. Un cliché signé du Sud-Africain Mohau Modisakeng.

Parmi les professionnelles féminines de la photo mises à l'honneur, on trouve aussi bien l'Américaine Bertha E. Jaques (1863-1941) et ses cyanotypes - ancien procédé photographique monochrome - que l'activiste italo-américaine Tina Modotti (1896-1942), photographe de la scène bohème des années 1920 à Mexico ou l'artiste allemande radicale Gabriele Stötzer (née en 1953), qui a remis en question le rôle des femmes en Allemagne de l'Est.

Confinement, isolement, guerres...

À leurs côtés, des pionnières d'un nouveau genre comme la Sud-Africaine Zanele Muholi, qui ne se reconnaît ni femme, ni homme, et cherche à "décoloniser l'image" par un travail sur la diversité de genre, l'Italienne Letizia Battaglia qui documente les crimes de la mafia napolitaine, ou la Serbe Marina Abramovic, connue pour ses performances d'"art corporel" poussant la représentation du danger jusqu'à se mettre elle-même physiquement en danger, selon Federica Chiocchetti.

Plus de 1600 artistes sont représentés, dont 31% de femmes, en majorité d'Europe (70%) mais aussi d'Afrique du Sud, d'Iran, d'Israël, du Liban, du Maroc, de Chine, du Japon, de Corée du Sud, d'Inde, d'Amériques du Nord et du Sud. Confinement, isolement, guerres, génocides, mutations écologiques font partie des thèmes d'actualité abordés par les photographes représentés au salon, "une plateforme qui couvre près de deux siècles d'histoire et de pratique photographiques", souligne Florence Bourgeois, directrice du de l'événement.

Paris Photo, au Grand Palais Ephémère, Champ-de-Mars, Place Joffre, 75007 Paris. 

Toutes les informations pratiques sur le site officiel. 


Rania HOBALLAH

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