Une cour d’appel de New York annule la condamnation de Harvey Weinstein pour viol et agression sexuelle

par D.D.F.
Publié le 25 avril 2024 à 15h44, mis à jour le 25 avril 2024 à 22h03

Source : TF1 Info

Une cour d’appel de New York a annulé le verdict prononcé il y a quatre ans lors du premier procès majeur de l’ère #MeToo.
Le producteur déchu de Hollywood, qui purgeait une peine de 23 ans de prison pour viol et agression sexuelle, devrait faire l’objet d’un nouveau procès.

L’affaire rebaptisée de son nom avait déclenché une onde de choc bien au-delà du monde du cinéma, amorçant une libération de la parole par l'intermédiaire du mouvement #MeToo. L’ancien producteur star de Hollywood Harvey Weinstein a vu sa condamnation pour viol et agression sexuelle annulé par une cour d’appel de New York ce jeudi 25 avril. L’homme de 72 ans purge actuellement une peine de 23 ans de prison. Il avait fait appel au printemps 2021 en estimant que ses droits à la défense n’avaient pas été respectés.

Toujours condamné dans une autre affaire

Ses avocats font valoir que plusieurs femmes ont été autorisées à témoigner au procès à propos d'agressions supposées commises par Harvey Weinstein, alors même que les faits avancés étaient prescrits ou insuffisamment étayés pour pouvoir faire l'objet de poursuites, rappelait l’AFP à l’époque.  Ces témoignages ont "dépeint une image hautement préjudiciable" du producteur déchu, estime la cour d'appel de New York dans la décision rendue ce jeudi. Quatre juges se sont prononcés pour l'annulation de cette condamnation, trois contre.

"Un immense pas en arrière", selon l'avocat de deux témoins

La justice new yorkaise a ordonné la tenue d’un nouveau procès, qui pourrait contraindre les accusatrices du septuagénaire à témoigner à nouveau à la barre. "Les femmes qui portent le traumatisme de violences sexuelles et les blessures des témoignages répétés sont oubliées", a déclaré la juge Madeline Singas, qui s'est prononcée contre l'annulation de la condamnation. Le groupe "Silence Breakers", qui rassemble des femmes ayant dénoncé les agissements de Harvey Weinstein, ont fustigé une décision "démoralisante" et "profondément injuste".

"Mais elle n'affecte en rien la réalité de ce que nous avons vécu", insistent-elles, affirmant que "le monde a changé". "Nous continuons à être fortes et à défendre ce changement. Nous continuerons à nous battre pour que justice soit rendue aux survivantes du monde entier", ont-elles clamé. L'avocat Douglas Wigdor, qui a représenté deux témoins du procès à New York, a lui regretté "un immense pas en arrière". 

Son de cloche évidemment différent dans le camp adverse. L'un des avocats du producteur s'est félicité d'un "grand jour pour les Etats-Unis". "Nous savions qu'Harvey Weinstein n'avait pas eu droit à un procès équitable", a déclaré Artgur Aidala lors d'une conférence de presse, Arthur Aidala. Le septuagénaire ne sera pas libéré pour autant. Dans un autre dossier, il a écopé l’an dernier de 16 ans de prison pour viol et agressions sexuelles à Los Angeles.


D.D.F.

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