Interview

"Plus belle la vie" sur TF1 : ancienne spectatrice, Johanna Boyer ne se serait "jamais imaginée" dans la série

par Delphine DE FREITAS à Marseille
Publié le 8 janvier 2024 à 14h00

Source : JT 13h Semaine

Elle est l’un des nouveaux visages d’une série qu’elle a suivie avec attention lorsqu’elle était encore collégienne.
Johanna Boyer incarne Aya Konaté, la demi-sœur de Djawad qui seconde Barbara en cuisine du Mistral dans la suite du feuilleton culte désormais diffusée sur TF1.
Un personnage aussi solaire qu’elle, que la jeune actrice de 25 ans présente à TF1info.

Elle a conscience du poids de l’histoire qui accompagne le décor dans lequel elle évolue. "C’est un lieu iconique", sourit Johanna Boyer, nouvelle venue au générique de Plus belle la vie, encore plus belle. Dans la suite du feuilleton culte diffusé désormais sur TF1, TF1+ et MYTF1, la jeune femme de 25 ans interprète un personnage que les téléspectateurs vont apprendre à découvrir. Aya Konaté, demi-sœur de Djawad Sangha, travaille en cuisine du Mistral, l’établissement tenu par les héros historiques Thomas Marci, Kilian Corcel et Barbara Évenot.

En son cœur ? Un comptoir en zinc devenu mythique, car il est le seul mobilier de la série originale à s'offrir une seconde vie. "Beaucoup de personnes sont passées derrière ce bar et j’ai la chance d’être l’une d’entre elles. Ça rend fière. Je me dis : 'Punaise, Johanna, quand tu regardais Plus belle la vie, tu n’aurais jamais imaginé être là'. C’est fou", nous glisse-t-elle quelques heures après avoir tourné une scène dans ce décor "à l’américaine", installé dans les studios de la Belle de la Mai à Marseille. 

Johanna Boyer (à droite) travaille au quotidien avec Léa François, qui incarne Barbara Évenot depuis 15 ans.
Johanna Boyer (à droite) travaille au quotidien avec Léa François, qui incarne Barbara Évenot depuis 15 ans. - TF1 / NEWEN

Qui est Aya Konaté ?

C’est une jeune femme très déterminée, qui est étudiante en hôtellerie. C’est vraiment l’opposée de son frère. Elle sait ce qu’elle veut et elle ne dévie jamais. Elle est très solaire, spontanée. Elle a soif de bien faire. Tout ce qui compte pour elle, c’est sa carrière. C’est aussi quelqu’un de très sensible, elle n’a pas énormément confiance en elle. Mais grâce à Barbara, elle commence à prendre sa place.

Le Mistral, c’est l’endroit idéal pour prendre ses marques…

Absolument, que ce soit dans la fiction ou dans la vraie vie. Je suis avec une équipe qui tourne depuis des années dans la série. J’analyse beaucoup, j’observe à quel point ils sont à l’écoute et à l’aise. Je veux être comme eux ! Ils sont très accueillants avec moi, c’est l’ambiance marseillaise. Ils veulent me voir évoluer et ça fait plaisir.

David Baïot reprend le rôle de Djawad dans la première arche. Comment s’est passée la collaboration avec votre demi-frère de fiction ?

Vraiment trop bien ! C’est mon petit chouchou, mon coup de cœur. Je pense qu’il ne se rend pas compte à quel point il a été important pour mes débuts. J’ai un grand frère dans la vie et j’ai eu l’impression que c’était lui. J’étais stressée à fond pour ma première scène mais il m’a beaucoup aidée. Je ne pouvais pas rêver mieux !

Vous êtes originaire de Marseille ?

Non, je viens de Seine-et-Marne et je vis à Paris. Marseille, c’est un autre monde pour moi. À Paris, on est plus individualiste et dans notre bulle. Tu marches vite, tu vas vite. Les Marseillais sont plus accessibles et chaleureux, ça se voit qu’ils ont le soleil et la mer (elle rit) ! Je commence à m’adapter tout doucement.

 

Vous étiez quel type de spectatrice de Plus belle la vie avant de rejoindre la série ?

On va dire que j’étais une spectatrice à durée limitée, pendant deux-trois ans. J’étais au collège, j’avais 14 ans. Quand tu commences à regarder, il se passe tellement de choses en un épisode que c’est difficile d’arrêter. Tu te dis : 'Que va devenir l’histoire d’amour entre Pierre, Paul, Jacques ? Lui va-t-il retourner à son travail ou s’est-il définitivement fait virer ?' À l’époque, il n’y avait pas de replay. Donc quand je ratais un épisode, je perdais un peu le fil. Je pense que c’est ce qui m’a fait arrêter. Après je suis passée sur Disney Channel (rires) !

Je me suis rendue compte que je ne voulais pas être criminologue mais que je voulais jouer dans une série policière
Johanna Boyer

Les nouveaux épisodes de Plus belle la vie, encore plus belle seront disponibles en streaming sur TF1+. Une partie du public n’était pas née lors du lancement de la série d’origine en 2004. Vous leur diriez quoi pour les convaincre de regarder ?

Si j’étais à leur place, je pense que je me serais aussi posé la question de regarder ou pas. Je leur dirais que Plus belle la vie reste une série iconique pour les Français. C’est un classique de notre culture télé. Ça traite de problématiques du quotidien. Tu te reconnais forcément dans un personnage, parce que tu les vois évoluer tous les jours et régler leurs conflits. C’est un peu bizarre à dire mais je pense qu’il n’y a pas meilleure série pour être ton guide de vie.

Plus belle la vie a mis en avant de nombreux sujets dont on ne parlait pas forcément à la télévision. Y en a-t-il un, qui n’a pas encore été évoqué dans la série, que vous voudriez voir développé dans cette nouvelle mouture ?

La précarité étudiante. Quand tu fais des études mais que tes parents ne peuvent pas t’aider financièrement, il faut forcément que tu ailles travailler et c’est une charge mentale énorme. Les relations entre jeunes peuvent aussi être assez toxiques. Il y a des rivalités entre les élèves populaires, les moins populaires. Si tu sors un peu des cases, tu peux être harcelé. Les parents ne voient pas forcément la détresse parce qu’on apprend aussi à la cacher. Ce sont des sujets qu’il faut traiter pour les jeunes. C’est important qu’ils se voient dans une série et se disent : "Si ce personnage s’en est sorti, moi aussi je peux le faire".

Vous avez fait des études pour devenir comédienne ?

Pas du tout ! J’ai étudié le droit à Assas pour être criminologue. Quand au lycée, tes camarades disent qu’ils veulent être médecin ou policier, et que toi tu t'imagines comédienne, on te répond qu’on n’est pas aux États-Unis ici. Donc tu commences à te faire l’idée que peut-être, ce n’est pas possible. Je suivais les cours en amphi avec 500 personnes et je me suis dit : "Mais qu’est-ce que tu fous là ?". Je me suis rendue compte que je ne voulais pas être criminologue mais qu'en fait, je voulais jouer dans une série policière. Je me suis lancée pour ne pas regretter. Toute personne avec un rêve qui paraît inatteignable devrait au moins essayer. 

Je suis quelqu’un d’assez énergique, solaire, qui adore rigoler, Aya me correspondait
Johanna Boyer

Et avant Plus belle la vie, vous n’avez joué que dans des séries policières…

Oui, dans Profilage et Tropiques criminels. Mais à chaque fois, j’étais une méchante. Ça me pesait beaucoup parce que je suis quelqu’un de sensible dans la vie.

Ils n’avaient pas une petite place pour vous au commissariat de Marseille ?

Non, je pense que Plus belle la vie cherche des acteurs qui ressemblent aux personnages. Je suis quelqu’un d’assez énergique, solaire, qui adore rigoler, Aya me correspondait plus.

Comment ont réagi vos proches en apprenant que vous intégriez le casting de Plus belle la vie ?

Ils étaient très contents parce qu’être acteur, c’est un métier à risques. Il faut être là au bon moment, au bon endroit et avoir le talent nécessaire aussi. Mes parents ont toujours vu que j’aimais être devant la caméra. Enfant, ils m’ont inscrite dans des agences pour faire de la publicité. Plus belle la vie, c’est la réalisation de toutes ces années de dur labeur après beaucoup de doutes et de remises en question. Ma famille est très fière que je n’aie pas lâché l’affaire. Je suis restée déterminée, comme Aya !

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Delphine DE FREITAS à Marseille

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