Batteries électriques : la start-up française Verkor boucle une levée de fonds record pour sa méga-usine du Nord

par T.A. avec AFP
Publié le 14 septembre 2023 à 9h57

Source : JT 13h Semaine

La start-up française Verkor vient de boucler une levée de fonds record pour construire une gigafactory dans le nord du pays.
"Plus de 2 milliards d'euros" ont été collectés par l'entreprise.
Verkor, spécialiste de la fabrication de batteries électrique, fournira d'abord Renault.

C'est une avancée décisive dans le projet de méga-usine de batteries électriques à Dunkerque (Nord). La start-up française Verkor, spécialiste de leur conception, compte ouvrir un immense site dans la région et espère ainsi concurrencer les pays asiatiques, où est fabriquée pour le moment la plupart des voitures électriques utilisant ce type de pièces. L'entreprise, qui fournira d'abord Renault, a ainsi annoncé avoir réuni "plus de 2 milliards d'euros", dont le montant record "d'au moins 850 millions d'euros" auprès d'investisseurs privés. Il s'agit d'ailleurs de la plus importante levée de fonds d'une jeune pousse française à ce jour.

Une subvention publique et un prêt réalisé à la Banque européenne d'investissement viennent compléter cette levée de fonds. Cité dans un communiqué de l'entreprise, le président Emmanuel Macron "félicite" Verkor pour ce tour de table "historique" qui "envoie un signal fort sur notre ambition de réindustrialisation". "La France attire, se réindustrialise, décarbone son économie, crée des emplois !", a-t-il ajouté sur le réseau X (ex-Twitter). La construction de cette gigafactory est un projet suivi de près par le gouvernement, qui veut faire du nord de la France une véritable "vallée" européenne de la batterie électrique.

1200 emplois directs à la clé

L'opération financière constitue en tout cas "une étape très importante" pour la start-up, désormais valorisée à "plus d'un milliard d'euros", selon Benoit Lemaignan, cofondateur et président de l'entreprise. Fondée en 2020, Verkor a inauguré fin juin à Grenoble son usine pilote de batteries à haute puissance et compte ouvrir d'ici à 2025 son usine à Dunkerque. Pour assurer une production initiale de 16 gigawattheures (GWh) par an, 1200 emplois directs seront créés. Les premiers travaux sont en cours. 

Le financement bouclé "donne une bonne visibilité" pour "construire l'usine, faire venir les machines, monter l'équipe et démarrer", détaille le responsable. Le développement de Verkor constitue un enjeu politique et économique important, car cette nouvelle usine doit aider l'industrie automobile française à atteindre l'objectif de deux millions de voitures électriques produites en France en 2030, après de longues années de délocalisations. D'ailleurs, à long terme, l'entreprise "n'a pas vocation à ne fournir que Renault", explique Benoit Lemaignan, évoquant un "un outil industriel qui va durer des dizaines d'années".

Dans la région, plusieurs fabricants de batteries électriques se sont déjà installés avant Verkor. Le fabricant taïwanais ProLogium a, lui aussi, obtenu une subvention de 1,5 milliard d'euros pour sa première usine, à Dunkerque également, avec une ouverture prévue pour 2026. Cent kilomètres au sud, dans la commune de Douvrin, Stellantis, TotalEnergies et Mercedes ont implanté la première usine de batteries françaises pour voitures électriques. Enfin, Renault doit ouvrir sa propre usine avec le groupe chinois AESC-Envision en 2024, toujours dans le département du Nord, à Douai.


T.A. avec AFP

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