VIDÉO - EPR de Flamanville : comment se passe le chargement d'uranium dans la centrale ?

par M.D. | Reportage vidéo : Roxane Sygula et Pierre Gallaccio
Publié le 10 mai 2024 à 18h30

Source : JT 13h Semaine

Avec 12 ans de retard, le chargement d'uranium a débuté mercredi dans les cuves de l'EPR de Flamanville.
Une nouvelle étape cruciale en vue du démarrage progressif du plus puissant réacteur nucléaire français, qu'EDF entend voir produire de l'électricité dès l'été.

Depuis dix-ans, les habitants de Flamanville (Manche) et des environs vivent au rythme de ce chantier interminable et de ses innombrables rebondissements. Ce vendredi 10 mai, ils commencent à entrevoir la lumière au bout du tunnel. "On est content qu'il démarre. Je pense qu'on n'est pas les seuls à attendre depuis des années que ça fonctionne", déclare, au micro de TF1, un riverain, dans la vidéo en tête de cet article. "On va peut-être enfin arriver au bout", se réjouit à son tour une autre habitante, dans le reportage. 

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a délivré mardi son feu vert pour le chargement du combustible dans un réacteur nouvelle génération. "Les équipes d'EDF ont débuté le chargement des assemblages du combustible dans la cuve du réacteur le 8 mai 2024 à 14H", a annoncé le groupe mercredi dans un communiqué. Le chargement des 241 assemblages d'uranium "durera plusieurs jours", a-t-il ajouté. EDF poursuivra les opérations de démarrage, contrôle et essais, sur plusieurs mois, en lien étroit avec et sous le contrôle de l'ASN, avec pour objectif d'injecter les premiers électrons dans le réseau au cours de l'été. 

L'idée, c'est de ne pas avoir à actionner les centrales à charbon dans les moments de tensions.
Anna Creti, professeur d'économie à l'Université Paris-Dauphine

C’est la dernière ligne droite pour ce qui avait été présenté il y a 20 ans comme la fierté nucléaire française. Rien ne s'est passé comme prévu à cause de problèmes techniques à répétition. En conséquence, la facture s’est considérablement alourdie. Son coût était estimé à 3 milliards d'euros initialement. Il s'élève finalement à 19,1 milliards d'euros, soit presque deux fois le budget annuel du ministère de la Justice. Bonne nouvelle tout de même, avec sa superpuissance de 1600 mégawatts contre 1000 environ pour un réacteur classique, les tensions sur l’électricité en hiver pourraient être moins fréquentes. 

"Ça nous met à l'abri de pénuries temporaires, explique Anna Creti, professeur d'économie à l'Université Paris-Dauphine, dans la vidéo. "L'idée, c'est de ne pas avoir à actionner les centrales à charbon dans les moments de tensions", souligne-t-elle. L’EPR de Flamanville devrait démarrer sa production d’électricité, si tout va bien, d’ici à quelques semaines. Le raccordement au réseau électrique (le "couplage") n'interviendra que dans plusieurs mois, une fois que le réacteur aura atteint 25% de sa puissance. Ce n'est qu'en "fin d'année" que le réacteur devrait produire 100% de sa puissance, selon EDF.


M.D. | Reportage vidéo : Roxane Sygula et Pierre Gallaccio

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