De passage dans une école à l'occasion de la rentrée, un député écologiste a été surpris par le nombre élevé d'élèves par classe.Les parents ne réclament pas d'uniformes, mais des classes moins chargées, lance Benjamin Lucas.Lorsque l'on compare la situation française à celle de nos voisins, on constate que c'est chez nous que les effectifs sont les plus importants.
Le député EELV ne cache pas un certain agacement à l'occasion de la rentrée des classes. En marge des débats sur l'abaya ou l'adoption de l'uniforme, il préfère évoquer le nombre d'élèves par classe. Parents et enseignants, assure-t-il, souhaitent avant tout "des classes moins chargées pour mieux apprendre". En visite dans un établissement, l'élu assure avoir été surpris par la situation : "Ce matin, j'ai vu des 6ᵉ faire leur rentrée dans des classes à 30", témoigne-t-il.
La France, mauvais élève en Europe
Trop chargées, les classes françaises ? Pour tenter de disposer de repères, il est intéressant de se pencher sur les effectifs moyens observés dans les autres pays de l'UE. Cette comparaison est rendue possible par la compilation des données réalisée par la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP), l'organe statistique du ministère de l'Éducation nationale.
Les chiffres les plus récents, qui portent sur l'année scolaire 2019-2020, nous montrent que la France est le pays qui compte le plus d'élèves par classe. Et ce en primaire comme au collège.
Sur le graphique ci-dessus (cliquez ici en cas de problème d'affichage), on constate que dans l'Hexagone, ce sont en moyenne 22,1 élèves qui sont dénombrés dans les classes de primaire, et 25,6 dans celles au collège. Un écart considérable avec la Lettonie par exemple, le pays balte ne dépassant pas les 17 élèves pour chacun des deux niveaux. La moyenne européenne est de 19,3 élèves par classe de primaire, et de 20,9 par classe de collège. Là encore, la France, est assez nettement au-dessus. Seule l'Espagne (et l'Allemagne dans une moindre mesure) affichent des données proches.
Au début de son quinquennat, Emmanuel Macron souhaitait que les classes de CP-CE1 appartenant à un réseau d’éducation prioritaire (REP) voient leurs effectifs divisés par deux. Une manière d'améliorer la qualité des apprentissages à ses yeux, rejoignant l'idée selon laquelle des classes réduites favorisent la transmission des savoirs, la participations des élèves et un suivi plus individualisé.
Des mesures analogues seront-elles adoptées pour des classes d'autres niveaux ? La fédération de parents d'élèves FCPE l'appelle de ses vœux. Elle estime en effet que la baisse démographique prévue dans les années à venir au sein des établissements scolaires pourrait permettre d'améliorer les conditions d'apprentissage. Grégoire Ensel, son président, évoque dans les colonnes du Monde "une opportunité à saisir pour permettre à tous les enfants et adolescents de vivre une scolarité permettant leur épanouissement et leur bien-être". Il plaide ainsi pour que le ministère maintienne en poste un nombre équivalent d'enseignants, malgré la baisse des effectifs.
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