Service national universel : bientôt un stage de cohésion pour les élèves de seconde ?

par V. F
Publié le 19 mai 2023 à 18h12, mis à jour le 19 mai 2023 à 18h46

Source : La matinale

Dans le cadre du service national universel, le gouvernement envisage un séjour de cohésion pour les élèves de seconde dès la rentrée prochaine.
À partir du mois de septembre, les enseignants pourraient déposer une candidature pour que leur classe réalise un séjour de 12 jours, en uniforme et sur le temps scolaire.
"Rien n'est acté ni arbitré à ce stade", tempère le ministère auprès de TF1/LCI.

Le service national universel (SNU), cher à Emmanuel Macron, prend peu à peu de l'épaisseur. Le gouvernement envisagerait, en effet, la mise en place d'un stage de cohésion de 12 jours pour les élèves de seconde, en uniforme et sur le temps scolaire, rapporte Politis. En clair, tous les enseignants ou chefs d'établissement de lycées pourraient inscrire des "classes d'engagement" thématiques dès septembre prochain. Une forme de "volontariat collectif" qui s’ajouterait à la forme actuelle du SNU, basée sur le "volontariat individuel" des jeunes.

Rien n'est acté
Le cabinet de la secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et du Service national universel

Ces séjours de cohésion fonctionneraient sur le même modèle que le SNU actuel : l'encadrement des jeunes serait assuré à la fois par des personnels de l'Éducation nationale, de l'Éducation populaire et d'anciens militaires. Mais le maintien de gradés dans le dispositif interroge. Par ailleurs, contrairement aux séjours actuels, ce sont des classes entières qui seraient concernées par ces douze jours d’engagement, ce qui ne favorise pas la mixité sociale, pointent les syndicats.

Sollicité par TF1/LCI, le secrétariat d'État chargée de la Jeunesse assure que pour l'instant "rien n'est acté" et que des "discussions sont en cours avec les organisations syndicales". "Plusieurs pistes sont évoquées pour déployer le SNU, sachant que la demande d'inscription est forte et que l'on doit donc envisager d'autres modes de déploiement", précise le ministère. "C'est dans ce cadre que ce nouveau cycle de consultations a été organisé."

De leur côté, les syndicats ne sont toujours pas favorables à ce dispositif quatre ans après son lancement, et ce projet n'arrange rien. "Ce séjour est une très mauvaise idée, car cela revient à retirer douze jours de cours aux élèves", a ainsi déploré sur France-Info Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du syndicat SNES-FSU.

Dans une interview au journal Le Parisien en avril dernier, Emmanuel Macron avait expliqué vouloir une "montée en charge progressive" du dispositif, avec "plus de territoires qui vont l'adopter", mais "sans le rendre obligatoire dans tout le pays du jour au lendemain" en raison du "défi logistique". Ce service national, lancé en 2019 de manière ciblée, ne concerne, pour l'instant, que des jeunes volontaires (32.000 en 2022). À terme, l'idée est de le rendre universel, et donc généralisé et obligatoire.

Toutefois, un rapport du Sénat, publié début mars, recommandait de "surseoir" à sa généralisation "au regard des incertitudes" du projet, notamment en termes de coûts, "probablement supérieurs à 2 milliards d'euros".

De nouvelles discussions sont prévues avec les syndicats, selon le secrétariat d'Etat de Sarah El Haïry. Des réunions sont notamment prévues la semaine prochaine. 


V. F

Tout
TF1 Info