Le gouvernement a autorisé l'utilisation accrue du phytosanitaire Movento pour permettre aux betteraviers de protéger leurs parcelles agricoles.En raison des températures douces de l'hiver, ils font face à un risque très élevé de jaunisse de la betterave.
Ils tirent le signal d'alarme. En raison d'un hiver doux, le risque de jaunisse de la betterave provoquée par les piqûres de puce est présenté comme très élevé, faisant redouter des pertes de rendement aux producteurs, principalement situés dans le Nord et le Pas-de-Calais, actuellement en période de plantation.
Pour répondre à leurs inquiétudes, la ministre déléguée auprès du ministre de l'Agriculture, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé, vendredi 5 avril, une dérogation de 120 jours aux betteraviers pour utiliser davantage de Movento, un insecticide qui agit comme inhibiteur de la biosynthèse des lipides, afin de lutter contre les pucerons responsables de cette maladie, très dommageable pour la production de sucre.
"Cette année, les betteraviers pourront désormais faire jusqu'à cinq passages de Movento" au lieu de "deux passages aujourd'hui", a-t-elle indiqué sur France Bleu Nord.
Cinq passages au lieu de deux
Ceci signifie que les producteurs de betteraves seront autorisés à faire jusqu'à cinq épandages de Movento, qui dispose d'une autorisation de mise sur le marché, mais pas pour autant de passages. Cela se fera "en deux temps", a détaillé auprès de TF1info le cabinet d'Agnès Pannier-Runacher. "D'abord trois - au lieu de deux sans dérogation - puis deux supplémentaires en cas de besoin identifié", en plus du passage de Teppeki, un autre insecticide.
La ministre déléguée à l'Agriculture s'est défendue de faire un compromis sanitaire, jugeant que les pesticides qui avaient un "impact avéré sur la santé publique" étaient déjà interdits. "Notre objectif est de concilier haut niveau d'exigence environnementale et maintien de souveraineté alimentaire", nous a fait savoir son cabinet.
Depuis 2023, les néonicotinoïdes, des pesticides tueurs d'abeilles, utilisés pour lutter contre la jaunisse de la betterave, sont interdits en France. Une interdiction décidée au niveau européen, qui avait suscité la colère des agriculteurs, faute de suffisamment d'alternatives.