VIDÉO - "Une odeur qui pique au nez" : la colère des riverains d'une usine de goudron près de Toulouse

par V. F | Reportage TF1 Pascal Michel et Jean-Vincent Fournis
Publié le 15 mai 2023 à 18h53

Source : JT 13h Semaine

Les habitants de Gragnague (Haute-Garonne), près de Toulouse, sont en colère.
En cause : l'implantation d'une usine à goudron.
À peine en marche, ils sont déjà incommodés par les odeurs, et certains sont même obligés de se calfeutrer.

Depuis des semaines, les habitants de Gragnague, au nord de Toulouse se mobilisent contre le projet d'une usine à goudron près de chez eux, qui doit servir à rénover une portion de l'A68 entre Toulouse et Albi. Nouveau tour de force avec une manifestation bloquant l'accès à tous les camions. "On ne s'arrête pas. L'usine est lancée, c'est clair, mais maintenant, on ne peut pas s'arrêter", lance une jeune femme au travers de son mégaphone. 

Il faut dire que le projet est devenu réalité, et ce qu'ils redoutaient est en train de se produire. "L'usine est rentrée en production depuis un peu plus d'une semaine maintenant, et du coup, on a vécu deux soirées vraiment d'enfer où on a senti dans nos maisons l'odeur du goudron", explique Marie Beaumont, une habitante excédée, dans la vidéo du JT de TF1 ci-dessus.

"Tous les soirs, je calfeutre l'intégralité des fenêtres"

Cette usine, que l'on distingue à peine, cachée derrière la végétation au bord de l'autoroute, est tout près du village, et ça se sent. "Je suis sorti de chez moi et en effet, il y avait une odeur. Je pensais que c'était un barbecue, mais en fait, c'était bien du goudron", reconnaît un retraité. Un peu plus loin, dans un lotissement tout neuf, l'odeur est également très présente. Grâce à une photo aérienne, prise de nuit, on comprend la proximité de ce nouveau quartier avec l'usine. Et sur une vidéo, que l'on voit dans le reportage de TF1, on distingue très nettement le panache de fumée épaisse qui s'échappe des cuves de bitume. 

Une fumée qui a même obligé certains habitants à se protéger. "Tous les soirs, je calfeutre l'intégralité des fenêtres de la maison. Avec un soin bien particulier sur celles de nos enfants", explique Paul Welsch qui vit à moins d'un kilomètre de l'usine. Encore plus près, à 400 mètres à peine, Stéphane Remusat est, lui, réveillé la nuit par "une odeur qui pique au nez et qui est insupportable". 

Contactée par TF1, l'entreprise de travaux publics incriminée par les riverains a répondu par un communiqué. Elle affirme prendre en compte les désagréments qu'ils subissent et qu'"elle travaille actuellement sur des solutions techniques qui permettront de réduire les odeurs". Mais c'est insuffisant pour les habitants de Gragnague, qui ne veulent pas de cette unité mobile de production d'enrobés. "On ne remet pas en question le fait de refaire nos autoroutes. Il y a des usines fixes déjà installées à moins de 30 kilomètres, pourquoi ne pas utiliser ces installations ?", interroge Marie Xetxu, une habitante. 

Officiellement, l'usine à goudron devrait quitter Gragnague au mois de septembre, une fois terminés les travaux de réfection de la route. Mais les riverains craignent qu'elle reste beaucoup plus longtemps.


V. F | Reportage TF1 Pascal Michel et Jean-Vincent Fournis

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