Sur la planète, on dénombre 37.000 espèces introduites par le biais des activités humaines, dans de nouvelles régions du monde.Parmi elles, plusieurs milliers (3500, soit environ 10%) se révèlent invasives et menacent la biodiversité.Voici trois exemples pour comprendre comment nous sommes concernés dans l'Hexagone, notamment en sur le lac de Grand-Lieu (Loire-Atlantique).
En quelques années, ce sont les seules traces de jonc restant sur le lac de Grand-Lieu (Loire-Atlantique). Avant, l'eau en était couverte, mais tout a été ravagé. Les ragondins les ont rasés depuis plusieurs années. L'animal est une espèce invasive comme les écrevisses de Louisiane, plus petites, mais tout aussi redoutables. "Elles sont présentes sur le lac depuis 2007, il y a un impact bien sûr sur la végétation. Elles ont des pinces assez puissantes qui taillent, qui coupent et qui creusent", explique David Lefort, pêcheur professionnel
La jussie : une autre espèce de nuisible
Selon un rapport intergouvernemental, les espèces exotiques envahissantes ont joué un rôle majeur dans 60% des extinctions des espèces. "Elles intègrent un milieu qui n'était pas du tout préparé à leur venue. C'est pour ça qu'elles deviennent hyper-concurrentielles et prennent la place de beaucoup d'autres, surtout sur des milieux qui sont fragilisés comme les nôtres, du fait de la pollution, du changement climatique notamment ", étaye dans la vidéo du 13H de TF1 en tête de cet article, Jean-Marc Gillier, directeur de la réserve naturelle du lac de Grand-Lieu.
Une autre espèce aussi nuisible, une plante aquatique exotique appelée la jussie. Elle vient d'Amérique du Sud et s'adapte très bien au changement climatique. Dans la réserve naturelle de Grand-Lieu, sa prolifération est devenue incontrôlable. "On voit une belle fleur jaune ici, caractéristique de la jussie, cette parcelle est touchée à 20% alors qu'il y a six ans, il n'y avait pas de jussie. Quand elle envahit un territoire, elle ne permet pas à d'autres plantes de revenir", déplore Erwan Brient, agriculteur et éleveur.
On comptabilise, à ce jour, plus de 3500 espèces invasives. Ces espèces exotiques sont l'une des cinq causes de l'effondrement de la biodiversité.